Je me suis relu tous les Théodore Poussin avant de lire le dernier volume.
J’aime toujours autant cet univers, mélange d’aventure coloniale et d’introspection. Ce personnage ne semble pas réellement maître de son destin, et pourtant il subit et vit ses aventures avec une certaine froideur, une maîtrise de soi impressionnante.
Les 6 premiers albums forment un cycle quasi parfait, la conclusion est belle et l’aventure pourrait très bien s’arrêter là.
Ma relecture de La Valée des Roses m’a réellement fait apprécier ce tome qui m’avait un peu ennuyé la première fois. J’ai trouvé le ton très juste et subtil, sur ces petits moments de vie banals mais qui s’avèrent être si précieux. L’émotion et la nostalgie font partie intégrante de la vie avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses drames et j’ai vraiment trouvé ce tome d’une qualité remarquable.
En revanche j’avoue que l’onirisme poétique de La Maison dans l’Ile m’a encore laissé de marbre, je trouve que cet album n’apporte pas grand chose au cycle des albums de Théodore.
Le diptyque de La Terrasse des Audiences apporte une nouvelle dimension à Théodore, celle de l’amour, sous fond d’espionnage. Une belle réussite, à part le graphisme de Chouchou dans le premier volume proprement raté (ce visage, mon dieu...!)
Novembre toute l’Année est un whodunit sympathique,
mais qui a peut-être son importance quant à la supposée mort de Novembre dans le dernier tome...
Les Jalousies relance Théodore dans l’aventure sous fond de romance, qui aura donc sa suite et conclusion dans Le Dernier Voyage de l’Amok.
Une très belle aventure, qui lorsque l’on lit les histoires à la suite se fond parfaitement dans la continuité. Il y est question essentiellement d’honneur, car comme le dit Crabb,
« Théodore Poussin croit encore à ces principes désuets ».
Si on comprend que Novembre compte encore s’évanouir pas un tour de passe-passe dont il a le secret, j’ai un peu plus de mal avec le coup de l’homosexualité de Crabb, qui peut paraître comme un ressort un peu facile, mais pourquoi pas.
Je trouve la dernière phrase de Poussin très simple et très belle, quand Martin lui demande « Sans indiscrétion, qu’allez-vous faire » « Être vivant », cela pourrait clore définitivement les aventures de Théodore, avec une belle fin ouverte.