de jolan » 04/03/2010 16:33
Mes vieux films de février
Massacre pour un fauve ( Rampage ) – Phil KARLSON - 1963
Un modèle de film mal réalisé. Il me faudrait voir ne serait-ce qu’un deuxième film de lui et je crois que ce pourrait être le pire que j’aie jamais vu. Ne reste que la rencontre entre les deux futurs amants ( Mitchum et la charmante Elsa Martinelli ), et les dialogues sur la femme convoitée en parallèle avec la chasse. Apparemment elle est consentante...
5/20
Le Cabinet du docteur Caligari - Robert WIENE - 1919
J’aime le vieux cinéma, mais il y a quand même des limites. Et puis là c’est du théâtre, même si c’est du cinéma. Bref, j’ai trouvé que c’était lent, bien sûr, et que le film ne commençait qu’à la moitié, lorsqu’il se passe l’ébauche de quelque chose en fait. L’énigme est ensuite assez plaisante, et la conclusion non dénuée d’intérêt. Qui est fou, qui est sain, qui a rêvé quoi, qui a vécu quoi ? Mais l’ensemble m’a laissé relativement froid. Je n’attribuerai donc pas de note extraordinaire, car je considère que c’est un document intéressant, juste cela.
7/20
*La Perle noire - Richard THORPE - 1953
Aventures exotiques sur fond de rivalité fraternelle, de chasse au trésor, et de chasse à la jeune mariée.
9/20
*La Griffe du passé ( Out of the past ) - Jacques TOURNEUR - 1947
Un film très beau visuellement, peut-être le plus beau de Musuraca avec les deux Welles. Le film respire la maîtrise totale, comme son héros. Mais niveau scénario, la deuxième partie est trop complexe, voire confuse, et on se perd un peu, sans pouvoir accrocher à l‘intrigue.
12/20
Un Homme fait sa loi - Burt KENNEDY - 1969
Un western - enfin, si peu - à moitié crétin, qui flirte avec la comédie grotesque.
6/20
*La Nuit du chasseur - Charles LAUGHTON - 1955
Un film ambitieux. D’emblée le ton est donné, sarcastique et ironique, quasi burlesque, avec le personnage de Mitchum, le pasteur Harry Powell, qui se croit guidé par dieu, ou qui s’en moque ouvertement et s‘adresse sans cesse à lui par jeu, ou peut-être par habitude d‘un passé pieu, mais qui en tout cas se cache derrière lui et son arbitraire divin pour commettre ses méfaits. Les enchaînements aussi sont ironiques ( les inserts du train qui arrive, avec les sursauts de musque, alors que la femme dit ne plus vouloir se marier ). Puis, après la mort du père ( le vrai, condamné à mort, pas le faux dévot ) on rentre dans la première histoire : celle de John ( Jean ? ) et Pearl, les deux pauvres agneaux, qui protègent l’argent caché par leur père dans la poupée ( le veau d’or ?), et dont la mère épouse le pasteur. Le loup est dans la bergerie. Grâce à sa belle cargaison d’interdits et de dogmes divins tout préparés, il parvient à se faire bien voir de tous, et à tartuffier tout son monde ( la séquence sur Abel et Caïn, avec les fameux Love and Hate de gangster tatoués sur ses doigts ), parvenant même à décrédibiliser la parole des enfants, dont la bouche abrite la vérité, c’est bien connu. Magie et folie de la religion, même lorsque la mère découvre qu’il est réellement à la recherche de l’argent, il est trop tard : elle s’est déjà intimement persuadée qu’il est venu pour elle, pour le salut de son âme, et elle ne tarde pas à en faire l’amère expérience. Depuis le début, nous avons un large parallélisme avec des notions religieuses : le pasteur qui devient le « père » adoptif, la figure de l’oncle, les pécheurs et la rivière ( le Mississsippi et le Nil ), où vivent les « mauvais poissons » et qui sera le tombeau de la mère, du silence de la confession et du secret que doivent garder les enfants. Et tout le film en est rempli, de manière plus ou moins explicite, mais nettement critique. Après la séquence de la cave ( d’ailleurs le garçon joue terriblement mal ), nous assistons à une longue séquence « onirique » de leur fuite ( l’exil d’Egypte ? ), qui s’ouvre sur un très beau plan de la barque quittant la rive, et articule le film sur un axe pivot. On rentre alors dans un passage qui dure le temps d’une nuit - comme un rêve d’enfant qui tourne au cauchemar - fait d’animaux nocturnes ( Il faudrait que je réécoute, mais il se pourrait bien que les éléments qui apparaissent ensuite, pendant qu’ils se laissent emporter par le fleuve ( toile d’araignée, grenouille ), soient présents dans la petite comptine que chante la petite fille ), de ciel étoilé et d’ombres chinoises ( la campagne en studio, c’est pas top, mais à partir du moment où c’est délibéré et exagéré d’ailleurs, ça passe ), de vaches au sein maternel dans la grange du repos ( une berceuse chantée par le souvenir de la mère ? ) puis au réveil la rumeur lancinante de la chanson du prêcheur qui les suit à la trace et se rapproche. Nous arrivons alors, échoués tel Moïse sur le Nil, à la troisième et dernière partie, chez les trois Grâces, sous la houlette de Rachel ( prénom hébreux qui symbolise le judaïsme et signifie brebis – les brebis égarées, les enfants qu’elle appelle ses agneaux ), interprétée par Lilian Gish, dans l’un de ses rares rôle parlant. Dans une sorte de Jardin d’Eden, les deux orphelins réapprenant le bonheur. Nous avons là encore quelques symboles religieux : la pomme, l’histoire des enfants d’Israël tués par Hérode, le jour de Noël. Jusqu’ici, le film montrait la religion sous un jour peu favorable, mais cette figure maternelle de bonté et d’humanité, de charité et d’amour, permet de rééquilibrer les choses. Ayant tout de suite compris que le pasteur en voulait aux enfants, elle les protège et veille alors qu’il attend, tapis dans l’ombre. J’ai lu ceci sur Wikipédia, qui me semble bien intéressant, et qui rejoint l’idée de la chanson féminine qui bascule en rengaine du pasteur à l’aube de la « fuite » : L'affrontement entre Rachel Cooper et Harry Powell est aussi celui de deux spiritualités / religiosités toutes personnelles, opposition qui est symbolisée dans la scène où chacun interprète sa propre version de la chanson « Leaning on the Everlasting Arm », dont le révérend Powell oublie des mots. Le film appuie sur la fin de manière plus pointue sur la vision misogyne du pasteur, qui considère les femmes juste bonnes à enfanter et promptes à la débauche - puisque la femme est cause de notre déchéance - mais qu’il ne peut se résoudre à aimer ( car en bon catholique, il n’aime que l’argent ). Il n’a d’ailleurs pour sexe qu’un substitut caché dans sa poche, mais qu’il manipule et ouvre lorsque le désir – ou l’impossibilité du désir -.le submerge, et dont il n’use que pour tuer : son couteau. Pulsions et dangers que Rachel résume assez bien lorsqu’elle s’aperçoit que Rubis, la jeune fille dont les sens s’éveillent, est amoureuse du pasteur - qui sait si bien tenter le diable, son véritable dieu – et qu’elle dit que les « enfants sont seuls et sans défense » ( petit insert illustratif du jeune lièvre capturé par le hibou ). Le film s’achève sur l’arrestation et le lynchage du pasteur, qui finit donc comme le véritable père des enfants ( d’ailleurs l’arrestation ressemble à la première, et John finit par lui jeter l’argent, qui ne représente à ses yeux que le dernier leg de son père qu’il protégeait par obéissance et respect de la dernière volonté paternelle, pas une richesse en soi ), puis par la célébration de Noël ( Christmas, la messe du Christ ) dans la neige et la pureté retrouvée.
Une réalisation soignée. Au début, quelques plans d’hélicoptères un peu cahotants mais soit, ils symbolisent sans doute le regard que porte le Créateur sur ses ouailles. Puis un beau travail sur la lumière et le cadrage, de beaux effets dans la séquence centrale. L’œuvre est finement ciselée, chaque plan est à sa place, il n’y a pas grand-chose à reprocher à ce niveau-là. Mais je n’avais pas souvenance qu’il se passait aussi peu de choses ( il n’y a quasiment pas d’affrontements directs, ni même de poursuite au sens strict, on dirait que l’action se déroule d‘elle-même comme dans un conte ) et que l’intérêt résidait dans le traitement et la symbolique des différents antagonismes : le bien et le mal, le jour et la nuit, la vérité et le mensonge, le rêve et la réalité, le monde des enfants et celui des adultes, la richesse et la bonté d’âme, le noir et le blanc, les plans en extérieur ou en studio, etc. C’est donc intéressant, très prometteur ( dommage qu’il n’ait pas réalisé d’autres films ), mais pas passionnant pour autant. C’est aussi le seul film - d’après tout ceux que j’ai vus récemment - où Mitchum ne fume pas de cigarette…
11/20
Hélène de Troie - Robert WISE - 1956
J’aime bien le début, parce qu’on a vraiment une histoire d’amour entre Hélène et Paris, pendant une bonne heure, avant que la guerre de Troie ne commence. Après, j'ai lâché prise, il me faut revoir la fin.
7?/20
Belle mais dangereuse ( She couldn’t say no ) - Lloyd BACON - 1954
Une petite comédie avec Mitchum et Jean Simmons, à l’opposé de leur drame « Angel face ». C’est plaisant, mais ça remue un peu beaucoup de bruit et de monde pour rien.
8/20
*Celui par qui le scandale arrive ( Home from the hill ) – Vincente MINNELLI - 1960
Un drame comme il faut, avec son histoire de famille honteuse, son histoire d’amour contrariée, l’initiation du garçon à la vie d’adulte et ses malheurs, et les découvertes ou malentendus qui mènent au dénouement fatal. C’est plaisant, sans plus, et un poil long. Mais c’est bien du Minnelli, avec ses décors en technicolor éclatant.
10/20
Broadway qui danse – Norman TAUROG - 1940
Une bonne petite comédie musicale où Fred Astaire s’efface derrière son compagnon moins talentueux, avant de ravir le succès et l’amour.
9/20
Amanda – Mark SANDRICH – 1938
Fred Astaire en psychiatre et Ginger Rogers en fausse patiente. Une belle petite comédie sentimentale, mais les fans de danse n’auront pas grand-chose à se mettre sous la dent ( ce qui me convient parfaitement, si ce n’est que hop, ils se mettent à danser et ils sont des génies de la danse, c’est un peu incongru, mais soit )
10/20
Countdown – Robert ALTMAN – 1968
Un mec, James Caan, est envoyé sur la Lune, à la place d'un autre, Robert Duvall. Voila. Rien de bien captivant.
5/20
L’homme qui tua Liberty Valance – John FORD – 1962
Un très grand western. J’ai beaucoup aimé.
13/20
Paris Blues - Martin RITT - 1961
Il y a plein de belles choses dans ce petit film, ce qui en fait un très beau film : Paris, l’automne ( déjà, ça ça me parle beaucoup ), les décors de Trauner, le jazz blues lancinant dans la nuit, qui révèle l’âme de la ville, l’insouciance de cette génération d’après-guerre, cette vie de bohème, un peu comme dans le roman de Déon. Puis, il y a les rêves de Paul Newman – qui s’espère compositeur - et de Sydney Poitier – qui veut s’émanciper, du racisme et de son mentor -, les balades blanches ( le jour ) et noires ( la nuit ) dans Paris, entre les pauses amoureuses sur les quais de Seine et les silences du départ annoncé, sur les quais de saint Lazare, les soupirs des sentiments nouveaux, et les croches du passé, cette réalité que les deux héros préfèrent occulter dans ce « havre de paix ». Les personnages évoluent dans l’improvisation amoureuse, cherchant l’harmonie du moment puisqu’ils savent que la fin de la partition est déjà écrite. Après le jeu et les rêves, il faudra revenir à la vraie vie, celle des adultes, celle qui fait souffrir. « Paris est tout petit pour ceux qui s’aiment comme nous d’un aussi grand amour » dit-on chez Carné. Ici c’est Paris qui sépare les amants qui s’aiment, au son des feuilles mortes, celles de la partition de la nostalgie, car ce film est surtout beau pour ce qu‘il montre de cette époque magique et révolue. On sent aussi l’amour du réalisateur pour cette ville. Une très agréable surprise que ce film dont je n’avais jamais entendu parler mais qui s’avère très réussi, beaucoup plus profond qu’il n’y paraît.
13/20
Entrons dans la danse – Charles WALTERS - 1949
Une comédie musicale centrée sur Ginger Rogers, tentée de quitter Astaire pour jouer de la tragédie. Leur dernier film ensemble, après dix ans de séparation. Le couple a vieilli, mais ça reste fort sympathique.
8/20
Demoiselle en détresse – George STEVENS – 1937
Une charmante petite comédie musicale avec Astaire et la ravissante Joan Fontaine. Le rôle de la petite secrétaire est aussi très amusant.
9/20
La Femme aux Chimères – Michael CURTIZ - 1950
Un beau film sur un trompettiste ( Kirk Douglas ) qui voue sa vie à son art, et qui s’aperçoit qu’être virtuose ne permet pas de bien conduire sa vie pour autant. L’histoire d’amour avec Lauren Bacall est un peu étrange – puisqu’on ne ressent pas d’amour entre eux - mais elle illustre bien le sentiment général de loupé personnel. Sinon, les dialogues creusent une psychologie intéressante, et l’aspect jazzy de film noir sans être un polar est très bien faite. J’aime beaucoup cette phrase de son père spirituel « j’ai l’impression de jouer pour des sourds ». Bref, la réflexion sur l’art et l’importance de la création dans notre existence m’a interpellée.
10/20
En suivant la flotte – Mark SANDRICH – 1936
Une gentille petite comédie musicale, qui alterne deux histoires d’amour de deux marins avec deux sœurs, dont Astaire et Ginger. L’autre marin se comporte comme un mufle et délaisse la jeune femme qui a renfloué un bateau pour lui. Tout se conclue en une minute, sans qu’on n’assiste à quoi que ce soit, une chanson et hop c’est réglé, c’est tout pourri comme final.
8/20
Goodbye Mr. Chips – Herbert ROSS – 1969
Un beau film étonnant, avec un Peter O’Toole impeccable en professeur d’université anglaise coincé, qui se marie avec une jeune actrice, Petula Clark. Le film joue sur deux registres, le drame et la comédie ( voire musicale, avec de petits extraits de la narration chantés ), ce qui en fait un objet hybride très surprenant. La conclusion, avec la mort de la femme et le départ à la retraite du héros, est assez émouvante. Mais c’est un peu tard, et alors que je m’attendais à une sorte de « Cercle des poètes disparus », je suis agréablement surpris, mais quelque peu déçu.
9/20
Carioca – Thornton FREELAND - 1933
Le premier film avec Astaire et Ginger. C’est puéril et mal fichu, on s’ennuie comme jamais, bref, heureusement qu’ils ont fait de belles choses par la suite parce que là c’est très mauvais , et je suis très content de ne pas l’avoir vu en premier.
4/20
Un Homme de fer – Henry KING – 1949
Un très beau rôle pour Gregory Peck, un de mes acteurs favoris. Mais l’histoire de cette escadrille de bombardiers durant la seconde guerre mondiale, malgré de vraies variations psychologiques, ne me passionne pas pour autant.
9/20
Sur les ailes de la danse – George STEVENS – 1936
Une petite comédie musicale avec le duo Astaire-Ginger, un brin plus ennuyeuse qu’à l’accoutumée. L’histoire d’amour est bâclée, et les numéros sont ratés.
7/20
*Week-end à Zuydcoote – Henri VERNEUIL – 1964
Revu ce très bon film. Dans mon esprit, la jeune femme était jouée par Marie Dubois, mais elle n’a qu’un rôle minuscule, et c’est en fait la ravissante Catherine Spaak, la fille du célèbre scénariste. Je ne sais pas pourquoi Verneuil avait cette fascination pour les plages comme symbole de la guerre, comme dans « Un Singe en hiver ».
10/20
Jolan, le gars qui n'a le droit de ne rien dire, sinon ses posts sont supprimés illico par Nexus.