Angoulême 2015

[Gaius!]

Message précédent :
Lune l'envers est l'une de mes meilleures lectures de l'année.

[TILLIERTON]

Ouahhh ! y'a " Lock and key "! une question me vient née d'un doute provenant d'une interrogation issue d'une incertitude. Est-ce qu'ils lisent vraiment les BD, et est-ce que la sélection n'est pas jouée d'avance ? Je crois que si on s'appelle "La Boite à Bulles" c'est pas la peine de concourir.
Ah tiens ! figure quand même "Panthère"

[Gaius!]

Fais un petit classement par éditeurs, histoire que tu te rendes compte de la diversité, et après tu pourras envisager de repasser pour passer au niveau supérieur de mauvaise foi.

[TILLIERTON]

Ah ben oui, parce que non, ça ne va pas cette sélection ! Y'a comme une couille au vélo ! Pourquoi avoir fait figurer "Moi, assassin" dans le Policier alors qu'il ne s'agit pas, en aucune façon, d'une histoire qui relève du genre polar ? Il aurait du, à tout le moins, concourir dans la sélection officielle des albums. Et puis on ne sait toujours pas comment s'effectue le choix des albums. Y a-t-il une pré-sélection parmi une première liste choisie par qui ? liste constituée comment ? par les membres du jury ? ou leur est-elle imposée par d'autres "very important" personnes ?

[LeJoker]

Ah ben oui, parce que non, ça ne va pas cette sélection ! Y'a comme une couille au vélo !

Ouai non mais si en plus d'être pénible tu deviens vulgaire...

[TILLIERTON]

Ah euh oh oui bon . C'est pas pour être casse-couilles, mais seule la lecture de cette sélection foireuse me force à employer ce vocabulaire châtré

[Xavier Guilbert]

Et puis on ne sait toujours pas comment s'effectue le choix des albums. Y a-t-il une pré-sélection parmi une première liste choisie par qui ? liste constituée comment ? par les membres du jury ? ou leur est-elle imposée par d'autres "very important" personnes ?

Selon la plaquette de la sélection officielle 2015: "Composé de 9 Prix dénommés les Fauves d’Angoulême, le Palmarès officiel du Festival international de la bande dessinée récompense des livres publiés en langue française, quel que soit leur pays d’origine, et diffusés dans les librairies des pays francophones entre début décembre et fin novembre de l’année suivante."

Le mode de fonctionnement du système est simple:
- les ouvrages sont envoyés par les éditeurs sur la base du volontariat (en bref: les éditeurs choisissent ce qu'ils veulent envoyer, certains pouvant estimer que ça ne sert à rien et ne rien proposer);
- le comité de sélection lit les livres, et établit la sélection officielle. La plaquette précise: "quatre listes spécifiques d’ouvrages établies en amont au fil de l’année par une instance spécialement nommée à cette fin par le Festival: le Comité de sélection, dont les sept membres sont renouvelés par tiers tous les trois ans";
- cette sélection officielle est soumise au Jury qui y choisit ses prix dans différentes listes (avec deux-trois exceptions, comme le prix Jeunesse ou le prix du Public-Cultura, qui sont élus par vote, tout est expliqué dans la plaquette p.23);

Bref, tout est expliqué dans la plaquette officielle de la sélection officielle, disponible sur le site officiel du Festival. Un truc aussi bien caché, c'est sûr, il y a complot quelque part.

(sinon, on peut toujours se tourner vers la plaquette destinée aux éditeurs, qui explique tout cela en détail, et donne la composition du fameux comité)

[petaffou]

fallait pas répondre dans moins d'une semaine ,on aurait encore droit a " y'a personne pour répondre a mes questions a la c..."

[dundee]

" le Palmarès officiel du Festival international de la bande dessinée récompense des livres publiés en langue française, quel que soit leur pays d’origine, et diffusés dans les librairies des pays francophones entre début décembre et fin novembre de l’année suivante."

Censés être diffusés entre début décembre et fin novembre. Parce que certains ne sont toujours pas parus.

[silverfab]

Ah? Lesquels?

[TILLIERTON]

Oui, mais il y a un réel problème car les parutions de Novembre ne sont jamais achevées quand les listes des sélections sont constituées, ce qui revient à faire l'impasse sur pratiquement un mois de publication

[Xavier Guilbert]

Oui, mais il y a un réel problème car les parutions de Novembre ne sont jamais achevées quand les listes des sélections sont constituées, ce qui revient à faire l'impasse sur pratiquement un mois de publication

Les éditeurs peuvent envoyer des PDF, ce qui contourne le problème.
Sachant que pour être en librairie au 30 novembre, il faut que le livre imprimé soit chez le distributeur le 9 novembre au plus tard. Et pour que le livre imprimé soit chez le distributeur le 9 novembre au plus tard, il faut que les fichiers aient été envoyés à l'imprimeur le 25 octobre au plus tard. Et pour que les fichiers soient finalisés le 25 octobre au plus tard, il faut que les corrections et relectures commencent début octobre.

Bref, la chronologie de la chaîne fait qu'un livre devant paraître fin novembre est généralement disponible en version numérique (peut-être non finalisée niveau dernière corrections) deux mois plus tôt.
Pour prendre deux exemples personnels: la Numérologie a été finalisée le 5 octobre, avec impression express (noir et blanc, petit tirage) et était disponible en librairie le 11 novembre au mieux, je crois. Et on vient de boucler le prochain Jade le 20 novembre, pour parution le 20 janvier prochain.

[TILLIERTON]

Merci pour toutes ces précisions détaillées. C'est loin d'être évident pour le profane

[corbulon]

Dans le patrimoine, ce qui est jugé ce n'est pas l'intérêt de l'oeuvre mais l'emballage.

Logique poussée à son extrême avec le Daredevil de Miller, qui n'est qu'une réédition sous nouvel emballage "à la Urban" de tomes déjà précédemment édités par le même Panini il y a dix ans en volumes moins épais. Avec reprise telles quelles des traductions foireuses, d'ailleurs, ni refaites ni mêmes harmonisées d'un "ancien" tome à l'autre.

Comparé, pour rester dans le même créneau, au Green Lantern/Green Arrow d'O'Neill et Adams, un titre qui a changé le medium en profondeur et qui n'avait jamais été traduit en VF, ou même à Sandman qui bénéficie d'une édition "définitive", c'est vraiment du f***age de g*****.

Euh je ne suis pas d'accord, on prime plutôt le contenu que l'emballage, parce que sinon les Donald Duck de Carl Barks (avec un format et une colorisation cheap, Glenat a repris le travail d'une édition italienne pas tres soignée au lieu de se tourner vers celle de Fantagraphics bien plus respectueuse du matériel original) n'aurait jamais gagné. Mais là aussi on s'amuse a faire un tournus petit grand éditeur pour ménager la chèvre et le chou. Alors qu'entre les deux mondes, il y a vraiment pas photo, quand il s'agit de mettre en valeur le patrimoine, les petits éditeurs sont largement devant.

[corbulon]

Alors j'ai pas tout lu. Normal ! Mais j'en connais beaucoup plus que d'habitude.
Ca me semble être une sélection plus correcte. Sans truc tombé du ciel et de copinage.

Je me suis dit exactement la même chose (sur l'ensemble des trois sélections j'en suis à 20 titres lus, et j'en ai encore 2 en attentes ici)...
ou alors c'est nous qui nous embourgeoisons!

Impressionnant ton chiffre de lectures sur la sélection.
Pour ma part c'est 7 Bds (quand même) dans la sélection officielle (dont 6 lues) et deux dans la sélection patrimoine (dont 1 lue).

quelques remarques qui me viennent brièvement et à chaud en découvrant la sélection ce matin :

- Toujours pas de Lepage (bon)
- Le dernier Lock & Key présent : ridicule ( le moins bon tome d'une série médiocre qui surfe sur le buzz)
- des coups de pouce indéniables , mais bon, si c'est pour des petites maisons d'éditions que j'aime bien comme les requins... De toute façon le copinage, c'est un truc humain!
- Décidément Actes Sud a ses entrées au festival / nombres de bds qu'ils publient chaque année!

- Le Sattouf j'en aurais fait mon favori des Bds françaises, mais avec le recul et la déception du dernier Pascal Brutal j'ai envie de dire bof!

bonne chance à Chris Ware ou à Charles Burns!
Quand au reste, ce n'est pas franchement à la hauteur amha! ...

Ah tiens on arrive à dire d'une sélection qu'elle n'est pas à la hauteur en ayant lu qu'un minimum de titres. On se croirait 30 ans en arrière ou sorti de Bilal Tardi (remplacés par Ware et Burns) et Cosey (à la place de Lepage), le reste c'est pas terrible. Alors qu'on a quand même pour ne citer que deux noms, le meilleur Beto Hernandez depuis Love and Rockets X et aussi un Matsumoto qui continue de surprendre. Apres comme chaque année, le festival ménage plus ou moins tout le monde oui.
Et puis aussi merde, cette phrase sur Actes Sud est un peu effrayante, comme si une grosse production engendrait forcément plus de qualité, c'est là qu'on voit que les marketing boys du consumérisme primaire ont gagné hélas.

[Charlus]

Mais là aussi on s'amuse a faire un tournus petit grand éditeur pour ménager la chèvre et le chou. Alors qu'entre les deux mondes, il y a vraiment pas photo, quand il s'agit de mettre en valeur le patrimoine, les petits éditeurs sont largement devant.

ça dépend, c'est quoi "mettre en valeur le patrimoine" ? Alors bien sûr, on parle du travail éditorial, mais si le résultat ne touche pas le public, c'est sans grand impact autre qu'un travail de conservatoire.

Mettre en valeur, c'est aussi capter un public large, y compris avec des éditions moins respectueuses du travail des auteurs. La "vulgarisation" n'est pas "que" une mauvaise chose, et participe à la diffusion de toute culture...

[Xavier Guilbert]

ça dépend, c'est quoi "mettre en valeur le patrimoine" ? Alors bien sûr, on parle du travail éditorial, mais si le résultat ne touche pas le public, c'est sans grand impact autre qu'un travail de conservatoire.
Mettre en valeur, c'est aussi capter un public large, y compris avec des éditions moins respectueuses du travail des auteurs. La "vulgarisation" n'est pas "que" une mauvaise chose, et participe à la diffusion de toute culture...

Oui, mais là, on parle d'un Festival qui fait valoir, par sa Sélection, une forme de vision éditoriale. Et dans cette perspective (associée à cette volonté affichée d'être la vitrine de la bande dessinée), la question des chiffres de vente ou de la force de frappe de l'éditeur ne devrait pas entrer en ligne de compte.

Sinon, la plaquette de la Sélection Officielle précise: "Le Grand Jury attribuera, au sein de cette Sélection Patrimoine, le Fauve d’Angoulême – Prix du Patrimoine. Ce prix récompense une œuvre appartenant à l’histoire mondiale de la bande dessinée, ainsi que le travail éditorial qui a permis de la redécouvrir."
Donc on est effectivement dans une sorte de flou entre contenu et contenant -- une alchimie, si l'on préfère...

[TILLIERTON]

Bon, ben on en sait un peu plus, mais pour revenir sur le festival je serais curieux de savoir le pourcentage parmi ceux qui fréquentent le site de BDGest qui vont au festival pour avoir une dédicace d'un auteur. Il faudrait faire un sondage. Pour les dessinateurs, ces 3 jours s'apparentent aux travaux forcés et ils ne sont guère à la fête, même s'ils essaient de faire bonne figure.

Tillieux, quant à lui, le faisait par devoir, plus que par plaisir. Les échanges avec les lecteurs sont lacunaires et réduits à 2 ou 3 mots sans intérêt pendant ces enfantillages. Il préférait souvent laisser ses apprentis/élèves collaborateurs dessiner des gribouillis et des petits Mickey à sa place pour le remplacer pendant qu'il allait boire un coup avec d'autres copains

[dundee]

Ah? Lesquels?

Le Pogo qui ne sort que la semaine prochaine, et le Matsumoto qui n' est sorti officiellement que le lendemain de la liste.
Dans les années précédentes, on pensera évidemment au Rabigliati, Prix du public alors que le bouquin n' était pas encore paru en France, suite à un changement de diffuseur de La Pastèque.

[Xavier Guilbert]

Dans les années précédentes, on pensera évidemment au Rabagliati, Prix du public alors que le bouquin n' était pas encore paru en France, suite à un changement de diffuseur de La Pastèque.

Certes, mais le règlement du Festival ne spécificie pas une disponibilité sur le territoire français, mais dans l'espace francophone. Cette particularité ayant été avant tout ménagée, à mon avis, pour nos voisins outre-Quiévrains, mais se retrouvant dans ce cas particulier illustratrice de la toute relativité de l'aspect "international" du Festival...

[geep]

Et puisqu'on parle d'outre Quievrain, je trouve un peu dommage que l'absence de Dupuis depuis quelques années à Angoulème obère les chances de voir certaines série de qualité primées (là, on mettra les titres qu'on veut).