yannzeman a écrit:Je n'ai lu que les pages parues dans le Spirou 80 ans.
Et bien ma déconvenue est à la hauteur de ce que la belle couverture du journal m'avait laissé espérer.
Qu'est-ce que c'est décevant...
Graphiquement, ça se laisse lire.
C'est même ce qui permet d'avaler la pilulle d'un scénario moisi, qui m'a fait dire que "ça va être long d'attendre que cette "saga" de 4 albums se termine pour qu'enfin, on ait droit, peut-être à un Spirou digne de ce nom, que ce soit par Y & V, ou par d'autres".
Au moins, le trait est maitrisé, et si Fantasio n'est pas ma tasse de thé (je suis un fan de Franquin, moins de la période Jijé - début de reprise par Franquin), j'arrive à occulter ses digressions physiques (il ne ressemble pas toujours à "mon" Fantasio, celui que j'ai en tête quand je lis un Spirou).
Ca ne respire pas beaucoup, ce sont de toutes petites cases, ça mériterait des cases plus grandes par moments, pour profiter de jolis décors.
Mais scenaristiquement...
ohlala...
Encore et toujours les juifs seules victimes de cette période trouble en Europe, un Spirou qui ne respire pas beaucoup la joie de vivre et l'espièglerie.
Et surtout, des absurdités dans les situations :
Un policier se prend une brique sur la tête.
Spirou se retrouve au poste de police, puisqu'il était sur place et a potentiellement participé à "l'attentat".
Mais un commissaire le fait libérer.
En soi, ce n'est pas choquant ; ce qui l'est plus, c'est la manière : en humiliant les agents de police de son commissariat, qui ont fait leur travail, et surtout celui qui a pris la brique et aurait pu mourir.
On voit que Bravo n'a jamais eu à gérer une équipe, des effectifs !
Quant à Fantasio, je le trouve plus méchant que lunaire, dans certaines scènes.
Son attitude vis à vis des enfants des rues, venus quémander des sous dans le bar, est invraisemblable, et très éloignée du pierrot lunaire au grand coeur qu'il est, surtout dans les années Jijé.
Et son anticléricalisme est aussi à des années lumières de ce qu'il a été (surtout du temps où M Dupuis officiait ; il n'aurait jamais laissé passer une telle réflexion faite à propos du curé).
Bref, pour moi, c'est un ratage complet, alors que graphiquement c'est ce que j'attendais d'un Spirou (trop de petites cases mis à part).
Evidemment, quand on ne lit qu'une 20aine de pages d'un album, d'une histoire qui doit s'étirer sur 4 albums, c'est un peu hatif pour avoir un jugement définitif.
Mais enfin, je suis quand même très déçu.
Je ne devrais pas être surpris, je suis de ceux qui n'ont pas aimé le Spirou dépressif de Bravo dans le passé. Mais j'ai voulu laisser une chance à cette nouvelle production.
Raté.