Ce que je trouve étonnant, c'est la solitude politique de Jessica. Je ne trouve nulle part au monde un élu qui propose seul des réformes. Elles sont en général discutées, préparées par un groupe de travail, un parti ou un groupe politique. On peut reconnaître le courage politique de certaines personnalités qui tranchent malgré les oppositions mais le travail collectif préalable est, quoi qu'il n'apparaisse pas dans les médias, extrêmement important.
Dans cette série, cette personnalisation unique du moteur du changement le rend extrêmement vulnérable, et pour la population ça fait un peu messie. Ces deux aspects sont peut-être plus pratiques pour construire une histoire palpitante mais dans la réalité, la personnalisation à outrance pousse à se reposer sur celui qui sait au lieu d'être partie prenante d'une pensée alternative: ça déresponsabilise et c'est un aspect de la vie politique actuelle qui m'agace...
Pourtant j'aime beaucoup les idées portées par Jessica.
Les tractations des banquiers que les réformes inquiètent, c'est évidemment très crédible dans le contexte actuel et les personnages principaux sont toujours aussi attachants, et comment il assure Laurent Hirn pour nous les rendre encore plus proches!
Excellent second tome!