Je suis depuis quelques temps à lire des séries plébiscitées sur le forum que je n'avais pas encore lues, j'ai eu quelques déceptions avant d'attaquer Servitude. J'ai donc lu les 5 tomes, et la première question qui me turlupine (c'est peut être noté dans les 85 pages du sujet mais bon voilà...85 pages
) les deux auteurs sont-ils des rolistes ? J'ai l'impression d'être dans la peau de PJ d'un JDR, c'est assez difficile à expliquer le pourquoi de ce sentiment, comme si certaines précisions dans l'album ne peuvent être vécues que par un joueur ou un MJ.
Pour en revenir aux albums. Après un tome 1 plus que sympathique, c'est tout d'abord le second tome qui me met dans l'ambiance générale. A la fin de la lecture du second opus, je reprends la carte du premier , j'essaye de situer mieux les lieux, de voir les distances, bref je me mets dans le monde. Le troisième permet de mieux voir les différentes couches de l'intrigue et puis il y a la perle, le quatrième ! Bon j'avoue là, je ne m'attendais pas à cette possibilité de voir encore des personnages intéressants débarquer dans une série prévue en 5 tomes (maintenant 6). Chaque détail est comme une couche en plus sur l'univers, un objet sur une personne implique quelque chose, ça donne une richesse assez incroyable. Le tome 5 est un brin plus classique, mais l'attente est là pour le dénouement.
Graphiquement l’évolution entre le premier tome et le cinquième est étonnante, plus fine sans perdre dans la fluidité.
L'énorme qualité vient dans la richesse de l'univers, dans sa globalité avec les précisions sur les peuplades en fin d'albums, sur le monde grâce à la carte, mais aussi aux détails, les habits, les coiffures, les tatouages... chaque élément amène la pierre à ce tout. Ce n'est pas juste pour faire beau, c'est utile.
En somme en BD de Fantasy, cela faisait vraiment un moment que je n'avais pas lu quelque chose d'aussi intéressant
Maintenant j'en viens quand même au point négatif. C'est à la fin du tome 2 que j'ai compris qu'une chose allait me gêner : la mise en couleurs. Je m'explique, ce n'est pas que c'est laid, non la chose qui me chagrine, c'est que la richesse des détails pour découvrir les cultures, les gens, les peuplades, tout est superbement détaillé pour tout enrichir, et ce choix de même "ton" pour la couleur donne l'effet inverse. J'aurai tellement aimé voir les couleurs des ciels pour savoir comment c'était dans cette région, j'aurai voulu tant connaitre les couleurs de certaines tenues pourtant si précises dans le trait... Les auteurs montrent les différences entre les peuplades, un point essentiel de la série, et je me répète dommage que la couleur me fasse l’effet inverse.
Et petit détail personnel, à la fin de la lecture, hier soir, j'ai appelé un copain, et j'ai demandé : « on joue quand ? » Oh que oui cette lecture m'a donné envie de faire un JDR, et ça c'est la classe !