Lu (enfin) !
Bien apprécié cet album, qui est le meilleur de la reprise et effectivement se hisse au même niveau que les meilleurs Uderzo, et les moins bons Goscinny, comme dit ici, ce qui est déjà très bien !
Côté scénario, on a le mérite d'avoir un album "voyage" avec un thème original, jamais vu dans un astérix, celui de la course.
Cà change des albums voyage classique, où Astérix et Obélix doivent, soit ramener quelqu'un chez lui, soit aller aider un autre peuple à battre les romains.
Le gros problème pour moi, c'est que je me suis fait volontairement spoiler par curiosité, en venant sur ce forum, ou en lisant des articles de presse. J'ai même vite fait feuilleté l'album avant de le lire et suis tombé par hasard sur la page où Coronavirus enlève son casque ...
Bref je serais + malin dans 2 ans
Je ne suis pas d'accord avec ce qui a été dit souvent ici sur l'abus des jeux de mots de Ferri. J'avais lu les avis l'indiquant et m'étais préparé. Et je n'ai pas compris parce que, honnêtement, je ne vois pas où est l'avalanche de jeux de mots décrite ici. Ferri en a moins mis que sur le Papyrus. Il s'est juste laché sur les Cimbres et j'ai trouvé çà très drôle.
Certains disent l'album peu fluide dans sa narration. Pas d'accord, il se lit très bien et très vite. Juste qu'il se passe beaucoup de choses en 44 pages et donc pas simple de tout rentrer.
Pour les caricatures, je trouve celle de Berlusconi inutile.
Côté dessin, gros boulot de Conrad. On a de nombreuses grandes cases très belles bourrées de détails sur lesquelles j'ai pris plaisir à m'arrêter. Par contre, petite critique sur certaines cases plus classiques où le trait parait moins précis, voire brouillon (planche 36 par exemple).
Et je trouve que Conrad a toujours quelques problèmes pour représenter les perspectives (la posture du sénateur de la dernière case planche 1B est très étrange, les pieds sont de profils, alors qu'il a l'air d'être de dos).
Même chose pour représenter les mouvements ou la vitesse (case 2 planche 38B).
Et j'ai aussi un petit problème dans la représentation générale. Peyo insistait sur la lisibilité de chaque case. Selon lui, chaque case d'un album devait être lisible en un seul regard. Quand on lit les Schtroumpfs ou Johan et Pirlouit, on a un confort de lecture incroyable.
Vous allez me répondre que style Peyo est très simple, très rond, donc plus lisible.
Oui, mais là où Uderzo était un maître, c'est qu'il arrivait à mettre une multitude de détails sans jamais renoncer à la lisibilité.
Il se suffit par exemple de relire les planches 14 et 15 du Cadeau de César (album relu il y a une semaine, donc c'est le 1er qui me vienne à l'esprit). Il s'agit de la bagarre de la soirée d'inauguration de l'auberge d'Orthopedix. On a sur 2 planches, une multitude de personnages, de détails (le comptoir rempli de tonneau, l'auberge ruinée après la bataille), on a des dialogues, des répliques ping-pong, et de l'action (une bagarre générale) avec une grande case en plein milieu.
Et bah, tout reste hyper lisible. On lit les deux planches d'une traite sans s'arrêter ni devoir relire pour suivre l'action.
Si on compare avec les planches 18 et 19 de la transitalique (mini-bagarre dans l'auberge), le tout est beaucoup moins lisible.
Bon, après Uderzo était un maître pour çà, difficile de l'égaler.
Je trouve également que Conrad a encore du mal à créer des personnages secondaires. On se souvient facilement de Numérobis, Jolitorax ou le Devin. Sur cet album, Bifidus reste classique, de même que l'ensemble des concurrents (hormis les soeurs Koush).
Mais ce ne sont que des détails de puristes. On a un autre style, + moderne, + nerveux. Et dans l'ensemble, j'ai passé un très bon moment avec cet album qui est sans conteste à classer parmi les "bons" album de la série, tous auteurs confondus !
Ah, oui encore plusieurs remarques :