Hello les amis,
juste quelques précisions rapides :
- Si je pars de la date d'aujourd'hui, le 9è et dernier tome de "Svoboda!" sortira dans 4 ans (et 4 mois pour être précis). Deux albums/an, mars et novembre à chaque fois, sont donc bien prévus dès 2012. Ce qui, en soi, en fait un délai "classique" d'une série "classique" en 4 tomes.
- J'ai pour le moment décomposé l'histoire en 3 cycles de 3 tomes, correspondant grosso modo aux années 1918, 1919 et 1920 (c'est un hasard mais l'histoire de la Légion connaît à chaque fois une césure importante au moment de l'hiver, en gros). Et toutes leurs aventures méritent vraiment qu'on leur donne la place suffisante. De plus, l'aventure historique et romanesque à la russe (genre littéraire bien précis et défini par moi-même, correspondant grosso modo aux chefs d'oeuvre de Tolstoï, Dostoïevski, Pasternak ou Cholokhov, etc.) s'épanouit systématiquement dans le récit-fleuve (et avec bonheur, crois-je). Alors, je me devais que la forme soit en accord avec le fond...
- La narration étant très elliptique, comme une suite "d'instantanés" pris à différents moments du parcours des légionnaires tchèques, il faut prendre ce long récit presque comme un feuilleton à personnages récurrents. Et, dans ce cadre, il est facile de faire plus ou moins de tomes. Il est évident que si on intéresse juste 3 pékins, l'intérêt de tout le monde (auteurs compris) sera de finir plus vite. Ce qui ne veut pas dire d'arrêter "au beau milieu" de tout mais bel et bien "plus vite". A l'inverse, on pourrait largement faire plus si on intéressait 100 000 lecteurs. Et s'ils le demandent à corps et à cris, pourquoi pas ? Reste que je crois au fait qu'il faut savoir finir une histoire. Surtout si elle est belle. L'adage est on ne peut plus vrai sur le coup.
Donc, 9 tomes, à l'heure actuelle, ça me semble bien. Et je crois avoir déjà démontré que je savais finir une histoire (Toussaint 66, Un homme est mort, Coupures irlandaises, Les Ensembles Contraires, Le monde de Lucie sont toutes des histoires terminées. Seul Le déserteur reste inachevé mais indépendamment de ma volonté. Un sac de billes, Notre-Mère la Guerre sont en voie de l'être).
- Je comprends évidemment la crainte de certains lecteurs malgré tout. Mais ne pas oublier que presque tous mes projets sont chez Futuro et que tout se discute aussi globalement. Un vrai succès ailleurs permet de financer des choses plus compliquées à côté, surtout au départ. Le fait que l'éditeur lui-même n'ait pas peur d'annoncer l'aspect "fresque longue" de la série est en soi déjà une belle marque de confiance à l'heure actuelle. Nous avons toujours eu des rapports très sains et très francs avec Futuro : quand il a fallu abréger "Le monde de Lucie" par exemple, c'est une décision qui a été prise en commun et j'ai obtenu d'avoir un épilogue supplémentaire de 16 pages pour pouvoir bien boucler le récit. A l'inverse, quand nous avons demandé un 3è tome à Notre Mère la Guerre puis même un 4è à l'été dernier (je rassure, on s'arrêtera bien là), nous l'avons aussi obtenu (bon, c'est vrai que la série marche très bien donc c'est moins difficile. Mais bon, c'est pour dire que la discussion est permanente à tous les moments de la réalisation).
- Enfin, dernier truc, si on veut parler en termes purement économiques et terre-à-terre : le financement a aussi été pensé en fonction d'une série longue. Encore une fois, pour un éditeur,9 X 40 planches vendus 12.50 euros (format de Svoboda) n'est pas plus difficile à financer que 4 X 62 planches vendu 16 euros (format de Notre Mère la Guerre). Je vous laisse faire les calculs d'apothicaires à la page pour le vérifier...
Or, à ce jour, après 6 semaines de sortie, la vente de Svoboda T1 est plus forte que celle du T1 de Notre Mère la Guerre après le même laps de temps. ça ne présage ni des retours à venir, ni encore moins de l'accueil définitif de la série évidemment (dans un sens comme dans l'autre) mais ce n'est quand même pas une mauvaise nouvelle non plus...
Voilà ce que je pouvais en dire. Finalement, j'ai fait long.
Vous voyez bien que je ne peux pas faire court avec cette histoire...