Ca y est, j'ai pris le temps de relire les 5 premiers tomes avant de lire le sixième. J'en suis donc à trois lectures des tomes 1 et 2, deux lectures des tomes 3, 4 et 5 et une lecture du tome 6.
Au niveau de l'ensemble, rien à dire : c'est cohérent scénaristiquement et c'est splendide graphiquement. L'histoire se tient et nous tient en haleine, elle est très bien emmenée et les dialogues sonnent particulièrement justes. Du coup, rien que pour cela, merci aux auteurs !
Mes libraires me disaient que depuis Okko, ils n'avaient plus trouvé une série aussi longue et cohérente tout du long (c'est dire !).
Pour entrer un peu plus dans le détail, et pour chipoter (mais on est un peu là pour ça aussi...), je dirais que j'ai trouvé la série coupée en deux :
Les deux premiers tomes sont exceptionnels. Même après 3 lectures, je ressens toujours autant de plaisir : c'est juste parfait, rien à redire.
Le troisième tome est également très bon, et pour moi ces 3 tomes forment une sorte de "sous-cycle de l'accession au pouvoir de Mederion". Je trouve que tout est cohérent, et sans la planche finale introduisant les étudiants, je me contentais avec plaisir de la scène Mederion/Terys sur le trône.
Ensuite, le "sous-cycle de la révolution estudiantine & de la traque d'Astrelia" m'a moins marqué, l'effet "coup de coeur" a moins fonctionné.
Paradoxalement, le tome 4 qui m'avait gêné en première lecture est bien mieux passé en deuxième lecture, devenant très fluide dans l'ensemble : arrivé au pouvoir presque trop "facilement", il semble logique que Mederion soit contesté.
Mais en même temps, le tome 5 qui m'avait bien plu en première lecture m'a un peu moins plu en deuxième : j'ai eu plus de difficulté à rentrer dans ce "mai 1968" après réflexion.
Peut-être parce que Mederion me semble trop jeune pour avoir les étudiants comme opposants ? Je pense que j'aurais plus facilement acquiescé à une révolte du Conseil ou de l'élite politique ou économique.
Quant au tome 6, je le trouve bon et très bien réalisé. Mais j'avoue que ce n'était pas la fin que j'attendais, et là c'est le subjectif qui parle : Mederion me semblait un personnage si fort, si ambivalent, que je le voyais bien régner longtemps et réformer intégralement la société. Je pensais justement que dans les autres cycles, les références à Angleon seraient des échanges diplomatico-commerciaux entre le nouveau régime de Mederion, une fois qu'il aurait vaincu les étudiants, et les autres régimes... un peu à la manière des premiers échanges entre Baregas et Mederion dans ce tome 6.
Du coup voir Astrelia, que je trouve vraiment fadasse et un peu inutile, accéder au trône m'a déstabilisé. Et que ce soit elle ou Kirill, dans les deux cas les personnages ne me bottent pas trop. D'où une légère déception sur la proposition scénaristique (toute personnelle).
Mais que je comprends en même temps : l'idée que celui/celle qui doit hériter du pouvoir ne doit pas le vouloir (le bon chef est souvent celui qui ne veut pas l'être, l'adage est bien connu).
Cela étant, je tiens quand même à dire que, même en aimant moins certains passages (question de goût), on reste sur de l'excellentissime. Tenir une telle qualité avec une telle cadence de sorties, c'est un vrai défi !
Surtout ,c'est une série qui donne envie d'être relue (déjà 3 lectures en moins de deux ans pour les tomes 1 et 2 !), et cela fait du bien quand je vois le nombre de BD qui, passées la première lecture, se perdent dans les limbes des bibliothèques...
J'en serai pour la suite sans aucun problème, et je suis ravi d'avoir suivi dés le départ cette série. L'une des seules séries que je fais actuellement et pour laquelle l'achat se fait le jour J et la lecture dans les 24h qui suivent. Rien que pour cela, bravo et merci
PS : 2 petites remarques/questions sur des éventuelles coquilles dans le tome 1 :
En 4e de couverture, l'éditeur a noté "Drakhenor" pour la grande bataille, au lieu de Dhakenor dans le reste de l'oeuvre.
Page 27, case 4 : en hors-champ, Astrelia tutoie son père alors que dans le reste des cases elle le vouvoie. Est-ce fait exprès ?
"Mais la plus belle des victoires, mon fils, est de faire battre le coeur de ton peuple.
Je te confie cela, car lorsque ma vie s'achèvera,
Toi, tu seras roi. »
Terenas Menethill II