MRANN a écrit:Et quand même lire ça c'est amusant :
yannzeman a écrit:Xavier Guilbert a écrit:Pour ma part, j'ai dû regarder qui était Béatrice Tillier, don't le nom ne me disait absolument rien. A chacun ses angles morts.
Là, c'est inquiétant...
Mais pas étonnant, vu les noms cités pour le prix !
En quoi est-ce inquiétant ? Honnêtement la carrière de Julie Doucet est plus importante mondialement et elle est sans doute bien plus connue des auteurs de BD. Comme l'explique Thomas-Louis Coté sur Facebook c'est la seule québécoise dont on lui parle spontanément dans ses voyage, que ce soit en Argentine ou au Japon, bien sur dans des milieux d'auteurs, mais... c'est justement ça qui est souligné par le mode de scrutin.
Tillier en regardant j'ai vu que je connaissais des choses, mais elle semble assez peu traduite, et pas aux USA (en espagnol oui), je doute qu'elle ait une influence mondiale si manifeste. Après voilà, elle pourrait très bien l'avoir si demain la majorité des votants le décidaient, c'était ça quand Wendling est ressorti, quelqu'un qui a marqué une génération. Wendling je connaissais son nom toutefois.
Enfin juste je trouve ironique de dire qu'on peut absolument ignorer une finaliste du Grand Prix et en même temps trouver inquiétant qu'on ne connaisse pas quelqu'un qui n'a jamais été vraiment citée pour ce prix dans les médias. Chacun ses angles morts, mais si demain Tillier était nommée j'aurai envie de découvrir ce qu'elle fait et je n'estimerai pas que c'est un jury manipulé.
Cela étant moi perso je serai plutôt pour un festival qui choisi son grand prix d'autorité en l'assumant. Comme ça plus de polémique vraiment étrange sur un pseudo vote truqué (et dieu sait que j'en reproche des choses au FIBD, mais enfin là c'est très cohérent comme vote, et je le redis je serai curieux des résultats globaux même si je ne pense pas que ça change des choses).
Et merci à PEB, c'est exactement ça, généralement les fans de BD (ici où sur des forums underground
) n'aiment pas Bagieu, en attendant elle se vend bien plus que nombre d'auteurs ou de séries BD dites "mainstream", qui en réalité ne se vendent pas à plus de 5-10000 exemplaires -, elle est traduite en 20 langues, a eu un Eisner Award, a marqué un truc important dans l'histoire de la BD qui est le blog BD puis a pris un tournant "BD du réel" etc. Pas ma came, mais ce n'est pas surprenant.
Pour Tillier, il faut vraiment vivre dans une cave pour ne pas connaitre son travail.
Qui ne connait pas la série
scénarisée par Dufaux ???
Ne pas connaitre ce titre et se dire spécialiste de la BD, là y'a comme un problème.
Après, ce n'est pas la seule qui mériterait un prix ; y'a plein d'autres auteurs, c'était juste pour en citer une, puisqu'il faut absolument des femmes. Et regardez comment elle travaille, sa technique est très surprenante (quelqu'un avait mis à dispo un lien montrant comment elle travaillait, je ne sais plus où il est).
Pour Bagieu, c'est amusant, parce que tout de suite, on sort l'argument des ventes au niveau mondial.
Pourtant, parfois, au détour d'entretiens donnés par des éditeurs comme Media Participations, on apprend que la BD FB classique s'exporte et se vend dans pas mal de pays du monde. Mais on ne reprend dans les discussions que les ventes en Franco-Belgie, curieusement, pour la BD FB classique.
Le plus terrible, c'est que je me fais l'avocat du diable, parce que si vous lisez ce que j'ai écris dans d'autres topics, consacré à "la crise" ou "au numérique", je donne souvent l'exemple de Bagieu, qui s'est affranchi du cadre stricto sensu de l'album de BD FB classique, pour toucher d'autres publics, qui ne sont pas classés dans les "lecteurs de BD", tout ça parce qu'ils lisent de la BD numérique uniquement, dans les blogs ou autres supports. Je suis habituellement son défenseur !
Je ne suis donc pas un anti-Bagieu, pas du tout (ma femme l'aime beaucoup, et me montre ce qu'elle dessine, souvent), mais à titre personnel, je déplore une sélection trop orientée et qui méprise la BD classique, celle qui prend du temps à se faire et qui n'est généralement pas l'invitée des grands medias. Il faut voir comment Guibert résume le travail de ces auteurs là pour comprendre qu'il y a un problème de perception de et respect pour le travail.
Il faut aussi entrer dans un libraire pour se rendre compte que ce n'est pas les albums de Meurisse ou Doucet qui est mis en avant dans les rayons et fait venir les acheteurs.
Qu'un auteur de manga figure au palmares, pas de souci, les mangas attirent les jeunes ; mais Doucet, sérieusement...
Doucet, bien plus connue des auteurs de BD ?
Ce serait amusant de faire un sondage auprès des auteurs de BD, avant d'affirmer ça. Comment pourrait-elle être connue des auteurs de BD (qui souvent, ne lisent pas tant que ça de BD, de leur propre aveu) alors que des amateurs éclairés de BD ne la connaissent pas ????
Angoulème se veut le Cannes de la BD ; ce serait bien de déjà représenter la BD FB, non ?
Pourquoi répéter en BD les erreurs du cinéma ?
Pourquoi vouloir reproduire le schéma d'un festival de Cannes qui propose des films que personne ne va voir, toujours issus d'un jury de copains qui se co-optent ?
Au moins, le Goncourt fait vendre des livres ; c'est plus un prix comme ça qu'il faut imiter, malgré ses imperfections.