de Olaf Le Bou » 04/07/2018 15:03
3 expo au programme du ouiquenne dernier à Paris : Larcenet chez Barbier & Mathon, Fantômes d'Asie au Quai Branly, et Klimt à l'atelier des lumières.
déçu par l'absence de dessins de Blast et du rapport Brodeck pour Larcenet, mais de bien belles choses tout de même, j'ai même découvert un album ou deux que je ne connaissais pas et qui semble bougrement intéressants.
ensuite, l'expo du Quai Branly sur l'imaginaire fantastique asiatique. j'aurais bien aimé un peu plus de matière, mais le choix des oeuvres est très réussi, leur mise en valeur également, la partie didactique est excellente, et la diversité des supports remarquable.
Se cotoient des oeuvres religieuses et d'autres issues de la culture populaire, des créations contemporaines ou très anciennes, essentiellement du Japon, de Chine, et d'Asie du sud-est. Quelques incursions dans la manga (planche de Dororo de Tezuka, plusieurs extraits de Mizuki, Maruo, Umezu... et du précurseur, Hokusai). De saisissants codex Thaïlandais aux enluminures macabres extraordinaires. Tout une partie montrant comment la représentation des enfers en Chine puis au Japon est calquée sur l'organisation administrative et bureaucratique de l'empire, notamment ses tribunaux (et je note d'ailleurs un grand nombre de parallèles avec la représentation des enfers dans l'iconographie chrétienne romane et gothique). Vu la richesse de la thématique il y avait moyen de réunir plus de pièces, mais il faudrait y consacrer tout un musée, ce n'est guère possible pour une expo temporaire.
Enfin, l'expo Klimt de l'Atelier des lumières (plus un joli passage sur Hundertwasser, et un intermède contemporain sur les IA).
C'est tout simplement magnifique. Le principe, c'est donc de projeter, dans un immense ancien atelier reconverti en lieu artistique, des oeuvres ou extraits d'oeuvres d'un artiste, Klimt en l'occurence, en les animant, en les superposant, en établissant tout un jeu de correspondances et d'oppositions. Le spectateur est littéralement immergé au sein de l'oeuvre, projetée sur d'immenses murs, et au sol, et parfois sur des surfaces concaves, ou convexes, ou réfléchissantes, le tout en musique. Et le public de déambuler lentement dans ce vaste espace pour capter les scènes mouvantes projetées tout autour. C'est beau. Deux bémols, une partie un peu longue introduisant l'Art Viennois, en préambule, et au contraire un léger goût de trop peu sur Klimt lui-même. Et puis le regret de ne pas pouvoir vivre cette expérience totalement seul. ça doit être quelque chose d'extraordinaire de pouvoir se plonger là-dedans sans la foule d'abrutis accrochés à leurs portables de merde, ou simplement sans le bruissement des conversations et les ombres des autres spectateurs.
Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux
En toutes choses, subordonner le désir de juger au devoir de comprendre.