Tiens, je reviens au coeur du sujet : pas plus tard que tout à l'heure, dans le poste de ma chaine de radio quotidienne, une interview d'Emmanuel Pierrat, pile raccord, à 46'25 : https://www.rtbf.be/auvio/detail_entrez ... id=2437365. (il faut peut-être ouvrir un compte mais c'est gratuit et c'est une plutôt bonne radio et c'est une très bonne émission - ce n'est que mon avis, mais je suis partageur)
Emmanuel Pierrat pour son livre "Nouvelles morales, nouvelles censures" (Gallimard).
Avocat au barreau de Paris, Emmanuel Pierrat dirige un cabinet spécialisé dans le droit de la culture et les affaires de censure.
Il faut s'en alarmer : la culture est aujourd'hui attaquée dans tous ses territoires. Arts plastiques, littérature, cinéma, musique... Au nom des bonnes mœurs, de la lutte contre le racisme ou la souffrance animale et autres nobles causes, des ligues de vertu du troisième millénaire et des citoyens ordinaires manifestent, agissent auprès des élus, pétitionnent sur les réseaux sociaux, toujours pétris des meilleures intentions.
Sous des prétextes apparemment légitimes, le principe de liberté d'expression, avec ses limites communément admises (racisme, antisémitisme...), subit d'incessants coups de boutoir. Il existe pourtant des solutions médianes, permettant de concilier le devoir de mémoire, le respect de l'égalité entre les citoyens, le droit des minorités, avec l'amour de l'art et de la liberté. La clé est sans doute dans la pédagogie, le développement d'appareils critiques repensés.
Il est urgent d'analyser ce que cherche à imposer cette nouvelle morale en forme de censure, de dire par qui elle est pensée et activée, d'où elle vient, quels intérêts elle sert, de montrer ses limites et ses paradoxes. Nous devons préserver la culture de ces revendications qui fusent à la vitesse d'un tweet.