de yannzeman » 30/05/2020 09:34
J'ai fini de relire les 12 tomes de
et ce qui se dégage de tout ça, c'est le peu d'émotion / d'empathie pour les personnages.
Pourtant, tout est construit sur un drame, et sur la quête de la vérité d'Armando ; mais je trouve que Desberg n'a jamas réussi à humaniser ses personnages, et surtout pas la maman d'Armando, qu'on ne connait que dans une seule position, celle de la victime qui finit au bucher, mais qui n'a pas de chair, pas d'âme.
Si encore on nous avait montré des scènes de sa relation avec Trébaldi, lorsqu'ils s'aimaient, mais on ne les aura vu que dans la souffrance et le rejet.
Idem pour la relation entre Armando et son grand-père, qui le sauve, certes, d'une mort affreuse, mais qui s'en occupe très mal et ne pense qu'à se sauver pour retrouver une vie (de merde) d'aventurier.
La relation entre Armando et Mejaï est très mal écrite, c'est du "je t'aime ; moi non plus", mais maladroitement exprimé, et le résultat est décevant au possible. Dans un album, Mejaï surprend son amoureux (puisque leur relation a été officialisée) dans les bras d'une autre, elle repart fâchée, mais dans l'album suivant, elle l'aide dans son entreprise pour faire parler Trebaldi, comme si rien ne s'était passé.
Armando se comporte comme un connard avec Mejaï, et je n'ai pas bien compris pourquoi.
Qu'il soit un homme à femmes, je veux bien, mais qu'il se comporte d'une façon aussi nulle avec celle qui compte pour lui, c'est inexplicable. Et mal rendu, je trouve.
Comme ne sont pas très claires non plus ses relations avec son (ex ?) femme Marie-Ange. C'est très flou, trop changeant d'un album à l'autre.
Le seul moment d'émotion, finalement, c'est l'histoire avec le fils de Marie-Ange ; et la seule réaction qui me semble un peu de bon sens et réaliste, c'est celle de Artistote le hussard, dans ses reproches à Armando.
C'est quand même embêtant de se sentir plus concerné par un personnage secondaire que par le personnage principal...
Au final, une série dont j'avais totalement oublié l'histoire en lisant les albums au fur et à mesure de leur parution, et dont la relecture intégrale permet de mieux cerner les tenants et aboutissants, qui fleure bon l'aventure et l'action, avec des personnages graphiquements très bien campés (Trebaldi, Rochnan, Mejäi, Armando, Aristote...) et servie par des décors fabuleux, mais qui manque d'émotion et d'empathie pour le Scorpion, malgré ses histoires familiales.
J'espère que les albums à venir corrigeront ces défauts, et nous donneront enfin une belle histoire entre Armando et Mejaï, parce que ces albums étaient quand même agréable à lire et méritent qu'on se replonge dans cet univers de capes et d'épée.
(d'ailleurs, j'aimerais bien une adaptation des "3 mousquetaires" dans ce style)