C'est bien aux Chapeaux Noirs que je pensais.
8/20
L'album que j'aime le moins de toute la période Franquin.
Quoique cette sale note est surtout due à Jijé. Je sais que ce n'est pas quelque chose à dire, mais je déteste le Spirou de Jijé. "Comme une mouche au plafond" est cauchemardesque. Je n'ai jamais pu la relire complètement tant cette histoire me déplait. Et le dessin est une catastrophe. Fantasio change de tête à chaque case. Les personnages sont parfois juste ébauchés, parfois semi-réalistes, et leurs proportions ne cessent également de bouger. "Les hommes-grenouilles" ne vaut guère mieux. Dans certaines cases plusieurs styles cohabitent. Soyons clair, je ne remets pas en cause l'importance de Jijé dans la série, ni dans la BD franco-belge en général. Sans lui, découvreur, inspirateur et coach des plus grands talents du journal, la série ne serait sûrement pas allée bien loin. Et puis j'adore son dessin réaliste (ah, Valhardy, Jerry Spring, Blanc Casque ! Et ces caches poussières qui ont fait la couverture du journal la semaine de sa mort !). Mais ces deux Spirou-là, je n'accroche vraiment pas.
Côté Franquin, deux histoires correctes, sans plus.
"Les chapeaux noirs" est un mélange des premiers Lucky Luke pour le dessin (à se demander si Morris n'y a pas participé !) et de "Tintin en Amérique" pour le scénario (c'est toute une partie de la société américaine - certes de façade dans "Les chapeaux noirs" - qui est "le méchant"). Il est d'ailleurs assez curieux que ces journaux pour la jeunesse de tendance conservatrice aient chacun de leur côté brossé un portrait très sombre des Etats-Unis en cette période d'après-guerre où le rêve américain était si fort. EDIT : Oups ! Je dis des bêtises, "Tintin en Amérique" date d'avant-guerre, bien entendu. Mais ma remarque reste valable, d'une part parce le Petit Vingtième était fortement antisoviétique, d'autre part parce que l'album a été réécrit en 1946 (zavez vu comme je retombe sur mes pattes ?
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"Mystère à la frontière" est plutôt anodin. Naïf, assez amusant, avec un dessin dont le mouvement est déjà remarquable.
La citation de l'album (le temps passe...) : "Hello ! C'est le modèle 1950 ?"