Blackfrag a écrit:Pfff qu'es-ce que c'est fatigant ici comme dans les médias d'être prit à parti si on ne va pas voter ... Entre ceux qui pleurent l'incendie et crie "va voter Macron , tu te rends pas compte si le FN passe !" et ceux qui prône sans cesse qu'ils irons faire leur "devoir de citoyen" ... quel devoir ? le vote c'est pas un devoir ! c'est un droit ! tout comme le droit de ne pas voter est aussi légitime ou même de s'en foutre est un droit également , c'est les mêmes qui nous font la rhétorique de la démocratie et qui nous mettraient le couteau sous la gorge pour allez voter ... Voter quoi ? Blanc ? nul ? Macron ? dans tout les cas chacun ira voter pour les intérêts de sa petite gueule et alors ? ça va changer votre vie ? arrêtez de faire la morale aux abstentionnistes , à ceux qui voterons blanc et qui respectent leurs idées et eux même jusqu'au bout. Vous savez tous que Macron sera président alors ça sert à rien de faire du prosélytisme électorale... dans tout les cas l'abstention est le plus gros "parti" en France alors au lieu de gueuler qu'il faut voter à ceux pour qui c'est déjà trop tard pour que ça change leur vie de misère, posez vous la question à savoir jusqu’à quand ce mode de scrutin sera encore viable en France.
Je ne suis pas sûr que l'abstention soit considéré comme un "parti".
Un abstentionniste, je le vois comme "vos règles ne me plaisent pas, vos pions non plus d'ailleurs, donc je ne joue pas".
Du coup j'aurais plus de mal à l'entendre venir se plaindre si le jeu dure, est nul, la tactique n'est pas bonne etc.
Par contre, un mec qui prend sur son temps un dimanche d'un "long week-end de Mai" pour aller mettre un bulletin blanc dans l'urne je considère ça comme un acte politique du genre "je veux m'investir et m'intéresser au débat mais ce qu'on me propose ne me va pas".
Donc il y a une différence.
Personnellement, concernant le choix de dimanche, quelque soit ma sensibilité, il m'apparaît évident de mettre un bulletin pour Macron et je ne comprends pas trop qu'autant de monde tergiverse.
Que ceux investis, motivés, impliqués dans cette campagne ou la politique en général refusent de trahir leurs idéaux, ok, mais en France, ces gens là sont pas si nombreux, on le sait, on ne va pas se mentir.
Tu l'exprimes bien en parlant de "changer votre vie", ce qui intéresse les gens (moi inclus) c'est "nos vies" : notre petite gueule. Mon porte-monnaie, mon logement, mon compte en banque et à la rigueur autour de moi.
Pas la politique de ces sphères, mais c'est la politique "locale" qui me préoccupe :
pas vraiment mon impôt sur le revenu, mais plus ma taxe d'habitation/foncière.
pas vraiment la nouvelle ligne de train qui fait gagner 20' sur un trajet de 4h, mais plutôt l'état des routes, les transports pour aller bosser.
pas vraiment l'investissement pour tel ou tel monument à mettre sur une carte postale, mais plus ce qui va être améliorer dans les écoles, les centres aérés ou les structures à côté de chez moi que j'utilise régulièrement.
etc.
Sauf que l'élection présidentielle, ce n'est pas que ça.
L'élection présidentielle c'est aussi l'image de notre pays aux yeux du monde.
Le président, dans un fonctionnement sommaire et classique, c'est l'orientation et les relations étrangères.
Je ne trouve pas risible que mon pays, donneur de leçons souvent, figure de prou (justifiée ou non) des libertés, se retrouve avec Le Pen en président(e)
ou même avec un score trop haut.
Je n'ai pas envie que les autres pays, nos voisins, nos amis, pensent qu'en France on n'aime pas les différences, la mixités, les juifs, les arabes, les noirs, les roumains, les portugais, les italiens, les gays, etc. parce qu'ils "voleraient le travail/l'argent des français", "seraient responsable des problèmes économiques" ou "instaureraient un climat d'insécurité/dégraderaient l'image de la France".
Je n'ai pas envie que l'on donne l'image d'un pays qui se referme sur lui, qui pense que le problème vient des autres avant même de traiter les sujets de fond et de chercher des solutions dans ses structures, son mode de fonctionnement, sa manière d'envisager le progrès, l'avenir, demain.
Je n'ai pas envie que l'on donne l'image d'un peuple qui pense que la solution est dans la destruction de tout, de l'autre, des autres et pas dans les propositions (bonnes ou mauvaises), l'ouverture (d'esprit hein).
Je n'ai pas envie de me demander qui, autour de moi est tellement oppressé/malheureux/dégoûté qu'il se dit que le responsable est son voisin, son collègue, les copains de ses mômes.
Pour moi, Le Pen c'est quand même ça, des attaques, des "vous êtes/vous faîtes donc à mon tour d'y goûter" et rien de constructif : sortir de l'UE, de l'Euro, de la PAC, virer les grands, les moches, les petits etc.
Orientation je disais, on peut parler d'idéal, ben ce n'est pas mon idéal de société et voir que certains, beaucoup, beaucoup trop, pensent que cette élection, ce choix, n'est pas un moyen de refuser ça, de lui donner sa vraie mesure et rien de plus, ça me désole.
Parce que la France avec le FN à 30% ce n'est pas une France avec le FN à 45% ! C'est toujours grave (dans ce que ça dit des mentalités et du malaise), mais ce n'est pas la même chose
Du coup l'argument du "on s'en fout, il va être élu" je le trouve trop "perso", trop centré sur sa petite vie.
Pour moi, que Macron fasse 51, 60 ou 85% ce n'est pas lui signer un chèque en blanc en baissant mon pantalon, le pot de vaseline ouvert.
C'est juste dire aux autres, à moi-même, à ma fille et ses copines, à mes parents et leurs amis, mes voisins bronzés ou pas, éloignés ou pas, que la France n'est pas comme ça, que la France n'est pas Haine et Peur, qu'elle a ses défauts et ses inquiétudes/angoisses et doutes mais qu'elle ne s'en servira pas d'excuse pour se replier sur elle-même et dire "c'est pas nous, c'est la faute des autres", qu'elle ne se dit pas "tous pourris" et qu'elle n'attend pas non plus un sauveur unique, énarque ou pas, d'un grand parti ou pas pour proposer des solutions.
Le 18 Juin sera le moment de s'exprimer sur la politique intérieure et là on donnera les clés ou pas, pour 5 ans, à celle ou celui en place.
Un Macron avec une droite à 30% et un FN à 25 ne pourra pas faire ce qu'il veut, comme il veut.
Une Le Pen avec un front de gauche à 40% et une droite à 30 ne mènera pas la politique qui l'aura faite élire.
Les français sont suffisamment joueurs (couillons ?) pour obliger le président(e) fraîchement élu(e) à nommer un premier ministre du camp adverse. Pourquoi pas, on verra, mais en tout cas c'est à ce moment là qu'il faudra vraiment penser à nous, à sa gueule, son quotidien et dire à celui(celle) élu(e) qu'on lui fait confiance, un peu, beaucoup, pas du tout. Pas dimanche.