rahoul a écrit:ubr84 a écrit:Le sociologue apporte un regard neuf pour chercher à trouver des solutions autres que le prémâché tout facile vendu par le politique. Et c'est tout sauf de la bien-pensance !
Le sociologue fait un état des lieux le plus objectif possible.
Il constate ce qui marche & ce qui ne marche pas, il dégage des tendances.
Proposer des solutions, ce n'est plus son rôle. ( ou ça ne devrait pas. )
Voilà.
Tout à l'heure, j'écoutais un débat à la radio sur la pauvreté en Belgique à partir de deux études sociologiques sur le sujet.
Les études sont là, elles mettent à plat la problématique, dégagent des faits, remettent en perspective,... C'est une base pour comprendre, analyser de quoi on parle, pour aller au-delà du ressenti de chacun sur la question.
A partir de cà, il y avait dans la discussion une femme politique socialiste qui, à un moment donné, sort la phrase bateau "Il n'y a pas de honte à frapper à la porte du CPAS."
Pour les français, le CPAS, c'est le Centre public d'action sociale. Genre, le truc où tu ne vas que quand t'es vraiment dans la merde et où tu espères ne jamais être contraint d'aller.
Et bien, ce genre de phrases, je comprends qu'elles sont très difficilement audibles pour beaucoup. Parce que cette dame a beau dire que ce n'est pas honteux, il reste cependant que le fait d'aller frapper à la porte du CPAS, c'est ressenti comme une honte et une humiliation pour plein de gens. Et ce n'est pas audible, justement parce que ça vient de quelqu'un qui n'a sans doute jamais été confrontée à de graves problèmes financiers.
C'est pas l'étude sociologique qui met à plat l'augmentation de la pauvreté en Belgique, quels types de population sont concernés, sur base de quels critères, qui montre qui bascule dans la pauvreté, pour quelles raisons, qui détermine ce qui se joue dans cette augmentation... qu'il faut blâmer. L'étude, elle est juste là pour éclairer la situation.
C'est le discours politique que cette politicienne tire de cette étude qui est problématique.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"