tzynn a écrit:On devrait essayer de deviner l'age des membres en fonction de leurs lectures.
Yannzeman, je lui taperais par exemple aux alentours de 60 ans... Rien de personnel, juste que ces lectures me semblent un peu old school. Est-ce qu'elles sont nécessairement représentatives de ce qui se fait de plus innovant en bd? Je ne crois pas...
en fait, j'ai 47 ans.
mais j'ai été nourri à la BD dès mon plus jeune âge.
j'ai eu la chance d'avoir des grand-parents qui travaillaient aux NMPP, et qui ramenaient pour mon papa et son frère les "journal de Tintin" puis de "Spirou" depuis 1946 ; ils ont été conservés vaille que vaille, et à mon tour, l'âge venu, j'ai pu les lire et découvrir toutes ces fabuleuses BD de l'âge d'or (de 46 à la fin des années 60, car un oncle plus jeune a pris le relais, après mon père).
Après, mes parents ont aussi eu la bonne idée de m'acheter le "journal de Spirou", dès mes 7 ans (en 77) et jusqu'à la fin des années 80 ; puis ils ont acheté le "journal de Tintin" des années 80 jusqu'à sa fin pour mon frère.
Une fois adulte, avec mes premiers salaires (jobs d'été), j'ai acheté mes 1ers albums, des occasions de chez Gibert jeune ou chez Tonkam (avant la vague manga).
J'ai acheté principalement les albums de "Blake et Mortimer" (quelle claque !!!!), et les "Tanguy et Leverdure" (purée, ce Charlier, quel génie...).
Ensuite, je n'ai plus arrêté, avec des années vraiment folles où je passais devant un libraire spécialisé tous les jours, à raison de 4 fois par jour (je bossais juste à côté). Je finissais par y entrer et claquer dans les 60 à 80 euros par semaine.
Comme j'ai aussi été nourri aux comics (grâce à Strange et Spécial Strange, période "Daredevil" de Miller et "X-Men" de Claremont/Byrne), dès la fin des années 70, j'ai en parallèle acheté de plus en plus de comics VF puis VO.
Achats réalisés en cachette de mes parents, qui ne voyaient pas d'un très bon oeil, curieusement, ces BD venues d'US.
allez savoir pourquoi...
Le manga est venu "sur le tard", une fois adulte, quand Glénat a sorti les "Akira" de Otomo en couleurs, puis "Appleseed" de Shirow . J'étais surpris d'y retrouver les ambiances de mon enfance (les dessins animés de "récréA2" d'Antenne2, puis du "club Dorothée" de TF1), mais avec un fond plus adulte et qui déchirait grave.
Comme j'habitais près de Tonkam, rue Keller à Paris, et que j'y allais d'abord pour des BD d'occases, puis des comics en VO, j'ai vu la boutique se transformer, virer les BD et comics, et ne conserver que des mangas qu'ils éditaient (et que j'ai trouvé super chouettes). Des mangas de genre qu'on ne trouvait pas à l'époque, comme la romance comique ("video girl Aï") ou le cyberpunk (les noms m'échappent).
Mais effectivement, mes gouts ont cessé d"évoluer à partir de la fin des années 1995-2000, une fois la vague mangas assimilée.
Je n'ai pas du tout accroché à ces BD "dites indépendantes" tendance "l'association" (Blutch, Sfar, Trondeihm,...).
Ce genre me rebute toujours, car j'y ai lu plus de mauvais livres qu'autre chose, et cela ne me ramène en rien à mes lectures d'enfance (ou visionnages de dessins animés japonais).
Après, suis-je représentatif d'une génération ?
Aucune idée, et je m'en fous totalement.
Je marche à l'envie et au plaisir.
Et est-ce qu'il faut uniquement s'intéresser à ce qui est "innovant" ?
Il y a des gens pour ça ; moi, je défends une certaine tradition, bien souvent malmenée, par peur du ridicule.
Et puis, avec le recul, je me rends compte qu'il y a des cycles, que ce qui est moderne un jour devient vite ringard, et que la tradition est souvent synonyme de qualité (a subi l'épreuve du temps).
C'est vrai dans l'immobilier, c'est vrai dans la décoration, c'est vrai dans l'artisanat,c'est vrai dans l'habillement, c'est vrai dans la littérature, et je pense que c'est aussi vrai dans la BD.