Un peu d'Histoire... La BD "
Les Griffes du Gevaudan", chez Glénat, s'inspire de personnages bien réels : les chasseurs François Antoine et son fils Robert François Marc Antoine. Père et fils vont participer à un enfumage médiatique orchestré par l’État français, et en tirer tous les honneurs (avec la complicité du Roi). Un chapitre méconnu de l'Histoire de France.
En 1765, la "Bête du Gévaudan" passe de fait divers à sujet politique. Loup ou chien enragé, le nombre de morts est tout vraiment ahurissant. On commence à douter du pouvoir de l’État. Le Roi Louis XV est incapable de protéger les français. Les récits exagérés dans la presse contribuent largement à entretenir la peur et le ridicule. Il s'agit donc de redorer le blason du pouvoir royal.
Il est aujourd'hui reconnu que Antoine et son fils ont été envoyés par Louis XV pour servir "d'écran de fumée". Après avoir orchestré une fausse chasse à des dates symboliques (le jour de la fête des chasseurs, dans les bois privés d'une Abbaye Royale), ils vont tuer un gros loup, l'empailler "plus gros qu'il ne l'est" et le faire passer pour la Bête. De retour à Paris, ils sont reçus avec une pluie de récompenses.
Mais la vraie Bête, elle, va continuer à tuer...malgré sa "mort officielle" ! L'État répond avec un silence assourdissant — révélant un vrai mépris de la classe politique pour les "gueux". L’affaire est une manipulation évidente pour renforcer la centralisation du pouvoir et détourner l'attention des crises sociales de l'époque (la Guerre de Sept ans).
Si la BD de Sylvain Runberg et Jean-Charles Poupard est fade au possible, elle a le mérite de mettre en lumière ce scandale politique...
“Mille millions de mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest ! C'est de l'eau !”