thyuig a écrit:J'ai peut-être tort mais je suis resté dans l'idée que les araignées que l'on trouvait dans l'hexagone n'étaient pas dangereuses pour l'homme (ne piquent pas, ne mordent pas, ne sont pas urticantes)
En fait, il est sage de nuancer : toutes les araignées sont venimeuses. Certaines, comme les petites folques phalangides des maisons ou l'argyronète de nos rivières, ont même un venin terriblement toxique. Mais peu, comme tu le dis, ont des chélicères suffisamment puissantes pour percer notre épiderme. C'est le cas de ces deux exemples ou de l'impressionnante tégénaire de nos maisons, absolument inofensives.
Quelques une cependant en sont capables. Mais :
- Pour qu'elles mordent, il faut les motiver : leur seul réflexe - pour autant qu'on leur en laisse le choix - est la fuite. Si tu les prends en main en les coinçant, elles peuvent mordre. Si tu enfiles ton pantalon ou te couches sous tes draps en coinçant une de ces araignées entre le tissus et la peau, elle peut mordre. Il y a eu des cas en France.
- Lorsqu'une araignée nous mord (si une araignée nous mord, dois-je dire), il est rare qu'elle délivre du venin, et en tous cas rare qu'elle mette la sauce car son venin est gage de vie : il lui assure de pouvoir tuer ses proie pour bouffer. Et nous ne sommes des proies pour aucune araignée sur terre, je vous le promets. De plus, la synthèse de ce venin demande du temps et de l'énergie, donc pas de gaspillage!
J'ai manipulé des araignées capables de mordre, telles argyopes et lycoses, et même une mygale exotique (mais là, je reconnais que j'ai transpiré) et n'ai jamais été mordu
Sysy77 a écrit:Quand j'étais gamin, j'ai aussi été piqué par un truc en France, qui, je pense, était une araignée car j'avais 2 petits trous rouge bien nets côte-à-côte sur le côté du genou
Je reste d'une nature sceptique quand j'entends "deux trous bien nets côte-à-côte" : quelles en étaient les dimensions et surtout l'écartement? La tailles des araignées européennes est tellement réduite, la morsure est proportionnelle. Il faut mettre la distance entre ses "deux trous" en perspective avec la bestiole qui en serait responsable. Imagine la taille de la tête d'une araignée qui laisserait deux trous espacés de 3mm. Enfin, à part les deux espèces de mygalomorphes européennes (dont une espèce,
Atypus affinis, est présente dans ma forêt bruxelloise), les chélicères ne sont pas à mécanique verticale (orthognathes) mais fonctionnent comme des pinces horizontales (labigognathes).
Par contre, certains myriapodes (scolopendres, etc) sont potentiellement mordant et délivrent leur venin.
Voilà. C'était ma minute "Prof"