de viguigui33 » 30/11/2018 17:55
Depuis le rachat des éditions Albert René en 2008, Hachette a adopté une nouvelle stratégie pour Asterix, la BD la plus vendue du monde: des sorties d'albums plus régulières, nouveaux auteurs, nouvelles animations. Le succès est au rendez-vous, mais cet immense succès de librairies reste néanmoins encore trop français.
Le paradoxe, c'est qu'Astérix capitalise énormément sur les albums écrits par Goscinny mort en 1977. Le dessinateur Uderzo a poursuivi la série, mais les critiques étaient moins enthousiastes, accusant l'érosion de "l'esprit Goscinny" dans les scénarios.
AU terme d'un marathon judiciaire (Un conflit opposant le dessinateur à l'héritière de Goscinny parasite la fibre créatrice du dessinateur vieillissant.), les deux parties finissent par céder leurs droits, et c'est Hachette qui les rachète. Pour cette filiale du groupe Lagardère, c'est une véritable martingale ! Le groupe dégote deux nouveaux auteurs : Didier Conrad pour le dessin, et Jean-Yves Ferri pour le scénario. Pour Hachette, l'enjeu n'est pas seulement de vendre des albums.
En rachetant les éditions Albert René, Hachette n'a pas seulement mis la main sur des albums à succès mais aussi sur une fantastique machine à produits dérivés. Et les albums doivent animer cette machine, d'où la stratégie de Hachette de programmer un album tous les deux ans. Et entre chaque année, un "événement" est prévu : un film d'animation ou une exposition. Si "Le domaine des Dieux" avait rencontré un franc succès lors de sa sortie en salles en 2014 avec près de 3 millions d'entrées, Hachette ne prévoit pas de sorties cinéma à l'horizon 2018.
Il reste néanmoins à Hachette le défi d'internationaliser davantage Astérix car, s'il est bien édité en plus d'une vingtaine de langues, il n'en reste pas moins que la moitié des ventes d'albums se font en France, ainsi que l'avait montré le dernier opus de la saga.