lu et encore plus apprécié que les deux premiers tomes.
Je vais essayer d'en faire un commentaire dénué de spoiler
Commençont par la gourmandise, celui des 4 auquel j'accroche le plus:
Premier choc: la couverture. De loin, on ne voit qu'une vision d'enfer. De près, on distingue le personnage principal, l'air déterminé, surmontant un tas de cadavre, ce qui n'est pas forcément plus agréable :d...
Et tout le reste du dessin dans l'album sera dans la même veine: froid, précis, parfois effrayant. Et cela s'accorde bien avec notre héro, qui se voudrait lui aussi froid et précis, efficace et détaché.
Parlons du scénario: un thriller jouant sur nos peurs les plus actuelles (je ne spoilerais pas :d) de façon relativement habile et subtile, sans doute bien plus que les deux premiers à mon avis. Le début se fait quelque peu poussif sans doute, attendu surement. Mais dans le dernier tiers, la lutte du personnage principale, son acharnement, ses relations avec le ministre qui évoluent dans un sens non souhaité... pour finir d'une manière... inévitable (rhha... Pas de spoiler) font que l'histoire s'accélère, se fait plus compliquée, prend du corps. J'ai reposé l'album avec plaisir, laissant un héro en phase avec lui-même, et l'impression que le message que voulait faire passer l'auteur est que, de toute façon, la société est condamnée à reproduire ses erreurs encore et encore...
Le hasard a ici bien moins de place que dans les deux premiers tomes (seul petit bémol: la photo, mais je trouve que cela passe plutot bien, presque naturellement). Petit bémol: le rapport avec le mythe est peut être moins exploité que dans l'envie, même si des éléments épars nous y ramènent périodiquement.
4ème histoire: la luxure.
Rien que la couverture est une promesse: une énorme poitrine et un personnage qui ressemble à hugh grant, voilà qui pousse à ouvrir l'album. Et en effet, dès la deuxième page la luxure se fait présente, pour ne plus quitter l'album. Le dessins est plutot agréable à l'oeil, parfois un peu trop léché, trop froid à mon gout (un manque de chaleur dans "la luxure"? :d) mais globalement il est de très bonne facture et c'est avec plaisir qu'il accompagne l'histoire.
En ce qui concerne le scénario, on peut voir ici l'inverse du tome trois: la luxure démarre très fort. La plongée dans l'histoire se fait immédiatement, suivant le héro dans son enquete. Et les révélations vont se succéder à un rythme relativement rapide, et pas toujours attendu. Puis, au moment de LA grande révélation, au contraire, très (trop) bien préparé par ce qui précède, la surprise est en demi teinte. On s'y attend quelque part, les indices étaient trop gros. Cela est sans doute aussi au mythe d'Orphée, très bien utilisé tout au long de ce tome.
La dernière page, cependant, est à mon sens la meilleure conclusion possible, et cela me pousse à nuancer la conclusion que j'ai faite plus haut: si on reproduit bien les mêmes schémas, on essaie d'éviter les erreurs du passé en changeant ce qu'on estime devoir l'etre. Au fond, M. Alcante, ne seriez vous pas un incurrable optimiste? L'espérance, tant attendue, n'est-il pas le scénario dans lequel vous vous etes retrouvé le plus?
Bref, la série s'améliore à mon sens avec ces deux tomes, et si la progression est exponentielle, il ne reste plus qu'à attendre le mois de septembre, pour d'autres bonnes surprises?