Vous êtes bien silencieux à propos de la prépublication de Spirou "aux sources du Z" ... bien plus bavards lorsque on ATTEND sa découverte
.
Tout va bien dans le meilleur des mondes ? La perfection ne se discute pas ? On s'ennuie : ça ne mérite donc pas de commentaires ? On ne lit pas le mag et on attend l'album pour en parler ? Peur d'avouer que vous ne comprenez pas des allusions trop anciennes ?
Pour ma part, c'est un peu ça : j'ai certes lu pas mal de Spirou Franquin-Fournier, mais c'était il y a longtemps lorsque j'étais très jeune, j'ai donc beaucoup oublié et je n'ai pas les albums...
Du coup, j'ai un peu l'impression de lire des "private jokes", dans cette aventure, ce qui a tendance à m'écarter de l'histoire : heureusement qu'il y a les parties actuelles et racontées !
L'idée de renvoyer Spirou dans ses anciennes aventures semblait bonne, au départ, mais il aurait mieux valu "raconter" certains événements du passé, avec les circonstances exactes et des anecdotes amusantes, façon "ancien combattant", plutôt que de nous plonger
in peto dans une scène "que tout le monde a déjà lu". Car cette façon de faire met mal à l'aise les "quelques lecteurs" qui n'ont pas la collection intégrale des 50 albums :siffle: .
Mal à l'aise au point de vouloir acheter les rééditions ? Que tchi, oui ! Mal à l'aise parce qu'on cherche à nous prouver qu'on est des nuls à ne pas connaître tous ces détails, oui !!! Alors on restera des nuls et on passera à d'autres BD, c'est tout ! Non mais !
...sauf si on est déjà des fans de Spirou, même relativement récents, et qu'on a ENVIE d'en savoir plus sur ces allusions, ces AUTRES aventures qui nous font rêver parce qu'elles concernent ce héros qu'on admire tant et qu'on kiffe à mort, ce SPIROU au sourire si doux et à la personnalité attachante qui nous fait rêver la nuit et dont les dernières aventures nous ont transportés de joie.
...et sauf, bien entendu, si on a déjà lu les 50 albums précités et qu'on est un fan intégral depuis toujours (comme les auteurs et éditeurs).
Bref, pour moi, le choix psychologique qui a été fait n'est pas le bon.
Sinon, à part le fait de mettre en scène la maladie et la mort, ce qui m'irrite au fond du dedans de moi-même dans ce type d'histoires, le scénario lui-même serait plutôt intéressant...
Y a juste 2 petits détails :
1) J'ai du mal à accepter l'idée que Pacôme et Zorglub aient pu être collègues, dans leur jeunesse : ils semblent avoir bien 10 ou 15 ans d'écart vues leur physionomies respectives, non ? (même si Zorglub se teint les cheveux). Mais peut-être que ça a déjà été dit lors de la parution de PSS...
2) Page 23... (la suite en spoiler
)[spoiler]Spirou a une première idée : récupérer le costume de militaire haut-gradé palombien pour pouvoir prendre l'avion vers la Belgique sans difficulté, trouver les gants de boxe dans le grenier et continuer son périple à travers le temps. Et puis il se ravise et se dit qu'il y a mieux à faire : utiliser les clefs de la turbo-traction pour continuer DIRECTEMENT le retour vers le passé... au moment où il découvrait la turbo-traction pour la première fois, j'imagine... qui a eu lieu en Europe ! Ouf : un voyage d'économisé !
Hé bien la mise en scène n'est pas très heureuse :
Spirou déshabille son "lui-même" du passé en disant "Concentre-toi, Spirou... Vite ! Fantasio risque de revenir !" (ce qui impliquerait un perso fébrile et inquiet... ce qu'il n'est visiblement pas)
Mais au lieu de montrer la case habituelle du visage du héros qui a une idée (cling ! une lampe s'allume dans la bulle), SEPAREE de la fébrilité précédente (règle n°1 du scénario : une seule idée par case), on a une case qui essaie de dire tout ça d'un coup, sans la dramatisation et la pause de réflexion qui permettrait de comprendre le revirement. Tout est enchaîné et semble donc suivre une seule logique du début à la fin.
Du coup, on ne comprend plus pourquoi Spirou a déshabillé l'autre avant de l'abandonner le pantalon sur les mollets, et le gag qui aurait pu être bon (pour ceux qui connaissent la scène du passé) tombe à plat !
Il manquerait juste une deuxième case avec l'ampoule ou, si on n'aime pas les clichés graphiques de ce genre, une phrase du genre :
- Viiite, Fantasio(...) revenir !
- Ah mais au fait... Mais ouiii ! (Cling ! Regard qui a une idée)
- Si j'ai bonne mémoire, dans la poche intérieure, je devrais retrouver... Hmmm...
Etc...
(et encore, il aurait mieux valu expliquer un peu plus clairement sa nouvelle idée de ne PLUS revenir en Belgique, mais bon...)[/spoiler]