Thierry_2 a écrit:Dans la version US, le recueil inclut à la fin un récit antérieur à l'arc Born Again: warrior. Il contient tout ce qui rend le genre super-héroïque un peu vain à mes yeux: situations forcées, mecs aux costumes improbables, psychologie sommaire et étrange mélande de soap et d'action.
C'est lequel ?
Celui où le Gladiateur revient ?
C'est l'épisode #226, qui précède d'un mois la saga
Born Again, courant du #227 au #233.
ah je le trouve particulièrement excellent. Moins bon que
Born Again, c'est clair, mais d'une grande qualité.
Selon moi, il a plusieurs points forts :
- il est écrit à plusieurs mains, par Denny O'Neil et Frank Miller (le premier ayant été l'
editor et plus ou moins le mentor du second). Et il est très intéressant de voir quelles pages ont été écrites par l'un ou par l'autre (et c'est pas vraiment difficile à repérer, tant les pages écrites par Miller semblent storyboardées par lui et renvoient à son premier passage sur la série).
- il reprend un personnage que Miller (seul ou avec Roger MacKenzie) avait considérablement développé. C'était l'occasion pour Miller de travailler sur la folie et l'hallucination (dans une perspective d'humanisation du personnage), mais également de réfléchir au rapport qu'entretiennent les victimes à leurs agresseurs. Miller revient sur la série et il retrouve un personnage qui l'a intéressé (et qui, quand il a quitté la série une première fois, étant en voie de rédemption).
- et surtout, c'est l'épisode qui amorce le glissement, la dépression nerveuse. Pour ma part, j'ai la première édition TPB, celle de la fin des années 1980, que Bajram m'avait ramenée d'un de ses séjours à Paris. et dedans, il n'y a que les sept épisodes de
Born Again, pas cette espèce de "prologue". Et si, esthétiquement, il est mieux de le passer sous silence (parce que
Mazzucchelli est moins maître de son art, parce que c'est un peu extérieur au récit…), je trouve qu'il n'est quand même pas sot de l'inclure dans certaines éditions, puisque c'est le réel retour de Miller sur la série, et le début des festivités.
Pour revenir sur les critiques formulées, je ne les partagerais pas. Je ne trouve pas que la situation soit forcée (elle replace le méchant dans une situation de laquelle il a tenté de s'extirper, ça a donc un côté "destin tragique" assez fort), les costumes improbables font partie du genre et font partie également de la définition du méchant qui vit dans un fantasme, la psychologie n'est pas sommaire puisque l'épisode oppose un être fragilisé qui se réfugie dans un monde imaginaire et un avocat qui voit le monde réel se fissurer sous le coup de la dépression qui menace, et enfin le mélange de soap et d'action fait partie du genre super-héros ainsi que de la série
Daredevil, et ce depuis les épisodes de Stan Lee et John Romita. Miller lui-même ne s'était pas gêné pour jouer sur ces codes, la fin de son premier
run étant marquée par la demande en mariage sabotée (à mi-mots et de manière sous-entendue) par Natasha. Sans vouloir préjuger de tes goûts et de tes connaissances en la matière, il me semble qu'il s'agit ici de l'expression d'un
a priori, en partie dicté par le fait que tu n'es pas familier du genre ni de la série.
Jim