Il est probable que celui qui a fait le plus pour faire connaitre publiquement la possibilité de contester la capacité du masculin pluriel à désigner des femmes et des hommes ait été le Général de Gaulle, qui s’est adressé à l’électorat avec son fameux « Françaises, Français ». Sa formule marquait le fait que l’électorat venait de doubler, grâce à l’accès des femmes au droit de vote. Il a fait des émules, et dans les années 1980, lors de la controverse sur la féminisation des noms de métiers, la formule de de Gaulle a été explicitement critiquée par les académiciens, qui avaient bien identifié la remise en cause de la valeur générique du masculin et qui tentaient de la sauver par tous les moyens. Par exemple, Jean Dutourd écrivait déjà en 1984 : « À ce point de vue, l’une des manies les plus ridicules des hommes politiques, lorsqu’ils haranguent le peuple, est de s’écrier : “Françaises, Français !”. Comme s’il s’agissait de dire des choses différentes aux unes et aux autres ». À l’époque, le débat sur l’accord en genre des noms de métiers battait son plein ; la pression de l’usage était de plus en plus forte pour accorder en genre tous les noms de métiers et de fonctions avec la personne qui les exerçait tandis que l’Académie s’efforçait d’imposer l’absence d’accord au féminin pour les métiers le plus récemment ouverts aux femmes. Or, les formules banales de noms pluriels juxtaposés à la forme féminine et masculine, utilisées par des responsables politiques pour désigner des groupes d’humains, sonnaient comme autant de désaveux publics de la doctrine académique sur la valeur neutre du masculin. Selon moi, les premières pratiques explicites en France visant la visibilisation des femmes remontent aux discours politiques après l’obtention du droit de vote féminin ; et les premiers débats sur l’invisibilisation des femmes dans la langue et le sexisme linguistique remontent aux discours féministes des années 1970-1980 ; je pense en particulier aux travaux pionniers de Claire Michard (voir entre autres Le Sexe en linguistique. Sémantique ou zoologie ? qui fut publié en 2002).
Mirdhynn a écrit:J'ai deux filles, et honnêtement ce genre de reportages, je préfères éviter. Déjà que je flippe devant la campagne "Je peux pas le dire, c'est un secret"
LE pire, c'est comment expliquer ce genre de choses à ses enfants pour les protéger et qu'elles aient les bon reflexes en cas "d'approche" sans les choquer elles même. Pas encore trouvé la solution de mon coté, on leur parle de gens qui sont fous, sans vraiment expliquer.
Entre ça et le terrorisme (avec les exercices en classe), quand elles te demande "mais qu'est ce qu'ils te font s'ils t'attrapent ?" tu sais pas trop quoi repondre.
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