Morti a écrit:Tiens, une autre...
Est-ce que lorsque une femme est hospitalisée, sous machine respiratoire et n'est plus qu'un légume artificiellement maintenu en vie, peut-on dire du mari qui demande de la débrancher qu'il commet un meurtre ???
Vous avez une heure...
Non.
Il ne commet rien de tel.
Il commandite une action, et à ce titre il sera jugé comme "complice" ou, au pire "co-auteur" de celui qui aura procédé au débranchement. Mais complice ou co-auteur de quoi ?
Pas de meurtre, car le meurtre, c'est l'homicide volontaire qui, dans ses éléments constitutifs, nécessite une action volontaire et à intention méchante de mettre fin à la vie d'autrui, par l'entremise de coups, blessures, et autres actions directes sur la victime et qui ont pour vocation de provoquer sa mort.
Or, dans ton exemple, personne n'inflige aucune opération volontairement "active" de provoquer des coups, blessures pouvant entraîner le décès.
Il y a juste des individus qui, de concert, prennent une option médicale (controversable, certes !) de s'en remettre à un écoulement entropique naturel du déroulement des évènements (je sais : "entropie" et "déroulement des évènements" est très pléonasmatique, mais c'est voulu), bref : ils ne tuent pas, ils laissent mourir. (abstention coupable ? Non assistance à personne en "danger" ?)
Ils seront jugés, certes, mais je suis certain que leurs avocats plaideront l'inhumanité de faire souffrir la conscience, voire le physique (ou ce qu'il en reste) d'un individu, en s'accrochant à ce qu'on appelle "l'acharnement thérapeutique".
Je suis pas plus matheux que juriste, mais je pense que l'on voit où je veux en venir
Et en tout cas, je suis dans les temps