Yoda33 a écrit:Arthur Pinson a écrit:En revanche je trouve l'Ankou complètement raté. C'est un festival d'incohérences. Rien ne marche. Qui comprend les principes physiques qui régissent les mouvements de Fantasio planche 6, ou de la R5 planches 33 et 41 ? De plus Fournier tire à la ligne de manière poussive pour atteindre les 44 planches (25B-26A : une page sans intérêt ni logique). Il a dû être soulagé en écrivant "Fin".
On se fout complètement des principes physiques qui régissent les mouvements de la R5, c est une Bd, une histoire, pas la réalité, j en ai rien à cirer des lois physiques, ça m emmerde profondément
Fournier est un poète et tu ne comprends rien donc tu dis que c est raté
Ce n est pas pour toi, mais c est très loin d etre raté
J ai discuté avec Fournier de cet album et il y a pris un vif plaisir, et tout l inverse de ce que tu préjuges
Moi aussi je t'aime.
Non, "on" ne s'en fout pas des lois physiques. Faire n'importe quoi, ce n'est pas de la poésie, c'est du je-m'en-foutisme. Il faut une grande rigueur pour réussir à décrire une situation bordélique. Et plus la situation qu'on décrit est surréaliste, plus il faut la bosser. Compare à l'accident de la Turbotraction dans
Vacances sans histoires, une action complètement invraisemblable, avec un conducteur qui sort sans une bosse d'un accident monstrueux. En réalité c'est impossible, et pourtant tout marche car la scène est cohérente du début à la fin. En lisant vite, on s'arrête juste sur l'image finale qui est hilarante. En regardant dans le détail, on prend plaisir à voir le rendu du mouvement dans chaque case. Dans l'accident de R5, on a des mouvements complètement incohérents (pardon : "poétiques") qui aboutissent à... à peu près rien (un faux rebondissement d'une page, pour meubler).
Prétendre qu'on peut se foutre des règles (physiques, orthographiques, syntaxiques) parce qu'on est un poète, c'est un discours de tâcheron. Chaplin bossait comme un fou pour assurer la trame logique et visuelle de ses films. Baudelaire ou Rimbaud, tout tourmentés qu'ils étaient, n'écrivaient pas n'importe comment. On peut renoncer aux règles physiques, mais il faut le faire de manière à la fois précise et réfléchie. Selon le but recherché, ça peut donner Valérian (dépaysant et poétique pour le coup), Star Wars (spectaculaire), Buster Keaton (humoristique)... Quand on le fait juste parce qu'on n'a pas envie d'y passer du temps, ça donne l'Ankou ou la cinématographie de Max Pécas.
Sérieux, la page 25 : Une planche complète pour que Spirou s'aperçoive qu'une trappe ouverte, quand il va de l'autre côté, ben... c'est aussi une trappe ouverte. Voilà une péripétie passionnante. Mais bon, c'est poétique et breton et je suis donc de mauvaise foi de considérer ça comme une manière pour Fournier de remplir comme il pouvait.
yannzeman a écrit:Je crois plutôt que Fournier, en bon breton, s'est fait plaisir comme jamais.
Cela se sent dans cet album, ou le loufoque cotoie le mystère, et son amour du pays suinte à chaque page.
Personnellement, je n'ai jamais pu lire un autre "Spirou" de Fournier, mais "l'Ankou" ou "Bizu", oui.
Peut-être a-t-il effectivement pris du plaisir à dessiner cet album. Mais j'ai la certitude qu'il a été soulagé de réussir à tirer cette petite histoire sur 44 pages.
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(le lui a-t-on assez reproché à l'époque, chez Dupuis !!)![[:fantaroux:2]](./images/smilies/fantaroux.gif "Au revoir")
) j'ai toujours trouvé l'histoire assez faible, déjà à sa parution dans Spirou... et avec le temps je conserve le même avis... Ensemble d'anecdotes sur lesquelles on tire au service d'une démonstration écologique...
