Brian Addav a écrit:Bon, ok, au moins on est fixé.
Tu es favorable à l'autorisation de l'IVG mais tu reprends tout l'argumentaire anti qui essaie d'en faire un acte qui sortirait du "corpus médical" et qui iraient à l'encontre du serment d'hypocrate.
Alors, premier rappel, le serment d'hypocrate, on en a rien à battre. Que ce soit le serment d'origine, ou le serment que prêtent les étudiants, il n'a aucune valeur juridique. AUCUNE.
Seule compte la loi.
Dans la loi, l'IVG est un acte médical. Point. Et c'est un acte qui concerne les femmes. Pas les foetus, au sens légal du terme.
Deuxième rappel, le fait de vouloir faire passer l'IVG pour un acte anodin, en le comparant à une manucure ou une coupe de cheveux, et là tout aussi un argumentaire des anti-avortements.
Avorter n'est jamais anodin. Et c'est rarement traité par dessus la jambe par les femmes qui y ont recours.
Surtout en ce moment où il est de plus en plus difficile d'y avoir accès.
Comme dit Nexus, on panthéonise, mais ma réalité est tout autre.
Ca m'étonne toujours, les gens qui prétendent me contredire, mais en fait disent exactement la même chose que moi.
Je ne m'appuie pas sur une prétendue légalité du serment d'hippocrate. En revanche, si tu as lu l'article au départ de cette discussion, tu auras remarqué que la clause de conscience des médecins, elle, est bien prévue par la loi Veil.
Et en effet seule compte la loi. Nous sommes d'accord.
Et tu répètes que l'IVG est un acte médical, je n'ai jamais dit le contraire. Là encore nous sommes d'accord.
Là où on n'est pas d'accord, c'est quand tu dis que c'est un acte qui concerne les femmes... (sous-entendu, uniquement les femmes)... Je ne sais pas si on t'a expliqué comment on fait les bébés, mais un embryon, un foetus, c'est pour moitié le père. Du coup il n'y a pas que les femmes qui sont concernées.
C'est pour ça que je rejette totalement les slogans du type "mon corps, mon choix"... parce que justement ce slogan revient à traiter l'avortement comme "c'est à moi je fais ce que je veux", comme si on parlait d'une coupe de cheveux.
Le droit de choisir d'avoir ou non un enfant est un droit capital. Avoir la possibilité d'exercer ce droit dans des bonnes conditions de sécurité c'est indispensable.
Mais...
1. Ca ne me pause aucun problème que des médecins refusent de pratiquer un avortement. Une IVG, c'est pas soigner une maladie
2. L'avortement ne doit jamais être considéré comme quelque chose d'anodin. C'est toujours le choix de la moins mauvaise entre deux solutions.
3. Le problème soulevé par l'article est bien plus celui des déserts médicaux qu'un supposé retour des anti-ivg.
Enfin, à titre personnel, et même si je n'ai jamais eu - à ma connaissance - à subir cette situation, il y a un truc qui me choque toujours dans l'avortement, c'est la totale absence du père.
Bien sûr que la décision finale doit revenir à la mère et que personne ne peut s'opposer à son choix.
Mais ce que je trouve hallucinant, c'est qu'il n'y ait aucune obligation d'information du père.
Une femme peut être enceinte de vous et décider d'avorter sans même que vous soyez au courant !!! Ca, en tant que père qui a toujours été très proche de mes enfants dès leur naissance et même avant, c'est une chose qui a du mal à passer.
S'il y a des risques à l'annoncer au père, je veux bien que l'obligation ne soit pas intégrale... mais s'il n'y a pas de risque de réaction violente, il me semble que le père devrait au moins être mis au courant.
D'ailleurs, sauf erreur de ma part, ça marche aussi dans l'autre sens... Si une femme est enceinte de vous, elle n'est pas obligée de vous le dire... Et si elle vous quitte, elle peut garder votre enfant sans même que vous soyez au courant de son existence.
Attention là je ne suis pas sûr de ce que je dis mais... il me semble.
Le yéto là-hi !... Le yéya là-ti !... Le téyi ho-là !... Flûte !... Le truc, enfin !... Le yéti, quoi !... Là-haut !...