Charlus a écrit:Evidemment, on ne parle pas de l'homophobie dans les banlieues !
J'allais le dire... Malheureusement, le combat contre l'homophobie, comme le racisme ou le sexisme, est loin d'être gagné partout...
Je pense que la réaction d'exclusion existe toujours en partie, chez les jeunes et les moins jeunes... Témoin il y a quelques années à peine, un copain d'études qui n'osait pas me faire part de son homosexualité par peur de ma réaction, parce que certains de ses amis s'étaient détournés de lui en l'apprenant (c'est ce qu'il m'a dit)... C'était à Paris, dans un milieu d'étudiants classe moyenne, il y a 3/4 ans.
A mon avis, ce que décrit Julie Maroh, c'est aussi un ressenti... Non pas que
tous les amis se détournent d'un coup, mais qu'une partie d'entre eux prennent de la distance, tiennent des discours dont ils ne se rendent même pas compte qu'ils sont homophobes, parce que ce sont des clichés dans lesquels ils ont pu être élevés (même en milieu urbain, même dans des classes moyennes éduquées), etc...., mais face aux difficultés, la tentation est grande pour le jeune qui en est victime de se replier vers une communauté de "semblables" qui, forcément, le comprendront mieux puisqu'ils vivent et ont vécu la même chose.
C'est aussi en ça que
Le Bleu est une couleur chaude est un très bel album : la subjectivité des personnages principaux est superbement traitée ; on entre dans leur intimité, mais sans voyeurisme, tout en délicatesse et en élégance, comme si on faisait partie de leurs proches.