Et c'est vraiment pas la première fois...Julienne a écrit:je vous invite à rejoindre le site BdFolies.
geep a écrit:zourbi le grec a écrit:Plexiglot a écrit:ceci dit j'ai bien aimé Adèle Blanc-Sec justement !
Ce n'est pas le plus mauvais film de Besson mais on n'y retrouve pas l'esprit de la série.
C'est un peu le problème. L'humour de Tardi n'est pas celui de Besson.
Je dirai que Tardi fonctionne à plusieurs niveaux. C'est un érudit, il connaît l'époque à fond, avec son feedback socio-culturel (le nationalisme, le symbolisme et l'ésotérisme, le mouvement anarchiste et sa périphérie, le parler, la police de Clémenceau, les romans populaires et leur imagerie, la grande guerre et ses effets etc...). Il sait aussi mener une intrigue, même très ténue et n'a pas peur de se foutre carrément de ses personnages, de lui-même et du lecteur (même si à la longue, ça finit par un peu tirer à la ligne). Il sait faire fonctionner un humour à plusieurs degrés et aussi derrière, une certaine désespérance (un côté Célinien, moins la dérive nihilo/facho/parano). Même en couleurs, son monde fonctionne en noir et blanc.
Quant à Besson, son regard se porte plutôt du côté d'Hollywood, du clinquant et de l'excès. Même s'il est gastronome (ce que j'ignore), il donne l'impression d'avoir été nourri au hamburger/frites/coca, pas au jambon-beurre/ballon de rouge. Son humour est plus "américain" (parodie, premier degré). On voit bien que dans ses créations, il va plus chercher des références du côté anglo-saxon que dans la culture populaire française (Arthur n'est pasRiquet à la Houppe, ni le petit poucet). Même les films qu'il produit (Taxi 1, 2, 3 etc...) sont au standard américain (vitesse, cascades...) et l'argument marseillais est surtout là pour qu'une partie du public s'y reconnaisse. Du coup, en filmant Adèle, il ne garde de Tardi que ce que son filtre de références peut laisser passer, un humour potache un tantinet lourdingue. Le personnage principal, Adèle, personnage qui renvoie aux canons de beauté début XXème (la femme est rondeurs, ses hanches sont larges etc...) est remplacée par une beauté plus Bessonienne (grande, peu en chair et peut-être un peu trop jolie) et on ne la reconnaît pas. Les scènes du scénario original qu'il garde sont celles qui font appel à des effets spéciaux spectaculaires parce que c'est ce qu'il aime faire, il rajoute une intrigue bis qui n'apporte rien (surtout quand on sait les rapports légèrement tordus qu'Adèle entretient avec sa soeur dans la BD) et oublie en route l'intrigue principale... J'arrête là, parce que je suis en train de me répéter.
Quand Besson a fait le cinquième élément, il a appelé Mézière pour travailler (ainsi que d'autres dessinateurs) aux décors du film et ça a marché (du moins esthétiquement). On reconnait la patte de Mézière, il est clair que l'environnement du film évoque bien l'univers de Valérian, mais ce n'est pas du Valérian,parce que ce n'est pas un scénario de Christin. Et j'en viens au fait: j'ai bien peur qu'on ne reconnaisse pas dans cette adaptation à venir ce qui fait tout le goût et le charme de la série, avec ses différents degrés etc... (voir plus haut).
Comme je ne voulais pas alourdir ni paraître vouloir provoquer je ne l'ai pas répété mais c'est une évidence...NARCISSE a écrit:en même temps, Valérian et Lauréline n'ont jamais eu la même tête dans chacun des albums. Impossible de retrouver la meme tete d'une case a l'autre.
nexus4 a écrit:La BD est un art impressionniste.
Et puis il y a Hergé...nexus4 a écrit:Un dessin raté en soit peut tout à fait être la case idéale dans une planche.
Genug a écrit:Chacun voit la beauté à sa porte. Totalement d'accord pour les premiers Tintin, et singulièrement Les soviets : entre l'épure générale et la plastique des véhicules, je ne lasse pas sinon de le relire, au moins de le feuilleter de temps à autre. Ça me le fait moins avec Les Picaros...
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