Je commence presque à en avoir marre de dire du bien de Tome et Janry.
Spirou à New York est une grande réussite, si ce n'est la plus grande réussite du duo. Je ne l'aimais pas trop quand je l'ai lu petit, mais plus le temps passe, plus je l'apprécie. Aucun temps mort, l'album se lit d'une seule traite et est bien construit. A l'inverse d'un
Luna fatale, (qui n'est déjà qu'une redite de ce tome avec des femmes), tous les enjeux sont posés (la course à la fortune c'est quand même autre chose que maman vito a tapé une voleuse de pizza), le principe de la malchance est expliquée (dans une séquence acrobatique très amusante), les personnages sont fidèles à eux mêmes et restent au premier plan, Spip sert (il est à l'origine de l'association avec Vito), Vito est utilisé avec parcimonie (il reste avant tout méchant), on tue pour faire de l'humour noir (pas juste gratuitement) et les moments d'actions sont lisibles et tendus.
Je suis très friand de l'univers chinois qui entoure le mandarin (des décors au dirigeable, c'est un plaisir). L'humour fonctionne également à merveille (avec peut être un épilogue un peu en deçà). Mention spéciale aux quelques pages d'introduction, dignes des séquences narratives de Morris, sur le rêve américain et ses dérives.
Ca vaut bien un bon
16.5/20 Trois petits éléments en plus :
- Spirou évoque une grève des scénaristes ou une maladie de Cauvin, ce qui pour le journal de Spirou des 80's, revient un peu au même
- On voit Peyo se ruiner à New York au début de l'histoire (il passait alors beaucoup de temps en américain pour les dessins-animés Schtroumpfs)
- Mais du coup ? Si la malchance de Vito est liée à la table "magique" ... pourquoi conserve t-il sa poisse dans les autres albums ?