chris24 a écrit:Ça y est je suis arrivé au bout, non sans grande peine... Que c'est long ! J'ai désespérément décompté les tomes restants avec envie de passer à autre chose...
Au final et bien que j'ai apprécié certaines histoires dans l'Histoire, je maintiens donc mon ressenti initial malheureusement : la trame de l'histoire est complètement inintéressante au possible et très peu crédible qui plus est. La lecture n'est pas toujours fluide, il faut s'y reprendre parfois à plusieurs reprises pour comprendre l'action, les dialogues ne s'enchainent pas toujours très bien et ne sont pas toujours bien écrits, ça sonne trop souvent creux et vide. Ça me donne l'impression d'un truc qu'on a étiré en longueur, en longueur et qui en devient soporifique. Je me souviendrai de bien peu de choses dans 6 mois à mon avis... Le dessin est loin d'être irréprochable : il y a quantité de positions impossibles, mal foutues, d'incohérences anatomiques, de visages déformés selon les angles au point d'avoir des personnages réellement différents dans certaines postures...
Je vais donc mettre en vente la série complète (en EO sauf le 5 qui est une réédition), avis aux amateurs.
Mon capital intérêt pour les comics font comme neige au soleil...
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histoire très peu crédible : OK, mais y'a beaucoup d'autres BD dans ce cas et on en fait pas une montagne
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complètement inintéressante : très relatif, mais je comprends ton point de vue
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lecture pas fluide, les dialogues qui s'enchaînent pas bien, pas bien écrit : là... j'peux que te contredire, Azzarello est un as du dialogue, perso rarement vu quelque chose d'aussi bien écrit, c'est plein de silences pesants, de non-dits lourds de sens, de sous-entendus, de jeux de mots et surtout de jeux SUR les mots, le découpage des dialogues en bulles/cases/planches tient du génie, le rapport texte/dessin ultra travaillé... jusque dans les titres des arcs, dans le titre des TPB et dans la numérologie de la série (qui ne tient pas seulement du jeu formel comme tronsfar sur Donjon avec le titre des albums, là ça fait réellement sens)... faut juste s'accrocher, c'est pas une lecture facile parce que faut être attentif à tout ce qui est écrit et garder en mémoire des éléments passés, y'a très peu de choses laissées au hasard si tu te penche REELLEMENT sur la lecture de cette série et ne la consomme pas comme de la BD fast-food (quand je dis "tu" c'est pas toi chris, c'est un tu général
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ça sonne trop souvent creux et vide : sur ce point c'est parfois vrai, Azzarello a eu tendance sur certains passages à trop faire dans le "mystère mystèrieux" juste pour alambiquer un peu son écriture (et se faire plaisir aussi au passage sûrement)
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Le dessin est loin d'être irréprochable : alors là, je sais les goûts et les couleurs tout ça tout ça, mais je suis obligé d'aller dans le sens inverse... incohérences anatomiques, positions impossibles, visages déformés selon les angles.. MAIS KESS KON S'EN FOUT??? si tu veux du réalisme tu peux lire des romans-photos ou des BD de Juillard ou de Delaby, un bon dessinateur de BD ça veut pas dire un mec qui dessine les trucs comme dans la réalité, Baru ses personnages sont presque tout le temps déformés, Tardi c'est pleins d'incohérences, Blutch la même. Risso a du style, et il a SON style, très personnel et pleins de qualités, et si on peut être insensible à son graphisme (chacun ses goûts hein), y'a quand même certains points qui à mon sens sont indéniables : la qualité de son ENCRAGE, sa maîtrise des ombres, ses jeux de clair-obscur, ses cadrages complexes et efficaces où il hésite pas à se mettre en danger, sa narration graphique exemplaire qui n'a quasiment jamais été prise en défaut tout au long de la série etc etc. Ca m'étonne que tu t'arrêtes uniquement sur le trait et que tu ne soulignes pas tout le reste, le trait c'est juste UNE PARTIE de la réussit de la partie graphique d'une BD, le reste tient dans des éléments aussi importants que mise en page, mise en scène, narration, cadrages, encrage, fluidité, expressivité, etc etc. qui font que la BD est un ART unique et à part entière, et pas juste une histoire avec des jolies dessins posés dessus.
Et puis bon Risso je suis fan (j'pense qu'on l'avait compris) donc je le défend, parce que le minimalisme et l'épure en BD, quand il est maîtrisé comme ça, ça me botte à fond, et apparemment j'suis pas le seul vu tous les prix prestigieux qu'il a reçu le bonhomme (des harvey awards comme "meilleur artiste", des eisner awards comme "meilleur dessinateur" et "meilleur encreur", un yellow award comme "best artist", sans compter les prix qui récompensaient la série 100 Bullets dans son ensemble)
pourtant 100 Bullets n'est pas exempt de défauts : écriture à rallonge (parfois), écriture en mode "mystère mystérieux" (parfois), couleurs pas toujours au top (mais quand même plutôt très bonnes dans l'ensemble), manque de caractérisation réelle de certains personnages (ils sont quand même beaucoup à être interchangeables - même langage, même caractère, même manière de s'exprimer, etc.)...
Mais bon ça reste dans le top de la BD des années 2000, un truc autant maîtrisé et aussi bien construit, aussi riche aussi, c'est rare (pour preuve le travail sur les titres et sur la numérologie cité plus haut - exemple : 100 épisodes comme les 100 balles de la malette de Graves, 13 TPB comme les 13 familles du Trust - et c'est qu'un tout petit aperçu)
CONCLUSION : les goûts et les couleurs...
(conclusion bis : tu vas te faire des ennemis)