vark a écrit:Les intentions de Wood pour moi sont là, car je n'ai pas tilté tout de suite que c'était une nouvelle colorisation (pas relu ST depuis 20 ans), et je retrouve les mêmes ambiances et impressions (subjectives s'entend) qu'à l'époque de mes premières lectures.
Il suffit de faire quelques comparaisons pour se rendre immédiatement compte qu'il s'agit d'une nouvelle colorisation qui ne prend souvent pas le moins du monde en compte la colorisation précédente.
Je t'invite vraiment à le faire.
Ceci dit, ce n'est pas ça qui me gêne (les épisodes de Sadman recolorisés n'avaient rien à voir avec la colorisation d'origine et j'ai trouvé ça super).
Derrière le travail de Tatjana Wood, il y a des choix tranchés, certes fruit des limitations techniques de l'époque, mais vraiment conçus pour coller aux ambiances "surréelles" convoquées par Alan Moore et ses dessinateurs. Ce n'est pas une colorisation réaliste, c'est une colorisation qui t'embarque dans un voyage, un véritable trip.
Avec l'absolute, on a maintenant une colorisation informatique à la fois plus "réaliste" et plus "flashy". Oui, ça pète plus, mais je trouve personnellement que le rendu est beaucoup plus impersonnel et générique.
Ceci dit, l'œuvre de Moore est tellement forte que les ambiances doivent, malgré cela, émerger. Mais quel recul en terme d'atmosphère par rapport au travail de Wood.
Less is more.
Je crois aussi en fait que je suis totalement réfractaire au travail de Steve Oliff et de son studio Olyoptics. Déjà sur Akira, je détestais le travail de ce gars (quel soulagement quand j'ai enfin pu découvrir Akira en noir et blanc) et depuis lors j'ai les yeux qui saignent dès que je rencontre des comics qu'il colorise.
Bon sinon, si tu prends ton pied sur cet absolute avec ces couleurs, je suis très content pour toi.
Moi, je vais me contenter de conserver précieusement mes singles et de lire mes hardcovers avec l'ancienne colorisation, et j'en suis également très content.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"