Je me suis régalé à la lecture de cet album !
Et pourtant, on ne peut pas dire que je sois magnanime ! Après le Kriss parallèle, c'est le deuxième album de Sente pour Thorgal que j'apprécie vraiment. Il s'améliore avec le temps et cela augure de très bonnes suites (... si jamais il comprenait que c'est du scénario intense et violent qui nous plaît, plutôt que de la magie facile avec des complots bidons, un club des 5 déjà promis à un "destin exceptionnel", etc...).
Donc la partie "Jolan", pffff... Mais le retour d'un Thorgal tel qu'en lui-même, super !
Mais je vous trouve vachement capricieux, sur cet album :
- "ça n'avance pas"... comme un grand nombre de Thorgal, parmi les meilleurs : "les archers" n'avance pas (si ce n'est de faire découvrir de nouveaux personnages qui seront réutilisés), "Alinoé" ne sert à rien, etc... Et bien souvent, c'est ce qui me plaît, dans une série : ces hors-séries bien ficelés qui exploitent une idée lors d'une parenthèse. Les épisodes de "Monster" (Urasawa) que je préfère sont justement ces "anecdotes" qui n'avancent pas, par exemple. D'ailleurs, c'est justement parce que l'intrigue principale de Jolan ne me plaît pas que j'apprécie que "ça n'avance pas", lors d'un scénario-parallèle, avec ce retour du vrai Thorgal dans une histoire typique de Thorgal.
- "scénario indigent" : pas du tout ! C'est une aventure forte et intense, qui multiplie les péripéties, au point d'exiger du dessinateurs des trésors d'astuces pour montrer plusieurs évènements ou détails en une seule image (pas facile !), péripéties qui se rejoignent selon le bon timing, et fort à propos.
- "des invraisemblances" (arrêt impossible du bateau, vickings pas frileux, Mac Giver, Thorgal super-héros, marchandise pas livrée...) : franchement, il a toujours fallu s'asseoir sur les invraisemblances, dans Thorgal, ou alors ce n'est pas la peine de s'y lancer ! Je les remarque également, mais sans m'appesantir dessus, les prenant pour "alibis à aventures". Au passage, la marchandise a bien été livrée puisque Thorgal l'a détachée et abandonnée dans la neige pour y mettre son "butin"
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- "grands sentiments" : j'avoue qu'il était superflu d'insister autant sur la bonté angélique de Thorgal-le-scalde, mais je note que l'objectif était surtout de mettre en exergue la dureté du monde dans lequel il évolue (hécatombes, survie entre brigands et bêtes féroces, esclavagisme...). Dureté qui n'est rien face au monde de la critique, dans certains forums
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!
- Le dessin, quant à lui, reste dans la bonne ligne de mire, entre rapidité d'exécution "impressionniste" et réalisme fantastique. Rosinski est un excellent artisan-dessinateur, qui exploite son art dans la durée tout en essayant de nouvelles choses, mais sans transiger sur la lisibilité.