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[PREVIEW] Les Quatre de Baker Street Djian, Legrand, Etien

Pour discuter des séries et des auteurs de BD franco-belge, des nouveautés aux grands classiques. Ce forum est orienté "grand public".

Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede vincentg » 27/03/2021 21:46

Message précédent :
klorophylle 34 a écrit:Tiens huit albums de plus à acheter, prends ça dans tes dents (je hais la bd.... :fant2: ).

Et encore, tu n'a pas vu :

:lol:
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Nirm » 27/03/2021 21:55

klorophylle 34 a écrit:Faible que je suis, j'ai parcouru ce topic, puis devant tout ces posts je me suis dit allons chez ma libraire regardez cette série de plus près, juste histoire de ....
Je suis donc tombé sur le 9 bien décidé à le feuilleter, puis le reposer délicatement en attendant un jour prochain.
Rien de bien transcendant, hormis une superbe couverture, des dessins top et une histoire qui semblait fort appétissante.
Mais le kloro est tenace il a ..... pas résisté et il est sorti avec!.

Du coup déjà à la rue sur beaucoup de séries, me voilà obligé d'en faire une nouvelle.

Tiens huit albums de plus à acheter, prends ça dans tes dents (je hais la bd.... :fant2: ).

La série est à lire dans l'ordre pour lieux l'apprécier.
Si tu lis le T9 sans rien connaitre ça perd de sa saveur...
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede silverfab » 27/03/2021 22:05

Tiens, quelqu'un a testé la nouvelle série TV sur le même sujet?


La bande annonce m'a clairement pas emballé, je reste sur la version Djian-Legrand-Etien ;)
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Irregular » 28/03/2021 00:02

Concernant la série "The Irregulars", qui semble incorporer de nombreux éléments fantastiques, elle paraît effectivement opter pour un traitement très différent du même concept de base (les "francs-tireurs" ou "irréguliers", selon les traductions). Ca illustre l'extraordinaire diversité des variations sur l'univers holmésien - un peu comme quand on compare les films avec Robert Downey Jr, le "Sherlock" avec Benedict Cumberbatch et la série avec Jeremy Brett... Il y en a pour tous les goûts ! :D
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Le Rescator » 28/03/2021 00:17

:ok:

Tout à fait d'accord, et cela m'inspire aussi, en restant dans la même dynamique, la déclinaison du héros de Maurice Leblanc des romans aux films ou séries : Robert Lamoureux (virevoltant), Georges Descrières (mythique), Romain Duris (vs Kristin ...), Omar Sy (pas encore vu), ...
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Irregular » 28/03/2021 12:05

Le Rescator a écrit::ok:

Tout à fait d'accord, et cela m'inspire aussi, en restant dans la même dynamique, la déclinaison du héros de Maurice Leblanc des romans aux films ou séries : Robert Lamoureux (virevoltant), Georges Descrières (mythique), Romain Duris (vs Kristin ...), Omar Sy (pas encore vu), ...


Sans oublier Brialy, excellent dans la mini-série "813"...

Il y a tout de même, à mon avis, quelque chose d'unique dans l'univers de Sherlock Holmes : au-delà de sa longévité, c'est un univers très prolifique, très fertile... Aujourd'hui, on ne compte plus les séries de romans spin-offs ayant pour héros tel ou tel personnage secondaire des récits de Conan Doyle, de Mycroft Holmes à l'inspecteur Lestrade, en passant par Mrs Hudson elle-même, Moriarty ou Wiggins... Même l'ADRESSE (imaginaire) de Sherlock Holmes est devenue mythique ! Le succès des romans et BD "Enola Holmes" est un autre exemple de cette fertilité : c'est un univers (sans doute, d'ailleurs, le premier "univers partagé" de la fiction de genre) qui ne cesse d'engendrer des prolongements, des spin-offs, des déclinaisons diverses et variées... même du vivant de Conan Doyle lui-même (cf. le "piratage" du personnage de Holmes par Maurice Leblanc dans ses Lupin, qui fut obligé, suite à l'intervention juridique de Conan Doyle lui-même, de le renommer "Herlock Sholmès" - mais dans les toutes premières versions publiées de ces nouvelles, c'était bien le nom de Sherlock Holmes qui était utilisé)...

Et cette "fertilité"' ne s'explique pas entièrement par le fait que cet univers soit dans le domaine public - car il existe beaucoup d'autres univers de fiction eux aussi dans le domaine public et dont la "descendance" fictionnelle reste beaucoup plus limitée, même lorsque les oeuvres ont connu un immense succès à leur époque. Ainsi, "Les Trois Mousquetaires" de Dumas a engendré un certain nombre de spin-offs ou de suites apocryphes (en dehors, bien sûr, de "Vingt ans après" et du "Vicomte de Bragelonne") mais leur nombre et leur succès sont sans commune mesure avec le phénomène holmésien. Et dans le cas d'Arsène Lupin, justement (lui aussi dans le domaine public depuis quelques années), on voit assez périodiquement des adaptations ou des réinventions... mais pas (à ma connaissance) des myriades de spin-offs racontant, par exemple, les aventures de la comtesse Cagliostro ou les enquêtes du brave Ganimard. Le personnage de Lupin est devenu mythique, mais pas son univers...

Or, dans le cas de Sherlock Holmes, cette espèce d'engendrement mythique perpétuel se manifeste dès le début, à l'intérieur-même du corpus holmésien ! Ainsi, Conan Doyle décide d'inventer le professeur Moriarty uniquement parce qu'il a besoin d'un "méchant à la hauteur" pour tuer Holmes dans "Le Dernier Problème"... et ça va se retourner contre lui : non seulement il ne va pas réussir à tuer Holmes et sera "obligé" de le ressusciter quelques années plus tard dans "La Maison Vide" mais il a aussi, du même coup, créé malgré lui un nouveau personnage mythique : Moriarty !
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede nexus4 » 28/03/2021 12:10

Bien que tout à fait d'accord avec toi, je vois un précédent célèbre, tout aussi prolixe mais beaucoup plus vieux. La table ronde. Chaque intervenant a eu qui son livre, qui sa saga, sa série BD, son film.
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Irregular » 28/03/2021 12:36

nexus4 a écrit:Bien que tout à fait d'accord avec toi, je vois un précédent célèbre, tout aussi prolixe mais beaucoup plus vieux. La table ronde. Chaque intervenant a eu qui son livre, qui sa saga, sa série BD, son film.


:ok: Scénariste d'OLWEN, ce n'est pas moi qui vais te contredire ! :D

Mais à la différence de l'univers holmésien, l'univers arthurien n'a pas "d'auteur premier" identifiable; il a toujours été une "matière collective" (celle de Bretagne)... Même Chrétien de Troyes, Robert de Boron ou les auteurs anonymes des plus vieux récits s'inspiraient de récits antérieurs, sans qu'on puisse identifier UNE source (une question fascinante, incidemment).

Cela dit, c'est effectivement très comparable (et intéressant à comparer, dans les similitudes comme dans les différences) : la mythologie arthurienne continue, elle aussi, à produire des oeuvres apocryphes, dont certaines finissent par devenir "canoniques" dans l'esprit de nombreux lecteurs... C'est un processus qui s'étale sur des siècles (plus d'un millénaire, en fait...) alors que, comparativement, l'univers de Holmes reste très récent (il a un peu plus de 130 ans).

Il y a, autour de Holmes et d'Arthur, quelque chose qui enflamme immédiatement l'imagination des gens - lecteurs, auteurs, spectateurs... Et cela reste assez difficile à définir, d'autant qu'on ne retrouve pas ça, par exemple, dans le cas de Robin des Bois - pas à la même échelle, en tous les cas : même s'il y a eu de nombreuses adaptations, réinventions et spin-offs autour du brigand-justicier de Sherwood, un personnage mondialement et universellement connu, son univers n'a clairement pas la même "fertilité", la même capacité d'engendrement fictionnel (même si, là aussi, il y a des similitudes repérables et, par ailleurs, tout à fait passionnantes à étudier).
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede nexus4 » 28/03/2021 12:56

Dans les mythologies du XXe, je pense que Batman sera sans doute un générateur du même type. Il l'est déjà, pour d'évidentes raisons pécunières, mais pas que. Il y a une corpus de personnages impressionnants, une matière, un contexte et un imaginaire de l'objet aussi. Star War aussi, mais ce n'est qu'une déclinaison de la table ronde. :P
(du coup, Batman c'est aussi Sherlock, quelque part :D )

Pour la Table ronde, je me demandais si c'est un mythe qui a été productif tout au long des siècles ou si c'est un mythe moyenâgeux tombé dans l'oubli avec un réactivation contemporaine… (je pourrais chercher sur wiki mais c'est mieux de causer)
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Irregular » 28/03/2021 13:11

nexus4 a écrit:Dans les mythologies du XXe, je pense que Batman sera sans doute un générateur du même type. Il l'est déjà, pour d'évidentes raisons pécunières, mais pas que. Il y a un corpus de personnages impressionnants, une matière, un contexte et un imaginaire de l'objet aussi.

Oui, absolument... et BATMAN occupe une place vraiment unique; sa notoriété dépasse de très loin le cercle des lecteurs de comics. Il y a aussi, chez lui, ce quelque chose qui "cristallise" immédiatement l'imaginaire des lecteurs... Mais bon, on peut parier sans grand risque qu'il ne sera JAMAIS dans le domaine public... :D [/quote]

nexus4 a écrit:(du coup, Batman c'est aussi Sherlock, quelque part :D )


Et aussi un peu le Comte de Monte-Cristo : c'est un vengeur avec une double-vie, un génie du déguisement, une fortune colossale... et une caverne secrète... :D

nexus4 a écrit:Pour la Table ronde, je me demandais si c'est un mythe qui a été productif tout au long des siècles ou si c'est un mythe moyenâgeux tombé dans l'oubli avec un réactivation contemporaine… (je pourrais chercher sur wiki mais c'est mieux de causer)


Alors, très schématiquement : la littérature arthurienne a perduré pendant tout le Moyen-Age (ex : Thomas Malory, l'auteur arthurien de référence pour les Anglo-saxons, meurt vers 1470, presque 300 ans après "notre" Chrétien de Troyes...) mais a connu un déclin ensuite, comme tous les romans de chevalerie en général - leur "cercueil" avait en quelque sorte été préparé par l'Arioste avec son "Orlando Furioso" (début du 16ème) mais c'est clairement Cervantès qui a enfoncé le clou dans ledit cercueil avec son impitoyable "Don Quixote" (début du 17ème). La tradition arthurienne va ensuite rentrer un peu en sommeil, sans jamais disparaître, cela dit (ex : le célèbre opéra "King Arthur" de Purcell, fin du 17ème)... mais il faudra attendre le romantisme et le 19ème siècle pour que la matière arthurienne connaisse un splendide revival, avec des oeuvres comme "The Idylls of the King" de Tennyson, puis le 20ème qui nous donnera les romans de T.H. White et plein d'autres... (désolé, ça sort totalement du sujet des "Quatre..." :roll: Si vous voulez, on peut poursuivre CETTE conversation-là dans le fil sur OLWEN... :D )
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Le Rescator » 28/03/2021 13:31

Irregular a écrit:
nexus4 a écrit:Oui, absolument... et BATMAN occupe une place vraiment unique; sa notoriété dépasse de très loin le cercle des lecteurs de comics. Il y a aussi, chez lui, ce quelque chose qui "cristallise" immédiatement l'imaginaire des lecteurs... Mais bon, on peut parier sans grand risque qu'il ne sera JAMAIS dans le domaine public... :D



C'est surtout que Batman n'est au départ qu'un simple humain sans les superpouvoirs de ses acolytes mais finalement élevé au même rang, même si sa mère a le même prénom qu'un autre super-héros ! ;)
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Irregular » 28/03/2021 14:20

Alors, histoire de recentrer sur Les Quatre de Baker Street et de rebondir sur un sujet abordé voici quelques posts, je vous propose un petit guide de tous les clins d'oeil et autres Easter eggs disséminés au fil des albums. Ca pourra intéresser / amuser les lecteurs fidèles ;)

On commence avec les trois premiers tomes...

1: L'AFFAIRE DU RIDEAU BLEU

p 17 (dernière case) : le graffiti "Jack was here" est une référence à Jack l'Eventreur (et donc aussi, quelque part, un teasing du tome 2...)

p 24-25 : le nom du personnage d'Old Bailey est aussi le surnom du palais de justice de Londres...

p 34 : sur la case 1, le client moustachu à gauche n'est autre qu'Arthur Conan Doyle; en case 5, en arrière-plan, Jean Blaise Djian et moi-même faisons un bref cameo (JB est le type tranquille, moi le gros type qui gueule...)

2: LE DOSSIER RABOUKINE

p14-15 : les deux sbires moustachus de l'Okhrana évoquent immanquablement les Dupondt - mais à l'origine, ce n'était pas intentionnel (mais peut-être inconscient ?). L'idée était de les rendre quasi-semblables pour exprimer le fait qu'ils représentaient des agents interchangeables, sans personnalité propre - deux sbires parmi d'autres... mais David a clairement enfoncé le clou en les différenciant par leur forme de moustaches :D

p 18/21 etc. : la petite librairie servant de lieu de réunion au cercle d'anarchistes est un hommage direct au roman "L'Agent Secret" de Joseph Conrad.

p 55 : Ici, on voit bien toute l'influence de Mycroft Holmes. Pour citer Sherlock lui-même : "il EST le gouvernement britannique !"

Note : La connexion entre l'Okhrana, l'affaire de l'Eventreur et le souhait de la Russie de voir la Grande Bretagne modifier totalement sa politique d'accueil des opposants au régime du tsar peut sembler totalement fantaisiste (et ne repose bien évidemment sur aucun fait avéré) mais elle fait partie des nombreuses théories ayant été émises, à l'époque des meurtres de l'Eventreur, par certains journalistes imaginatifs. Comme la date des meurtres (1888) était passée et que nous ne souhaitions pas confronter nos héros au véritable Eventreur, nous avons donc re-cuisiné cette idée en l'appliquant à un copycat...

3: LE ROSSIGNOL DE STEPNEY

P 1 : Le personnage de Bloody Percy a été initialement conçu comme une espèce de mix entre Montparnasse, l'assassin-dandy des Misérables de Hugo, et Alex d'Orange Mécanique (version victorienne, bien entendu :D ).

p 20 : En case 3, on reconnaît Patch, le sinistre Roi des Mendiants du tome 1 !

p 28+ : La scène sur le lac gelé constitue le coeur narratif de l'album - mais aussi son point d'origine. Pour le tome 3, David nous avait dit, à JB et moi : "Alors voilà, je voudrais dessiner Londres sous la neige et ce serait super si, à un moment, on pouvait avoir une scène d'action sur un lac gelé...". Nous avons donc commencé à construire l'intrigue à partir de là...

p 37 : L'asile de Bedlam (déformation de "Bethleem") est devenu mythique ("bedlam" étant même devenu un nom commun pour dire "chaos, bordel, bazar") mais il s'agit bien, à l'origine, d'un lieu authentique. La scène offre un aperçu des conditions effroyables dans lesquelles les "aliénés" étaient traités à l'époque. La cage autour de la tête de la mère de Charlie symbolise tout ceci (et la prive aussi d'un visage) - je pense que c'est une des images les plus poignantes de l'album.

p 38 : L'étrange langage de Sammy le Snark est inspiré par l'oeuvre de Lewis Caroll (d'où le nom du personnage, "snark" étant un des nombreux termes nonsensiques imaginés par l'auteur d'Alice).

p 41 : Le directeur de Bedlam ressemble beaucoup à l'immense Boris Karloff - un clin d'oeil / hommage au film... "Bedlam", où l'acteur incarne le directeur de l'asile (mais un siècle plus tôt)

p 42-43 : La scène avec Mary Watson vise à rendre ce personnage aussi sympathique que possible, afin de bien préparer le terrain pour son dramatique destin (cf. tomes 5 et 6).

p 56 : Et voici, pour la première fois, le professeur Moriarty et (surtout) le colonel Moran (appelé à devenir LE méchant principal de la trilogie du Grand Hiatus), avec le fameux tableau de Jean-Baptiste Greuze derrière le professeur, conformément à la description de Conan Doyle.

(à suivre)
Dernière édition par Irregular le 29/03/2021 17:01, édité 1 fois.
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Irregular » 29/03/2021 16:59

(suite de la chasse aux Easter Eggs et autres clins d'oeil, avec les tomes 4 à 6)

4: LES ORPHELINS DE LONDRES

P 6 : En case 1, un des geôliers lit The Illustrated London News, un périodique de l'époque... avec en gros titre une référence aux fameuses Chutes du Reichenbach, dans lesquelles Holmes est censé avoir péri avec Moriarty...

P 20 : En case 4, le chat noir qui attaque le pauvre Watson et le graffiti "Black Dara rules" sont des clins d'oeil au chat qui était alors mon animal de compagnie - Dara, une véritable teigne (paix à son âme), d'où son rôle sur cette image.

p 37 : avant-dernière case, bel hommage de David à Jean Giraud

p 47 ; Pour ceux qui trouvaient à notre Bloody Percy un faux-air de Joker, maintenant il ressemble plutôt à Two-Face :D

p 56 : On s'en doutait - Sherlock Holmes est toujours vivant et, comme chez Conan Doyle, son frère est le premier (le seul ?) à être mis dans la confidence...

5 : LA SUCCESSION MORIARTY

p 5 : Comme à chaque fois que David dessine Holmes déguisé, il réussit à le rendre à la fois méconnaissable et identifiable (pas évident, mine de rien...)

p 7 : Ce flashback montre notre version des événements fatidiques survenus aux Chutes de Reichenbach. Par rapport au récit qu'en fait Holmes à Watson dans "La Maison Vide", nous avons ajouté deux éléments liés à notre scénario : le fait que Moran soit, déjà, armé de son célèbre fusil (dans la nouvelle de Conan Doyle, bizarrement, ce redoutable tireur d'élite s'était alors borné à jeter des rochers sur Holmes...) et, surtout, le fait que Moriarty n'ait PAS été tué par Holmes mais bien par Moran lui-même (Holmes ayant alors utilisé Moriarty comme bouclier humain), une vérité bien embarrassante que le colonel va évidemment garder pour lui (mais qui ne fait que renforcer sa haine farouche envers Holmes).

p 29 : En case 6, la "berceuse" que chante Ruby au bébé est une référence directe au Rideau Bleu, la maison close qui se trouve au coeur de l'intrigue du tome 1... Ruby en serait-elle une ancienne pensionnaire ?

p 30 : "Frangir la vanterne" est une expression argotique de cambrioleur d'autrefois (mentionnée par Victor Hugo dans Les Misérables...) désignant, vous l'avez compris, le fait de découper soigneusement une portion de vitre avec un diamant de vitrier et de la retirer ensuite sans bruit avec du mastic, afin de pouvoir actionner la poignée intérieure de la fenêtre depuis l'extérieur...

p 36 : En case 3, Ruby fait référence à Harry Sykes, le "boss" de la pègre locale arrêté à la fin du tome 3.

p 42 : En case 8, Billy fait référence au "baritsu", la technique de combat pratiquée par Holmes lui-même (sans doute un mélange de jiujitsu et de combat à la canne) - en tant que "plus grand fan" du détective, Billy ne pouvait pas ne pas posséder quelques notions de cet art martial holmésien - notions qu'il vient juste de mettre en pratique !

p 45 : On retrouvera nos deux bobbies dans de futurs albums... Ce sont un peu nos Keystone Cops...

p 48 : Dans le canon holmésien (mais ce bon Dr Watson est-il toujours un narrateur fiable ? :D ), Watson ne découvre la survie de Holmes qu'au bout de 3 ans ! Mais nous avons choisi de raconter "une autre histoire", tout en expliquant pourquoi Watson a ensuite "arrangé les choses" (et tu certains détails) dans ses propres récits écrits : les raisons de tout cette réinterprétation du Grand Hiatus sont détaillées dans la postface de la page 57.

p 52 : Dans "La Maison Vide", lorsque Watson découvre un Holmes bien vivant après trois ans de deuil, il s'évanouit ! Puis, une fois réveillé, il repart à l'aventure avec Sherlock, (presque) comme si de rien n'était. Nous montrons ici une autre réaction, qui souligne aussi le côté parfois très manipulateur (et le manque d'empathie) de Holmes. L'annonce de la grave maladie de Mary Watson, page suivante, assombrit encore une scène déjà tendue... On aura le "match-retour" de cette scène au tome 7.

6: L'HOMME DU YARD

p 3 : Les funérailles de Mary Watson, un début très noir pour un tome résolument sombre...

p 5 : Le club Tankerville mentionné par Holmes en case 6 fait partie des clubs auxquels appartient le colonel Moran, d'après Conan Doyle.

p 9 : Retour des deux bobbies clampins du tome 5...

p 17 et suivantes : la rookery de Dead End est inspirée de plusieurs endroits de ce type, comme celle de St-Giles (la plus célèbre de Londres), dont certains bâtiments étaient truffés de pièges mortels destinés aux éventuels policiers assez imprudents pour s'y aventurer...

p 25 : En case 4, le magazine que tient Mad Meg est le célèbre "Strand Magazine", dans les pages duquel furent publiées nombre d'aventures de Sherlock Holmes...

p 37 : Je ne peux toujours pas regarder cette page sans être ému... :? D'habitude, les éléments les plus violents de nos récits viennent plutôt de moi... mais c'est Jean Blaise Djian qui a eu l'idée (radicale mais ô combien judicieuse) de faire mourir la malheureuse Kitty, ajoutant une grosse dose de tragédie à notre histoire (et marquant durablement le personnage de Tom).

p 52 : A la dernière case, l'allusion de Holmes à une "photographie compromettante" est une référence à la nouvelle Un Scandale en Bohème, où le détective croise l'aventurière Irène Adler, "LA" femme !

(à bientôt pour les tomes 7 à 9 !)
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Gaston68 » 30/03/2021 21:19

Super! Merci pour ces explications et commentaires de case. Je vais dès que possible les regarder en détail livre en main.
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Irregular » 30/03/2021 21:43

Gaston68 a écrit:Super! Merci pour ces explications et commentaires de case. Je vais dès que possible les regarder en détail livre en main.


You're welcome ! :D Je posterai la suite plus tard dans la semaine...
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Le Rescator » 30/03/2021 22:50

Irregular a écrit:
Gaston68 a écrit:Super! Merci pour ces explications et commentaires de case. Je vais dès que possible les regarder en détail livre en main.


You're welcome ! :D Je posterai la suite plus tard dans la semaine...


:bravo: :love: :respect:

Oui, merci, et cela donne vraiment envie de profiter du prochain week-end pascal pour relire l'ensemble des tomes à la lumière de ces Easter Eggs ! ;)
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Irregular » 04/04/2021 06:45

(troisième et dernière livraison d'Easter Eggs :D )

7 : L'AFFAIRE MORAN

p 3 : La partie de cartes, le nom des joueurs etc., tout cela vient de la nouvelle "La Maison Vide", dont nous avons entremêlé l'intrigue avec notre histoire, afin de pouvoir y intégrer nos héros, agissant en quelque sorte "en coulisses" de la nouvelle de Conan Doyle.

p 4 : Revoilà donc le Merry Minstrel (voir tome 3, après sa reconstruction), futur QG de nos héros...

p 5 : En dernière case, Scabs (qu'on ,'avait pas revu depuis la mort de Bloody Percy, au tome 4) affiche clairement une allure de "Bloody Percy Junior"...

p 9 : L'arme utilisée par Moran est le fameux "fusil à vent" évoqué dans "La Maison Vide" (une arme à air comprimé, d'une efficacité impressionnante - et très "iconique").

p 11 : Le légiste est le sosie du professeur Litefoot, personnage secondaire d'un épisode-culte de "Doctor Who" datant de 1977 et se déroulant à Londres dans les années 1890... Les "balles à pointe tendre" évoquées par le personnage sont mentionnées dans "La Maison Vide".

p 16 : Tom torse nu... une première !

p 18 : Le joueur de guimbarde (et étrangleur professionnel) est, lui aussi, évoqué dans la nouvelle de Conan Doyle, dans laquelle cet instrument de musique est désigné par son surnom de "Jew's Harp" (parfois traduit de façon littérale... :roll: )

p 22 : L'énorme couteau du Colonel est un kukri, l'arme emblématique des fameux Gurkhas - rappelons que le personnage est un grand chasseur de fauves ayant séjourné en Inde et dans sa région... Le choix nous a donc paru logique !

p 26-27 : Le tour de souplesse de Tom est un véritable exploit- mais réalisable, si l'on possède une agilité de contorsionniste (ce qui est le cas de notre monte-en-l'air).

p 35 : Première apparition de l'infirmière Miss Gannon et du constable Watkins, que nous retrouverons par la suite... A noter que le nom de Miss Gannon et l'adresse de son dispensaire (Bramwell Street) est un hommage et un clin d'oeil à l'excellente série TV britannique "Bramwell", qui raconte la vie d'une femme-médecin dans l'East End, dans les années 1890... série créée par une certaine Lucy Gannon.

p 46 : Le stratagème du buste de cire provient de "La Maison Vide" (mais nos héros n'y font bien évidemment aucune apparition). Dans la nouvelle, Holmes attribue sa création à un certain "Oscar Meunier de Grenoble", sans plus de précision. Il nous a paru amusant de lier ledit buste au mannequin de Holmes du musée Madame Tussaud, vu dans le tome 5...

p 53 : Ici, on laisse entendre que le "Club Diogène" pourrait bien n'être qu'une façade pour une branche des services secrets de la Couronne... Cette idée fort séduisante (compte tenu du caractère particulier de ce club) est évoquée dans plusieurs sources apocryphes, comme l'excellent film de Billy Wilder, "La Vie Privée de Sherlock Holmes"

p 54 : La conversation de Holmes et de Watson est une série de clin d'oeil à Conan Doyle; elle explique notamment pourquoi le docteur va devoir attendre plusieurs années avant de pouvoir publier son récit... et montre aussi "l'invention" des voyages de Holmes durant le Grand Hiatus (voir postface du tome 5).

P 55 : Scabs jure qu'on entendra de nouveau parler de lui... Qui sait ? :D

P 56 : La dernière case montre les nouvelles recrues des Francs-Tireurs (issues de la bande de Scabs) - et le fait que ce "briefing" ait lieu devant le Merry Minstrel est aussi une allusion au fait que, dans le tome suivant, nos héros vont y installer leur nouveau repaire...

8 : LES MAÎTRES DE LIMEHOUSE

P 3 : Ah, Limehouse et ses fumeries d'opium... un élément "incontournable" mais plus complexe qu'on ne pourrait le croire de prime abord. Elles sont déjà évoquées par Dickens dans son roman-feuilleton inachevé, Le Mystère d’Edwin Drood (1870); dans Le Portrait de Dorian Gray, paru en 1891, Oscar Wilde évoque également ces « opium dens », « tanières d’horreur » où l’on peut « acheter l’oubli »... Mais aujourd'hui, les spécialistes de l’histoire de Londres sont partagés quant à leur existence réelle : pour certains, de tels lieux étaient aussi répandus à Londres qu’ils l’étaient alors à Paris ou à San Francisco ; pour d’autres, les fumeries londoniennes n’auraient existé que dans l’imagination des lecteurs et des auteurs de littérature à sensation. Il s'agit là d'une question purement londonienne car l'existence de tels endroits dans des villes comme Paris ou New York, à la même époque, est tout à fait documentée, y compris photographiquement. Jusqu'à une date récente, en revanche, on ne connaissait aucune photo incontestable d'une fumerie d'opium londonienne à l'époque victorienne - mais absence de preuve n'est pas preuve d'absence ! Depuis peu, quelques photographies ont été découvertes mais leurs origines restent sujettes à débat de spécialistes. Une chose est sûre : dans le Londres de Sherlock Holmes, de tels endroits existent bel et bien, puisque Holmes lui-même visite un de ces lieux de perdition (situé, bien entendu, dans l’East End) dans l’aventure de L’Homme à la Lèvre Tordue. . (désolé, c'est un peu long - à l'origine, j'avais écrit une postface d'une page sur ces sujets... :roll: )

p 4 : L'affaire de "l'assassin du boulevard" parisien fait partie de ces enquêtes simplement évoquées par le Dr Watson / Conan Doyle mais jamais racontées en détail... Elle nous fournit ici un excellent prétexte pour éloigner Holmes de Londres mais elle montre aussi que, depuis la fin du Grand Hiatus, Holmes traite avec des clients de plus en plus prestigieux et internationaux (ici, la sûreté parisienne)

p 7 : case 5 : "Cleaver", le surnom du lieutenant de Gurney, signifie "hachoir" (son arme emblématique)

p 8 : L'inspecteur Hopkins fait partie des personnages secondaires du "canon"; c'est un policier plus jeune que Lestrade, très réceptif aux méthodes de Holmes et auquel ce dernier semble vouer une estime réelle. En case 5, la réflexion de Holmes sur le "nain cannibale des îles Andaman" est une référence / un clin d'oeil au "Signe des Quatre".

p 9 : La lutte pour l'interdiction de l'opium fut une véritable croisade... couronnée de peu de succès. Voici un autre extrait de ma postface abandonnée :D (désolé si c'est un peu long) :

L’Opium et les Victoriens

Au-delà du débat d’historiens sur la réalité des fumeries de Limehouse, l’opium faisait partie de la réalité victorienne. Aussi difficile que cela soit à imaginer aujourd’hui, cette drogue (pratiquement en vente libre jusqu’en 1868) était consommée de façon massive, sous toutes sortes de formes (comme le laudanum) et dans tous les milieux ; elle était présente dans d’innombrables remèdes et produits pharmaceutiques, comme « antidouleur » et même dans des solutions « calmantes » destinées aux jeunes enfants.

A partir de 1868 et du « Pharmacists Act », le gouvernement de Sa Majesté restreignit la vente de l’opium aux seuls pharmaciens habilités ; ce commerce plus étroitement contrôlé fit chuter de façon significative le nombre de décès liés à l’opium, mais ne mit en aucun cas fin à la consommation d’opium – qui, en devenant plus clandestine, devint aussi plus difficile à surveiller. L’opium était là pour rester ; il faudra attendre 1912, avec la Commission Internationale de l’Opium, et 1920, avec le Dangerous Drug Act, pour que l’opium entre pleinement dans la catégorie des drogues illicites…

Mais revenons à l’époque de nos héros. En 1893, une très importante Commission de l’Opium fut réunie à la demande de la Reine Victoria elle-même, suite aux nombreuses campagnes menées par d’inlassables adversaires de cette drogue qui, comme notre révérend Powell, réclamaient l’arrêt sans condition du commerce de l’opium à destination de la Chine – où la drogue faisait d’épouvantables ravages.

A l’époque victorienne, le commerce (et non le trafic) d’opium en Orient était en effet une affaire d’état. Suite aux deux guerres de l’opium (1839-1842 et 1856-1860), les Britanniques étaient parvenus à imposer à la Chine le commerce de la drogue – une drogue provenant pour l’essentiel de l’Inde, joyau de l’empire colonial britannique. Durant les décennies qui suivirent, ce juteux négoce permit de bâtir bien des fortunes et fut plus d’une fois « défendu » par la force, au moyen d’expéditions punitives aussi épouvantables que celle vécue par May dans son enfance. Comme le rappelle le révérend Powell dans son vibrant discours, c’est toute une nation qui fut ainsi livrée à l’épouvantable esclavage de l’opium, avec tout son cortège d’horreurs et de drames.

En 1895, sans doute peu de temps après la fin de l’histoire que vous venez de lire, la fameuse Commission royale rendit son rapport. Le verdict fut sans appel : il n’y avait aucun motif valable pour suspendre le commerce de l’opium en Chine… et toutes les raisons de le poursuivre. Le débat était clos – au moins pour quelque temps…


p 10 : Où l'on découvre la nouvelle vocation de Charlie - cette scène établit aussi un "pont" entre le tome 7 (où Charlie avait déjà confié son "envie de raccrocher") et le tome 9 (centré sur ses débuts de chanteuse...)

p 19 : en case 6, le dialogue Charlie/May reflète une réalité historique : l'absence quasi-totale (voire totale) de femmes chinoises dans la "communauté" londonienne à cette époque. En 1894 (date de notre récit), le quartier chinois de Londres ne comptait que quelques centaines d’habitants – une population presque exclusivement masculine, composée pour la plupart d’honnêtes travailleurs sans le moindre lien avec une quelconque confrérie secrète… à cela s'ajoute les nombreux marins chinois, malais (les fameux "lascars") etc. de passage. Après 1900, la population chinoise de Londres va augmenter de façon notable – et avec elle l’obsession du « Péril Jaune », qui trouvera une de ses expressions les plus frappantes dans la série de romans consacrés au diabolique Docteur Fu Manchu, écrits par Sax Rohmer à partir de 1912 et source de nombreux clichés racistes sur le "Londres oriental"...

p 21 : case 7 : "Romano et Juliette", "coup de fouet" pour "coup de foudre"; Charlie est un peu la spécialiste de ces approximations langagières (cf. son "bouquet-misère" pour "bouc-émissaire" dans le tome 2).

p 23 : en case 6, la réplique de Charlie nous renvoie à son séjour en workhouse, au tome 4

p 26 : en case 5 : trancher la natte d'un Chinois était un acte de violence raciste typique de cette époque - et constituait, pour la victime, une atteinte autant spirituelle que physique.

p 29 ; Charlie métamorphosée ! Mais comme elle le dit à May en case 7 : "C'est maintenant que je suis déguisée !"

p 32-33 : La backstory de May est à re-situer dans le contexte post-guerre de l'opium et reflète les atrocités que cette forme particulière d'impérialisme commercial britannique engendra en Chine... le "scorpion écarlate" est une société secrète fictive (mais de tels groupes ont bel et bien existé)

p 35 : en case 8, la torture dite "des huit couteaux" est une tradition authentique

p 45 : une scène de rêve... une "première" dans la série.

p 53 : en case 6, l'affaire du "Ruban Moucheté" est une nouvelle de Conan Doyle (et une des enquêtes les plus frappantes de Holmes); sur la dernière case, l'allusion de Holmes à "LA femme" est une référence directe au personnage d'Irene Adler, qui lui dame le pion dans "Un Scandale en Bohème" (Watson/Doyle écrit : "Pour Sherlock Holmes, elle restera LA femme...")

p 54 : je suis l'heureux possesseur de la planche originale de cette page finale... :D


9: LE DRESSEUR DE CANARIS

Comme je l'ai déjà signalé, le titre de cet album est une référence à l'une de ces fameuses affaires "évoquées mais jamais racontées" par le Dr Watson - pour l'année 1895 et en relation directe avec l'East End. Un peu incontournable, donc...

P 3 : Leurs visages restent pour l'instant dans l'ombre, mais les deux agresseurs sont les deux jeunes (ex) Mad Dogs avec lesquels nos héros s'étaient bagarrés dans le tome précédent...

p 4 : Revoilà Miss Gannon et le constable Watkins...

p 5 : Le "tueur du Vatican" : encore une de ces fameuses affaires évoquées mais non racontées (l'assassinat du Cardinal Tosca...), là encore pour 1895 (une année chargée, décidément). Un peu plus loin, le texte de la chanson interprétée par Charlie est une invention personnelle (mais totalement dans le ton de nombreuses complaintes tire-larmes de l'époque)

p 13 : case 3, la réplique de Rodney indique clairement qu'il prend Charlie pour un garçon - Charlie elle-même y fera allusion un peu plus tard...

p 16 : avant-dernière case, le nom de la troupe d'acrobates ("The Fabulous Hendersons") est un clin d'oeil à la chanson des Beatles, "Being for the Benefit of Mr. Kite", dont les paroles présentent les différents numéros d'un spectacle de cirque ("The Hendersons will all be there...")

p 17 : case 5 : oui, Charlie a (ou a eu...) une grande soeur (pour l'histoire : voir le livre "Le Monde des Quatre de Baker Street", dans la nouvelle consacrée aux origines de ce personnage). Dernière case : le laudanum faisait partie des produits pharmaceutiques de consommation très répandue; cette teinture d'opium (voir les notes sur le tome 8) devait être prise diluée, en doses infinitésimales - toute surdose pouvait être mortelle; la petite fiole donnée par Griffith à Rodney contient donc largement de quoi tuer plusieurs personnes...

p 21 : Le refrain de la chanson interprétée par Charlie est une petite référence shakespearienne (Romeo & Juliette) mais on peut aussi y voir un clin d'oeil au fait qu'elle prétend, vis-à-vis de Wilson, s'appeler "Rosie Smith" - le prénom est celui de la malheureuse gamine avec laquelle elle s'était liée dans la workhouse du tome 4 (et qui y meurt tragiquement)

p 50 : Cette fois, ce n'est pas à Holmes mais à Billy d'avoir l'honneur de se livrer au "wrap up" typique des whodunnits. On sent que, de nos trois héros, il est clairement le futur détective professionnel...

p 55 : avant-dernière case : Blackpool est déjà, à l'époque, une station balnéaire célèbre pour ses attractions; au 20ème siècle, la ville gagnera même la réputation de "capitale britannique de la comédie"... the show must go on!


Voilà ! J'espère que ces notules vous auront intéressés. Bonne relecture :D et merci de l'intérêt que vous portez à notre série !
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Messagede Erik Arnoux » 04/04/2021 08:28

klorophylle 34 a écrit:huit albums de plus à acheter, prends-ça dans tes dents

J'ai eu l'occasion de partager un salon et un repas avec David à Saint-Gilles, il y a pas mal d'années, puisque je crois qu'il n'y avait que deux ou trois albums de sortis à ce moment là, gars ultra doué et très sympa, mais je n'avais pas encore plongé dans cette série, va falloir, visiblement...
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Le Rescator » 04/04/2021 13:03

Oui Erik, va falloir, definitely ... ;)
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Irregular » 04/04/2021 19:46

Enfer et damnation ! J'avais oublié le mini-épisode inclus dans "Le Monde des Quatre de Baker Street" !

L'AFFAIRE DU TAXIDERMISTE
Ce mini-épisode de 10 pages raconte la première affaire de nos héros - et se situe donc avant le tome 1... Ils ont l'air un peu plus juvéniles que dans "L'Affaire du Rideau Bleu" - et on remarque que Billy n'a pas sa célèbre casquette.

p 23 : En case 1 - on retrouve Wiggins, LE franc-tireur de Baker Street officiel (le seul nommé par Conan Doyle), déjà aperçu dans un flashback du tome 2...

p 30 : dernière case, le dialogue laisse entendre que Tom a déjà compris / est sur le point de découvrir que Charlie est une fille... ce que Billy, lui, ne découvrira que dans le courant du tome 1 !

p 32 : exceptionnellement, Holmes affiche ici sa casquette et son deerstalker iconiques... à l'avant-dernière case, l'allusion de Holmes au "cerveau plus brillant" est une référence implicite à Moriarty - que, pour l'instant, le grand détective n'a pas encore identifié mais dont il commence à subodorer la présence, comme une araignée au centre de la toile de la pègre londonienne; en dernière case, le chat (le futur Watson) déboule à l'avant-plan, comme s'il allait suivre nos héros... avant de faire vraiment connaissance avec Charlie dans le tome 1.
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Re: Les Quatre de Baker street Djian-Legrand-Etien

Messagede Belisaire » 05/04/2021 08:57

Bonjour,
Cette série m'intéresse depuis quelques temps mais avec les nombreuses sorties, mes achats en retard . . . je ne l'ai toujours pas commencé.
Savez-vous si il y a une intégrale de prévue ?
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