Il ne faut pas confondre un bien immeuble avec une œuvre de l'esprit.
J'ai justement essayé de te démonter qu'il ne s'agit pas uniquement de "biens", de "propriété" mais surtout de "source de revenus" pour le créateur de l'oeuvre ou sa famille. Et je ne vois pas en quoi ces différentes sources de revenus que sont un commerce, une maison louée ou une bande dessinée seraient différentes. A chaque fois, il s'agit de créer une "structure" dont l'objectif est de percevoir des revenus réguliers et continus (contrairement à la possession d'un objet que l'on peut revendre sans en faire son métier. Dans ce cas, on parle réellement de propriété pure dont le droit est attaché à l'objet). Ce n'est donc pas des objets que l'on se transmet, mais un "fonds de commerce", c'est à dire le "métier" qui permet d'obtenir une rémunération. Bref quelque chose de totalement immatériel... comme les droits d'auteurs. En d'autres termes, on se transmet une "mécanique rémunératrice" et pas seulement de simples "biens".
Bien entendu, si on considère que toute propriété est du vol et que seule la communauté entière, l'Etat, peut posséder les gros biens (terrains, maisons, entreprises, droits d'auteurs), il est difficile de comprendre ce concept :siffle: ...
Attention aux analogies à cause du terme
propriété dans l'expression
propriété intellectuelle. Il s'agit de deux démarches sans rapport, Stallman en parle mieux que moi
ici.
J'ai essayé de comprendre ce galimatias, et je suis d'accord avec l'esprit général de ce texte : les droits d'auteurs, les brevets et les marques déposées sont réellement des choses différentes. Les moyen de rémunérer (ou pas) ces créations diverses sont donc forcément diverses.
Et donc, un droit d'auteur est une chose différente d'une diffusion GNU (ce texte provient de GNU.ORG) ou d'un brevet... mais ça n'empêche pas son existence !
(ceci dit, tu remarqueras que c'est toi et non moi qui ai utilisé le terme de "propriété intellectuelle", critiqué par Stallman, terme qui est effectivement très vague
...)
Quand tu dessines Versailles dans une bande dessinée, tu verses quelque chose à la famille Bourbon? Si je souhaite dessiner une histoire s'y déroulant, l'établissement public en charge de sa gestion aura t'il quelque chose à dire?
Hmmm... Il me semble que oui, en l'occurrence (même si ce droit n'est pas systématiquement demandé), ce qui pose un vrai problème pour les auteurs de BD et les fabricants de cartes postales, par exemple... Et là, effectivement, on expérimente le problème de droits à l'image que tu cites
!
Tout ceci pour en venir à la chose suivante : avec
le Marsupilami, Franquin avait créé une "source de revenus" qu'il pouvait monnayer (puisque c'est son métier, de monnayer des dessins, des histoires et des droits d'auteur !) : il me semble donc tout à fait logique qu'il ait été tenté de le faire. Ca se fait fréquemment, en BD.
L'originalité de ce cas, c'est que le personnage s'est trouvé SEPARE de l'oeuvre initiale, alors que d'habitude TOUTE l'oeuvre est transmise en bloc. C'est ce qui rend la chose désagréable : ce n'est pas le Marsu que vous avez "perdu" (puisqu'on peut le trouver chez Batem et en DA ou produits dérivés), mais l'association "Marsu+Spirou". Ceci dit, ne peut-on considérer que c'est la même chose que de perdre l'association "Spirou+Franquin" que l'on ne pourra de toute façon jamais retrouver ?
De la même façon que Mme Bovary c'était Flaubert, Tintin c'était Hergé et le Marsu+Spirou c'était Franquin... Et tout auteur/éditeur qui oserait tenter ce challenge "violerait" quelque part ce souvenir impérissable...