tzynn a écrit:Je lirai cela sans déplaisir, mais pour le moment j'ai l'impression que c'est un peu comme si on avait repris des expressions et des mouvements des personnages issus des gags existants pour monter de nouveaux gags et planches, un peu comme des pièces de lego réassemblées pour faire une nouvelle construction.
Oui, ton image est pertinente et on voit tout à fait ce à quoi elle renvoie.
Mais sans la sauce un peu magique qu'apporte ici Delaf, le gag ne fonctionnerait pas.
Et cela resterait un bête ensemble mécanique, plat, froid, sans vie et sans saveur.
tzynn a écrit:Je suppose que cela vient du fait que Franquin avait exploré énormément de postures, mais aussi une probable déférence de l'auteur devant son illustre prédécesseur chez qui il est nécessaire de s'inspirer au début pour ne pas faire trop d'erreur.
Yesse. Et cela n'est pas donné à tout le monde - loin de là ! - :
1) De se réapproprier ces "pièces de lego".
2) De les faire vivre, au sein d'un gag qui soit cohérent.
3) De réaliser une planche qui soit à la fois dans l'esprit de la série, sans être une pâle copie n'apportant rien de nouveau.
Or, comme le note très justement Pio2001 :
Pio2001 a écrit:Par contre, jamais la voiture n'avait encore roulé à l'intérieur de la rédaction !
Ca, Franquin aurait tout à fait pu l'imaginer et le dessiner tel quel, avec ce système bricolé de trois petites roues à l'avant de la Fiat.
Là, je dis : "Chapeau, Monsieur Delaf !"
Pio2001 a écrit:Oui, les gags s'inspirent de ceux existants [...]
Par contre je ne dirais pas que les gags dévoilés par l'éditeur "s'inspirent" de tels et tels gags, mais qu'ils "s'inscrivent dans leur lignée". Et ce n'est pas du tout la même démarche que de simplement s'en inspirer.
C'est autrement plus exigeant, et c'est le fruit d'un énorme investissement créatif d'avoir réussi cela.
D'ailleurs, c'est exactement ainsi que Franquin procédait, de façon toute "naturelle".
A ce propos... En relisant très attentivement les planches de Gaston dans leur ordre chronologique, il est plus d'une fois possible de "comprendre" comment d'une semaine à l'autre telle idée de gag est venue à l'esprit de Franquin, à partir du gag précédent. Parfois c'est évident, d'autres fois c'est très subtil voire de l'ordre de l'inconscient. C'est une relecture passionnante de l'oeuvre que d'essayer de saisir une partie de ces mécanismes créatifs. Là, on est au-delà du simple relevé des "running gags" centrés sur des thèmes récurrents.