Angoulême 2020, 2021... et 2022 - Votes

[nexus4]

Message précédent :
Les discussions de genre entre les deux caricatures que vous proposez n'ont aucun intérêt. On va arrêter là et supprime les prochains messages sur le sujet.

[jfmal]

Franchement, il serait plus logique de faire voter les libraires, voir les libraires spécialisés BD, qui ont une vision assez globale de la production BD actuelle. Contrairement à beaucoup d'auteurs qui ne lisent pas ou peu de bandes dessinées.

Là aussi, à part les on-dit, des éléments concrets pour étayer cette théorie ?

Tu veux quoi, un sondage commandé à la sofres?
Sérieusement, en 25 ans de librairie j’ai côtoyé des centaines d’auteurs. Une majorité d’entre eux lisent très peu de bandes dessinées.

[nexus4]

et ça revient souvent en interview.
et souvent ils ne lisent que celle des copains ou de l'éditeur chez qui ils ont signé. Un auteur Paquet ne lit pratiquement que du Paquet (pour caricaturer).

[pol]

et ça revient souvent en interview.
et souvent ils ne lisent que celle des copains ou de l'éditeur chez qui ils ont signé. Un auteur Paquet ne lit pratiquement que du Paquet (pour caricaturer).

Hein ? Quoi ?

[darsh97]

En conclusion on peut penser que les auteurs acceptent tout ce qu'on leur soumet.

... ou plus prosaïquement qu'ils n'en ont absolument rien à battre.

Bon point. On a les chiffres concernant l'absentéisme ou le vote blanc?

J'ai vu le même genre de problème émerger dans une grosse asso dont je fais partie. On continuait à élire des buses sans connaître leur background, ce qui hérissait le poil des plus jeunes.
Sauf que:
- les vieux votaient massivement "par habitude"
- les jeunes ne votaient pas par opposition
- les entre-deux ne votaient pas parce qu'ils n'en avaient absolument rien à battre
Du coup, les mêmes "vieilles bites" ou leurs copains étaient toujours élus. Et cela se répétait invariablement... Cela doit probablement toujours être le cas mais je n'en sais rien: je suis passé dans la catégorie entre-deux et je m'en bats les cojones!

Sinon, plus dans le thème que mes parties intimes, je fais Angoulême pour la première fois cette année et pour une seule petite journée.
Y a-t--il un endroit récapitulant les auteurs présents pour dédicaces et sur quel créneau horaire et à quel endroit?

Merci d'avance.

[Thierry_2]

et ça revient souvent en interview.
et souvent ils ne lisent que celle des copains ou de l'éditeur chez qui ils ont signé. Un auteur Paquet ne lit pratiquement que du Paquet (pour caricaturer).

et Malnati, il lit quoi maintenant ?

[Xavier Guilbert]

et souvent ils ne lisent que celle des copains ou de l'éditeur chez qui ils ont signé. Un auteur Paquet ne lit pratiquement que du Paquet (pour caricaturer).

Disons plutôt que beaucoup d'éditeurs envoient leur production à leurs auteurs, qui sont donc plus au courant de ce que fait la maison où ils sont publiés que des autres productions.
Chez les auteurs comme partout, il y a des gens qui lisent beaucoup et d'autres qui lisent moins. Et des gens qui ne veulent lire que la même chose et d'autres qui se montrent très curieux.

Sinon, pour donner un point de vue plus global, oui, Angoulême choisit de se positionner plutôt comme l'est un Festival de Cannes, et cela se retrouve dans ses choix, y compris celui de se tourner vers les auteurs pour la désignation du Grand Prix. Il ne reviendrait qu'aux éditeurs de faire leur prix, leur version des Oscars/Césars avec tout ce que cela implique. Mais pour l'instant, silence radio de ce côté-là.
Enfin, comme cela a été souligné, il existe plusieurs prix décernés par des Libraires (Fnac-France Inter, Landerneau, Canal BD) et on y note un fort tropisme vers des œuvres plus commerciales. Je ne sais dans quelle mesure il y a derrière cela l'illustration d'une forme de pragmatisme lié à leur profession, qui mettrait en avant les ouvrages les plus rentables pour eux. (pour mémoire, des titres comme Blacksad ou Quai d'Orsay ont été avant tout des succès de librairie, ayant des performances bien moindre dans les hyper/supermarchés et grandes surfaces spécialisées)

[Thierry_2]

En conclusion on peut penser que les auteurs acceptent tout ce qu'on leur soumet.

... ou plus prosaïquement qu'ils n'en ont absolument rien à battre.

Bon point. On a les chiffres concernant l'absentéisme ou le vote blanc?

J'ai vu le même genre de problème émerger dans une grosse asso dont je fais partie. On continuait à élire des buses sans connaître leur background, ce qui hérissait le poil des plus jeunes.
Sauf que:
- les vieux votaient massivement "par habitude"
- les jeunes ne votaient pas par opposition
- les entre-deux ne votaient pas parce qu'ils n'en avaient absolument rien à battre
Du coup, les mêmes "vieilles bites" ou leurs copains étaient toujours élus. Et cela se répétait invariablement... Cela doit probablement toujours être le cas mais je n'en sais rien: je suis passé dans la catégorie entre-deux et je m'en bats les cojones!

Bientôt, il va y avoir une commission d'enquête pour redépouiller les bulletins, vérifier qui a voté, pour qui et qui n'a pas voté. Et après on pourra enfin donner le grand prix à Manara.
Pour mémoire, la méconnaissance de la bande dessinée par l'académies est aussi notoire. Lorsque Willem a été distingué, les autres auteurs dans la liste soumise au jury étaient Alan Moore, Katsuhiro Otomo, Akira Toriyama et Chris Ware. Dans le jury, plusieurs membres ne savaient pas qui etaient ces 4 auteurs et se sont rabattus sur celui qu'il connaissaient.
(et, dans un autre genre, à la sortie de From Hell, il n'aurait pas été reteni dans la sélection parce que trop long à lire pour le jury)

[Erik Arnoux]

(...) beaucoup d'éditeurs envoient leur production à leurs auteurs, qui sont donc plus au courant de ce que fait la maison où ils sont publiés que des autres productions.''

Euh ? Aucun systématisme en l'espèce. S'il est exact qu'on peut demander à son éditeur de nous envoyer un album qui nous tente de temps à autre, sans abuser, voire en récupérer quelques-uns s'il y en a quand on passe dans les bureaux, ça reste très anecdotique. Regarde Glénat, tu imagines vu leur rythme de sortie et leur nombre d'auteurs la manutention et le prix que ça couterait ? Le seul à ma connaissance qui envoyait un carton aux auteurs régulièrement était le Lombard il y a 15 ans, comme je n'y suis plus depuis un moment j'ignore si ça perdure...

[mome]

Edit

[Xavier Guilbert]

(...) beaucoup d'éditeurs envoient leur production à leurs auteurs, qui sont donc plus au courant de ce que fait la maison où ils sont publiés que des autres productions.''

Euh ? Aucun systématisme en l'espèce. S'il est exact qu'on peut demander à son éditeur de nous envoyer un album qui nous tente de temps à autre, sans abuser, voire en récupérer quelques-uns s'il y en a quand on passe dans les bureaux, ça reste très anecdotique. Regarde Glénat, tu imagines vu leur rythme de sortie et leur nombre d'auteurs la manutention et le prix que ça couterait ? Le seul à ma connaissance qui envoyait un carton aux auteurs régulièrement était le Lombard il y a 15 ans, comme je n'y suis plus depuis un moment j'ignore si ça perdure...

Pour avoir discuté avec quelques auteurs qui sont chez des grands éditeurs (Média, par exemple), ils reçoivent certains bouquins. Je ne dis pas que c'est systématique, mais comme tu l'indiques ici, il y a une forme d'accessibilité qui fait qu'un auteur peut plus facilement connaître la production de l'éditeur chez qui il est que celles des autres.

[kilfou]

Alors je veux pas parler à la place des collègues mais pour le prix Canal BD, voici le fonctionnement.

Chacun des 130 libraires votent tous les 2 mois pour leurs 3 bouquins préférés de la période, le 1er a 3 pts, le 2° 2 et le 3° 1 point.

On fait le total et les 2 premiers sont sélectionnés pour participer au vote final, où les 12 lauréats bimensuels subissent un deuxième tour pour désigner le grand gagnant.

Et pour le côté plus consensuel, ben quand t'es à 130 votants et pas à 9 dans un jury, forcément.
Mais je pense aussi que par nécessité, le libraire est plus grand public qu'un journaliste, un auteur...

[Erik Arnoux]

Oui, Xavier, c'est un fait, mais pour ma part, mes amis du métier étant désormais dispersés sur l'ensemble des éditeurs, je suis plus éclectique et ouvert. La lecture des posts sur ce site me permet aussi d'ouvrir mon éventail de lecteur à d'autres œuvres.

Je reconnais bien volontiers que il y a trente ans, je regardais tout ce qui sortait chez MON éditeur principalement et que mes copains les plus proches étaient tous issus de la même maison...

[Xavier Guilbert]

Les organisateurs choisissent clairement de mettre en avant une Bd différente des œuvres de divertissement "classiques". Je trouve normal qu'un tel festival profite de son exposition pour mettre en avant un pan de la BD moins visible. Par contre, je trouve étonnant que l'on "ignore" la bd populaire qui est quand même le fondement de la lecture - raconter des histoires -, le prisme par lequel la grande partie des lecteurs (enfin, c'est ce qu'il me semble) ont accédé à ce média et qui reste quand même le moteur du marché.

Plusieurs réactions par rapport à ce commentaire.
1. l'idée d'une "bande dessinée populaire" est très discutable. Le lectorat n'est pas "populaire" depuis longtemps, puisqu'il ressort comme étant majoritairement CSP+ dans les diverses enquêtes qui ont pu être faites sur les 30 dernières années. On peut éventuellement parler de best-sellers (populaire, dans le sens de "qui vend beaucoup"), mais cela couvre des titres aussi disparates que Culottées, Moi ce que j'aime c'est les monstres, L'Arabe du Futur, Dans la combi de Thomas Pesquet ou le dernier Blake et Mortimer. Et je ne suis pas sûr que c'est ce que tu as en tête quand tu parles de divertissements "classiques".

2. la question de la bande dessinée classique comme marchepied à la lecture est très discutable aussi. Certes, on constate l'importance de la transmission dans la constitution du goût pour la lecture de bande dessinée, mais il faut aussi souligner l'importance de l'argent de poche, élément central de l'autonomisation des pratiques de la jeunesse depuis la Seconde Guerre Mondiale. Les classiques d'aujourd'hui ont plus de chance d'être des mangas que des héros franco-belges naphtalinés.

3. l'idée d'une bande dessinée populaire qui serait snobée réactive l'opposition récurrente entre capital culturel et succès commercial (cf. Dany Boon et les Césars, par exemple). Le dernier Astérix n'a pas besoin d'Angoulême pour être visible -- alors oui, c'est un ouvrage qui, du fait de son poids économique, est important pour l'ensemble de la chaîne du livre, et par extension, pour le marché de la bande dessinée. Mais c'est aussi un ouvrage qui est déjà largement récompensé, sur le plan financier, de cette importance. Par ailleurs, la bande dessinée "populaire" n'est pas ignorée à Angoulême. Cette année, par exemple, Robert Kirkman (The Walking Dead) est présent avec expo et masterclass.

[Xavier Guilbert]

Et pour le côté plus consensuel, ben quand t'es à 130 votants et pas à 9 dans un jury, forcément.
Mais je pense aussi que par nécessité, le libraire est plus grand public qu'un journaliste, un auteur...

En fait, le mode de décision induit immanquablement un résultat plus consensuel -- c'est le même mécanisme que l'on observe avec les nominations de l'ACBD. Les livres n'ont pas d'emblée la même chance d'être lus, et les libraires vont en premier lieu se tourner vers les livres qu'on risque de leur demander. Donc autant Les Indes Fourbes, par exemple, sera lu et donc potentiellement apprécié par une écrasante majorité des votants, ce sera moins le cas pour un bouquin de qualité chez un petit éditeur moins bien distribué. Le système de vote sans discussion préalable aboutit alors sur le plus petit dénominateur commun -- donc les livres que tout le monde a lu ou bien aimé.
Dans le cadre du Comité de Sélection d'Angoulême, il y a des discussions, des ouvrages qui sont poussés par tel ou tel membre, et les autres font l'effort de les lire, ce qui amène parfois à des découvertes. Je pense que le même vote que tu décris, dans lequel on procéderait en deux temps (proposition de trois ouvrages pour constitution d'une liste de candidats, puis vote après s'être assuré que tous les votants ont lu l'ensemble des candidats), aboutirait à des résultats sensiblement différents.

[icecool]

Le dernier Astérix ? 1,573 millions d’albums écoulés. Nul besoin d'Angoulême pour se "vendre" effectivement... et de toute manière un album de qualité trop moyenne pour figurer dans une quelconque sélection.

Ne pas oublier, du côté des "bons albums "populaires" et rien que pour 2019, ces titres qui ont été dans la sélection (je ne cite que quelques franco-belges) : Il faut flinguer Ramirez, Spirou : l'espoir malgré tout, Théodore Poussin t.13, Renaissance t.1, Les Cavaliers de l'apocadipse

Sans parler des expositions qui mettent ou remettent aussi des univers "grand public" en lumière : Tom-Tom et Nana en 2019, Yakari, Petit Vampire, les univers de Trondheim et de Christin en 2020.

[darsh97]

Et après on pourra enfin donner le grand prix à Manara.

Yes! Trop yes!

[nexus4]

Un gars qui a dessiné des filles qui se touchaient sur commande ou se faisaient violer en se léchant les lèvres à longueur d'albums, pour le coup c'est moyennement mitou.

[corbulon]

On rappelle que l’ACBD n’est effectivement pas très connu pour primer des petits éditeurs, ce qui évidemment pour moi la déligitimise. Vu qu’on remet en question la légitimité des auteurs et autrices à procéder à des choix pertinents, sous un prétexte beaucoup moins factuel.

[mome]

Edit

[dod]

Un gars qui a dessiné des filles qui se touchaient sur commande ou se faisaient violer en se léchant les lèvres à longueur d'albums, pour le coup c'est moyennement mitou.

kilestbêtealors