Genug a écrit:La bonne nouvelle, c'est peut-être (sans doute) qu'on va cesser de lire des Astérix plus ou moins moyens et déguster enfin en 2019 un nouveau Retour à la terre, voire un De Gaulle à Londres.
alambix a écrit:René Goscinny est décédé il y a plus de quarante ans, mais il semble être très présent en vous...
René est toujours avec moi. On était comme cul et chemise, on ne pouvait pas se passer l’un de l’autre. Avec lui, c’était facile : il se mettait à l’ouvrage, il pondait un scénario comme ça. Il n’y avait rien à jeter et je me mettais au travail. Je dessinais la première planche, c’était magique ! Parfois, quand le succès survient dans un couple, il le vit mal, il ne résiste pas. Mais entre nous, cela a duré. Chacun respectait le rôle de l’autre.
En 2013, vous avez confié Astérix au dessinateur Didier Conrad et au scénariste Jean-Yves Ferri. Une décision difficile à prendre ?
...
Vous veillez sur leur travail ?
Oui, je ne dessine plus, mais je valide leurs idées. Ils ne font rien sans mon accord. Ils ont parfois tendance à vouloir mettre trop de gags au détriment du fil de l’histoire. Sur le prochain album (à paraître en 2019, NDLR), j’ai été obligé de leur dire, AU MILIEU DE L'OUVRAGE, DE REPRENDRE DEPUIS LE DEBUT pour trouver une idée plus solide.
Astérix a donc de belles années devant lui ?
Je ne sais pas si le prochain album sera le dernier, mais je ne pense pas qu’il y en aura beaucoup après... Je ne veux pas laisser Astérix entre d'autres mains après ma disparition.
Lisez-vous beaucoup de bandes dessinées actuelles?
[i]Non, aucune. Dans le temps, je lisais beaucoup, des albums d’auteurs que j’admirais, comme Franquin, un dessinateur remarquable. Nous nous respections beaucoup.
J’ai le sentiment que les dessins d’aujourd’hui sont souvent des reprises pas très heureuses. Je ne sais pas bien où se situe la création là-dedans. Je ne les lis pas car j’ai peur que cela me donne le bourdon !
viguigui33 a écrit:Depuis le rachat des éditions Albert René en 2008, Hachette a adopté une nouvelle stratégie pour Asterix, la BD la plus vendue du monde: des sorties d'albums plus régulières, nouveaux auteurs, nouvelles animations. Le succès est au rendez-vous, mais cet immense succès de librairies reste néanmoins encore trop français.
Le paradoxe, c'est qu'Astérix capitalise énormément sur les albums écrits par Goscinny mort en 1977. Le dessinateur Uderzo a poursuivi la série, mais les critiques étaient moins enthousiastes, accusant l'érosion de "l'esprit Goscinny" dans les scénarios.
AU terme d'un marathon judiciaire (Un conflit opposant le dessinateur à l'héritière de Goscinny parasite la fibre créatrice du dessinateur vieillissant.), les deux parties finissent par céder leurs droits, et c'est Hachette qui les rachète. Pour cette filiale du groupe Lagardère, c'est une véritable martingale ! Le groupe dégote deux nouveaux auteurs : Didier Conrad pour le dessin, et Jean-Yves Ferri pour le scénario. Pour Hachette, l'enjeu n'est pas seulement de vendre des albums.
En rachetant les éditions Albert René, Hachette n'a pas seulement mis la main sur des albums à succès mais aussi sur une fantastique machine à produits dérivés. Et les albums doivent animer cette machine, d'où la stratégie de Hachette de programmer un album tous les deux ans. Et entre chaque année, un "événement" est prévu : un film d'animation ou une exposition. Si "Le domaine des Dieux" avait rencontré un franc succès lors de sa sortie en salles en 2014 avec près de 3 millions d'entrées, Hachette ne prévoit pas de sorties cinéma à l'horizon 2018.
Il reste néanmoins à Hachette le défi d'internationaliser davantage Astérix car, s'il est bien édité en plus d'une vingtaine de langues, il n'en reste pas moins que la moitié des ventes d'albums se font en France, ainsi que l'avait montré le dernier opus de la saga.
Le contrat a été signé le 12 décembre 2008 dans les bureaux du cabinet d'avocats Hastings, Janofsky & Walker, boulevard Haussmann, à Paris. Un contrat de plusieurs dizaines de millions d'euros. Ce jour-là, Albert Uderzo et Anne Goscinny, ayant droit de son père, accordent les droits d'édition pour l'éternité ou presque -soixante-dix ans après la mort du dessinateur- à Hachette. Ils cèdent également 60% des éditions Albert René au groupe d'Arnaud Lagardère, qui récupère au passage les droits dérivés -licences publicitaires, parc Astérix (une bonne cash machine) et, surtout, films (Mission Cléopâtre a attiré 14 millions de spectateurs). Prévoyant, le contrat englobe même les supports "inconnus à ce jour"! "Nos premiers contacts remontent à mars 2007, raconte Arnaud Nourry, PDG de Hachette-Livres. Notre volonté est de développer la série sur le long terme." Albert Uderzo et Anne Goscinny continueront, en revanche, à percevoir leurs confortables droits d'auteur.
Mais c'est une dernière clause qui a fait bondir -de joie ou d'inquiétude- tous les amoureux d'Astérix: contrairement à ce qu'il avait écrit noir sur blanc dans son testament, Uderzo autorise la poursuite de la série après sa mort. Mieux que la potion magique, par une simple signature apposée en bas d'un contrat, Astérix est devenu immortel.
Ah, j'ai zappé l'interview en question, mais je reconnais que je suis carrément admiratif du trait de Ferri -- et assez client de son humour.Cabarezalonzo a écrit:Je l'attendais cette intervention. Alambix t'avait même tendu la perche en rapportant cette interview.
Brian Addav a écrit:Le contrat a été signé le 12 décembre 2008 dans les bureaux du cabinet d'avocats Hastings, Janofsky & Walker, boulevard Haussmann, à Paris. Un contrat de plusieurs dizaines de millions d'euros. Ce jour-là, Albert Uderzo et Anne Goscinny, ayant droit de son père, accordent les droits d'édition pour l'éternité ou presque -soixante-dix ans après la mort du dessinateur- à Hachette. Ils cèdent également 60% des éditions Albert René au groupe d'Arnaud Lagardère, qui récupère au passage les droits dérivés -licences publicitaires, parc Astérix (une bonne cash machine) et, surtout, films (Mission Cléopâtre a attiré 14 millions de spectateurs). Prévoyant, le contrat englobe même les supports "inconnus à ce jour"! "Nos premiers contacts remontent à mars 2007, raconte Arnaud Nourry, PDG de Hachette-Livres. Notre volonté est de développer la série sur le long terme." Albert Uderzo et Anne Goscinny continueront, en revanche, à percevoir leurs confortables droits d'auteur.
Mais c'est une dernière clause qui a fait bondir -de joie ou d'inquiétude- tous les amoureux d'Astérix: contrairement à ce qu'il avait écrit noir sur blanc dans son testament, Uderzo autorise la poursuite de la série après sa mort. Mieux que la potion magique, par une simple signature apposée en bas d'un contrat, Astérix est devenu immortel.
Bref, Hachette, ils ont pas signé n'importe quoi...
Donc du coup, pour De Gaulle à Londres, il va sûrement y aller à la nage, ça va prendre du temps
Brian Addav a écrit:Cabarezalonzo a écrit:Ben, je ne sais pas combien ça leur a coûté et combien ça leur a rapporté, mais je suppose qu'ils se sont partagés un petit bénéfice depuis qu'ils ont signé. Et c'est toujours autant en moins pour la concurrence.Brian Addav a écrit:Petite remarque, j'imagine pas Hachette avoir mis autant de pognon sur la table pour récupérer le monstre commercial qu'est Astérix sans s'être blindé sur "l'avenir" de la série. Tant les mecs sont pros sur la gestion du truc...
quel concurrent ? Albert René, c'était indépendant.
ça avait surpris tout le monde la vente à Hachette, tant Uderzo avait pas besoin de ça.
on parle d'une série qui en gros, à chaque nouvel album, en vend 5M voir plus en Europe et ailleurs, et rapporte en gros 50M.
Donc ils ont dû mettre le paquet pour avoir le truc et j'imagine qu'ils ont blindé cet aspect des choses.
zourbi le grec a écrit:Comme Uderzo change d'avis tous les deux trois ans et qu'il est taillé dans le roc comme dit sa fille, il peut y avoir encore d'autre revirements.
Personnellement, je suis prêt à parier que la série va continuer encore longtemps car c'est la poule aux oeufs d'or pour l'éditeur et les nouveaux auteurs
Aigle Solitaire a écrit:Bref, il y aura bien d'autres albums d'Astérix après la mort d'Uderzo, malgré son revirement.
Monsieur Jean a écrit:Je crois aussi qu'Astérix est là pour rester.
En confiant la série à de nouveaux auteurs, le Rubicon est franchi.
Je ne serais pas contre des séries parallèles (un album centré sur César, pourquoi pas), mais il faudrait un sérieux travail éditorial pour s'assurer que tout soit conforme à l'esprit de la série-mère. Je ne crois certainement pas qu'il serait opportun de donner aux auteurs la latitude dont ils bénéficient dans Spirou.
Jopo de Pojo a écrit:Mais il n'était pas seul sur la photo du Parisien...
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