Bon devant l'insistance sur le sujet il convient aussi de rappeler
cet article du mois dernier...
1 affaire tout les 2 ans, on est sur un bon ratio je pense
Néonazis dans l’armée: la longue litanie des «cas isolés»
16 mars 2021 Par Sébastien Bourdon, Justine Brabant et Matthieu Suc
Bien qu’inédits par leur ampleur, les cas de militaires français néonazis documentés par Mediapart ne sont pas les premiers. Même si le ministère des armées s’en défend, mis bout à bout, les « dérapages individuels » commencent à ressembler à un problème récurrent.
Début avril 2008, la photo de militaires du 17e régiment de génie parachutiste de Montauban effectuant un salut nazi, publiée par La Dépêche du Midi, fait grand bruit.
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Quelques semaines plus tard, le 19 avril 2008, une étonnante soirée réunit une dizaine d’amis (...), en Haute-Garonne. Parmi eux, un parachutiste du 3e RPIMa et un homme ayant fait un bref passage à la Légion étrangère. (...) les convives sont réunis pour fêter l’anniversaire de la naissance d’Adolf Hitler. (...) ils vont brûler des croix gammées dans le jardin. Puis ils se rendent à la mosquée de Colomiers, qu’ils incendient partiellement, avant de saccager la salle des ablutions.
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En 2011, c’est cette fois à Nîmes que des soldats français aux convictions d’extrême droite passent à l’acte. Des légionnaires du 2e régiment étranger d’infanterie (REI) sont impliqués dans une série d’agressions – à coups de poing, de tête et de couteau – de personnes noires ou maghrébines à la sortie de bars
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En 2013, les références nazies de certains de nos soldats s’affichent en opération extérieure. Un parachutiste du 8e RPIMa de Castres engagé dans le cadre de l’opération Sangaris, en Centrafrique, défraie la chronique en raison de l’écusson qu’il porte à l’épaule lors d’une patrouille dans Bangui. On peut y lire : « Meine Ehre Heißt Treue » – « Mon honneur s’appelle fidélité », la devise de la Waffen-SS. (...)Une « source officielle » indique pourtant au Parisien que d’autres soldats français, « moins de dix a priori », portaient l’écusson néonazi, « mais comme il y a enquête, les gars ne sont pas idiots et l’ont tous retiré ».
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Quelques mois avant l’affaire de l’écusson nazi, en juin 2013, deux chasseurs alpins de 24 ans se prennent en photo en train de faire une « quenelle » (signe de ralliement des fans de Dieudonné) lors d’une patrouille Vigipirate. Ils ne sont pas les seuls militaires à marquer ainsi leur admiration de l’humoriste condamné pour antisémitisme, mais eux le font à un endroit précis : devant une synagogue, dans le XVIe arrondissement de Paris.
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En octobre 2015, une librairie associative anarchiste de Besançon, cible régulière de groupes d’extrême droite, est vandalisée. (...) Un légionnaire de 25 ans sera effectivement condamné (à une peine légère) pour l’attaque.
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À Lens, dans le Pas-de-Calais, en avril 2018, un jeune militaire est condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir insulté, depuis sa fenêtre, une fillette de 12 ans et sa mère en ces termes : « La France n’est pas pour les Noirs, rentre chez toi ! […] Esclave de merde, tu veux une banane ? »
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Le 29 juin 2020, François D., engagé au 13e bataillon de chasseurs alpins (le même que celui des deux adeptes de la « quenelle »), est jugé en comparution immédiate pour avoir roué de coups un jeune de 17 ans avant de lui entailler le tibia et de couper ses lacets rouges, symboles de l’appartenance de sa victime au mouvement antifa.
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L’argument des « comportements individuels » résiste de plus en plus difficilement à l’examen. Lorsque une dizaine de militaires néonazis appartiennent à un même régiment – ainsi que le démontre notre enquête –, lorsque les symboles néonazis sont exposés en plein jour dans une caserne – ainsi que le démontre également notre enquête –, ou lorsque le folklore national-socialiste se retrouve jusque dans les bizutages d’écoles militaires – comme cela a été documenté par le passé –, le phénomène semble davantage relever de la dynamique de groupe que du dérapage de quelques canards boiteux.
Quant à l’idée que l’armée n’est que « le reflet de la société », elle est également discutable. Ces dizaines de néonazis ne sont pas des racistes lambda : ils sont entraînés et armés – et constituent un danger d’autant plus concret. Les organisations d’extrême droite violente ont d’ailleurs bien compris l’intérêt représenté par cet entraînement, elles qui tentent de recruter spécifiquement des militaires.
La tribune de VA parlera tout particulièrement à nos militaires d'active néonazis qui défendent si bien nos valeurs civilisationnelles
Tout ceci est très rassurant