lusabets a écrit:Il y a surtout, en ce moment, un retour vers les années 1980.
Les gamins des années 80 (parmi lesquels je me compte, ndlr ) — qui n'ont jamais vraiment grandi — ont commencé à avoir les moyens de satisfaire leur désir de revisiter leurs madeleines de Proust. Ça fait un nouveau segment de marché intéressant pour les éditeurs.
Pour revenir au dernier Spirou (et au prochain), j'avais été très enthousiaste à l'annonce de ce retour avec une nouvelle équipe mais finalement légèrement mitigé après la lecture de La Mort de Spirou, puis moins confiant pour la suite après une relecture à un an d'intervalle.
Le dessin de Schwartz est toujours agréable mais très typé (trop pour Spirou hors one-shots ?), et souffre d'une mise en couleur pas absolument convaincante (un aspect photoshop trop visible). L'incursion de la modernité dans l'histoire lui fait perdre en relief et n'est pas complètement maîtrisée (ex. : ridicule cigarette électronique à la place de la pipe pour Fantasio, ou son style short et t-shirt face à un Spirou en mode rétro XXL, Seccotine en mode treillis-baskets , une turbotraction très fade, ...). La fin de l'album ressort également comme complètement artificielle, déconnectée et absurde avec ce pauvre Fantasio affublé en groom : ok, on a compris, c'est une espèce de mise en abîme, de symbole, tout ça, mais ça fait quand même pschit.
Tout n'était pas à jeter non plus (les affreuses bestioles et la méchante en chef, si) — par exemple, le caractère des personnages me semblait bien mieux saisi et rendu que dans les précédents Spirou (notamment chez Yoann et Vehlmann avec un Spirou absurdement irascible et bondissant à en être pénible).
Je serai quand même curieux du 57, en espérant qu'il sauve les meubles.
Reste, que comme le dit Zourbi, tout ça ne donne pas vraiment l'impression d'être dans la série principale.
Essayer de reprendre la série à un point d'évolution scénaristique et graphique juste en amont de La Machine qui rêve aurait été pour moi l'idéal. Mais big shoes to fill comme on dit.