de LeJoker » 12/04/2020 11:12
Ma pensée maintenant. Je pense avoir laissé assez de temps pour que tout le monde joue.
Avoir un stock même énorme, si on n'a pas de tissu industriel derrière pour le renouveler en parfaite autonomie, ça n'a aucun sens.
Donc, petit alpha, il faut travailler, matériellement sur la réindustrialisation de la France, en mettant l'accent sur les industries dont les chaînes de production peuvent le plus facilement être "réorientées" vers la production de biens stratégiques.
Ensuite, petit bêta de ma première partie, il faut doubler ce premier filet de sécurité technique d'un second filet, juridique: par loi et ou contrat, s'assurer de la coopération des entreprises, un peu comme l'Etat, par contrat, paye des entreprises pour leur faire baisser leur consommation d'électricité afin d'éviter tout black-out en situation de crise passagère de sur-consommation ou de panne de réseau.
Ensuite, deuxième partie, il faut travailler sur les biens stockés.
Petit alpha: sur leur qualité et les normes permettant de l'apprécier. C'est un classique, les industriels vendeurs font tout pour pousser à l'achat, par exemple en inventant des dates de péremption excessivement basses. Pour les masques, on a découvert que la date de péremption entraînant la destruction de TOUT le produit était celle de l'élément le moins important, à savoir l'élastique. Un peu comme si on obligeait le conducteur à jeter et remplacer sa voiture à chaque changement de pneu...
Il faut ensuite, petit bêta, travailler pour améliorer la pérennité du produit, au lieu de s'acharner à investir dans du jetable, rentable à la pièce mais trop coûteux dans la seule situation où le stock est pertinent, à savoir les crises de moyenne ou longue durée. Aujourd'hui, personne 'na encore eu l'idée de produire un masque réutilisable fiable. L'Etat nous la joue Rain Man: on a vécu dans le jetable et l'achat à l'étranger, on n'envisage rien d'autre. Pourtant, on sait qu'en adaptant le masque de snorkelling, il y aurait la possibilité de retourner la situation. Pourtant, rien ne bouge depuis deux semaines.
Troisième partie, réformer en profondeur les cursus dispensés aux futurs fonctionnaires (ENA, Polytech, Science-po) pour leur enseigner, à partir des cas pratiques des situations de crises passées affrontées par les Etats (SRAS, Ebola, économie de guerre de la première et seconde guerre mondiale), les mesures extraordinaires à prendre (deux volets: structurel et organisationnel, juridique ensuite) pour répondre au défi extraordinaire à relever. Et comme l'instruction repose sur un savoir produit par la recherche, refondre ces écoles et structurer des départements sérieux de recherches en gestion de crise fusionnant retour d'expérience obligatoire des administrations et recherches historiques.
Bref, élaborer une doctrine, et non un dogme psycho-rigide, robuste et agile des "gestes étatiques de premier secours" à déployer et appliquer automatiquement, qui laisse toute latitude pour adapter des mesures plus ciblées.
On se revoit aux présidentielles.
Joker je réponds, les intelligents aussi, les trolls ben en fait comment dire, allez sucer des courgettes.
Fred Dewilde, auteur.