Mirdhynn a écrit:Quand je disais que j'étais perplexe, c'était pour vous interroger plus que du 1er degré.
Je note surtout que plus on a des images de plus en plus immondes de ce qui se passe, plus ce sont toujours les mêmes qui sont sur le thème "On va pas non plus en faire tout un foin". En plus du show bien rodé de la compétition victimaire. Honte à eux.
L'Ukraine on en a parlé matin midi et soir pendant deux ans, jusqu'au 7 octobre en fait. La différence c'est que dans le narratif national on est du coté des gentils, tous l'occident a armé les ukrainiens contre l'envahisseur.
Pour le Haut Karabakh on a été en dessous de tout, on a une fois encore abandonné la population à son sort. Pour le coup on est du mauvais coté de l'histoire. Les raisons sont multiples, ne pas froisser les turcs et les pousser vers un soutien à Poutine, les intérêts pétroliers de Total etc. Et un président qui a éteint la voix de la France dans le Grand Jeu. Il passe pour un bouffon. Le jour de la commémoration du génocide arménien, Macron avait foot, littéralement, et Rachida Dati avait "Petit déjeuné canin". Ahurissant.
Le Rwanda, je ne reviens pas dessus, outre la technologie (Youtube 2005, Twitter 2006) il y a eu une certaine compromission des autorités et de l'armée françaises. Donc un pudique silence radio. En plus c'était des noirs, alors bon, hein. Le massacre a duré 4 mois et l'ampleur du chaos était telle que même les rwandais ont mis des années à tout reconstituer. Ceci dit je ne vois pas bien ce qui empêcherait Cnews de devenir notre Radio Mille Collines si la situation se présentait ici. A croire qu'ils n'attendent que ça.
Pour tous les autres conflits on n'a pas d'images, donc ils n'existent pas.
Pour Gaza le parti pris des média tradi est d'autant plus inexcusable que malgré le black out, un flot d'images nous arrive quotidiennement. Le déséquilibre de traitement est flagrant, c'est documenté (pas plus tard que cet aprèm je voyais que les 4 morts Israéliens on fait 10 minutes aux JT de France 2, Gaza 10 secondes, le Liban à peine plus). Mais au delà du temps d'antenne "objectif", le temps de parole donné aux "pro israéliens" est délirant, en fait on n'entend qu'eux, qui peuvent dérouler le narratif de l'armée la plus éthique du monde sans contradiction (et je parle même pas des horreurs de Fourrest, Enthoven, le fils Sarkozy, le rabbin machin etc. ) alors que le temps donné aux "pro palestiniens" est non seulement très court, mais au sein de dispositifs généralement hostiles (sauf France 5) avec des interruptions et une injonction à la condamnation incessantes. Ce qui empêche tout débat. Ca relève plus de la garde à vue qu'à des interviews (cf. Rima Hassan sur France Info).
Enfin la grande différence entre Gaza et l'Ukraine, c'est que Gaza est un lieu clos, que toute fuite est impossible, que la nourriture n'arrive qu'au compte goutte. La comparaison avec les ghettos d'un autre temps est de plus en plus évidente. En plus nous sommes du mauvais coté de l'histoire (c'est mon avis et je l'assume), on arme sans vergogne les oppresseurs et non les oppressés (ce qui n'aurait aucun sens, ce n'est pas ce que je veux dire).
Et pour conclure, plus les preuves du massacre sont indéniables, plus ceux qui défendaient l'indéfendable sont contraints à une fuite en avant (cf. l'épisode pathétique avec Cruchaud, suivi de sa pleurnicherie sur France 2). Tout ce petit monde se tient les coudes.