Lassé de la BD ? Pour quel motif ?

[ulys]

Message précédent :
Il tombe bien ce topic !

Car en ce moment je suis lassé des BD. Je les regarde sur les étals mais après feuilletage je repose. Rien qui m'atire, du déjà vu, du j'ai déjà la même histoire à la maison. Rien de nouveau sous le soleil.
Du coup depuis 3 mois, je me suis tourné à nouveau vers les mangas, mais plus assiduement que par mon passage par ce rayon il y a 3 ans.
Mais j'y reviendrais (j'espère), il y a quelques années j'avais aussi stoppé un petit peu ll BD en passant par les comics.
Je continue à suivre quelques séries entamées (pas toutes).

[geep]

De la BD? Non. Du petit monde bédéique? Un peu, qui brûle ce qu'il a adoré ou qui s'emballe pour des choses à la limite du baclé ou relevant tellement de l'expérimentation ou de l'exercice de style que j'ai du mal à saisir (dernier en date: 3". Je ne dis pas que c'est mauvais, je dis que je ne comprends pas, mais c'est sans doute l'objet d'un post à part).
Surtout, je trouve qu'il y a trop de tout. Trop d'éditeurs,trop de sollicitations, trop de production limite mal torchée, trop de nouveautés, trop de reprises et surtout, l'impression d'une mise au même niveau de choses totalement dispensables et de vraies pépites. Du coup, il faut chercher, descendre à la mine, creuser, et ça prend du temps...
J'ai 57 balais, j'ai du commencer vers 7 ou 8 ans par le journal de Mickey, puis Pilote. Pas beaucoup d'albums, sinon dépareillés, des cadeaux (Astérix, Tintin, Spirou...). Des copains m'ont pas mal apporté du côté de la découverte d'auteurs "franco-belges".
Vers 15 ans, je passe à Charlie mensuel, coup de foudre pour Willie Elder, Pichard, Al Capp, puis, glissement du côté d'Actuel, grosse baffe de Crumb, Shelton, Lynch, Corben. On passe à l'Echo des Savanes, Fluide Glacial, A suivre, Circus, et là, c'est l'explosion de Tardi, c'est Comes, Bourgeon, Sokal... sans oublier les gens de Bazooka (ce serait difficile, vu qu'ils étaient partout). Il y a aussi Métal Hurlant et ses clones (Rigolo, Métal Aventures), Chaland, Benoit, et le retour en boucle du côté des "franco-belges", redécouverte d'Hergé, de Franquin, de Tillieux, de Jacobs etc... Et arrêt par jet de l'éponge et surtout parce que pas mal de parution cessent (A suivre, Circus, Métal...) et que ça coûte du pognon, malgré tout. Détour du côté du polar, beaucoup d'occase et surtout, pas cher.
C'est ma fille qui m'a fait recoller au truc, d'abord parce que je lui ai acheté tous les Boule et Bill à mesure qu'elle grandissait, puis les Garfield, Gaston... Elle s'est aussi farci tous les Spirou, Gil Jourdan et consorts et maintenant, c'est elle qui me fait découvrir des choses (Kerascoët, De Pins, Larcenet, Chauzy, Ferri, Coyote...). C'est aussi elle qui m'a fait retourner au festival d'Angoulème ces 6 ou 7 dernières années et depuis, j'essaie à la fois de reconstituer les séries qui m'ont accompagné depuis tout ce temps tout en gardant un oeil (critique) sur ce qui sort. Ce qui, vu mes moyens quand-même un peu limités m'oblige à faire des choix. Heureusement, il y a les brocantes un peu partout et on a vite fait d'être obligé de fabriquer des étagères supplémentaires et si possible évolutives pour tout ranger.

[Cooltrane]

Je ne comprends pas comment on peut sortir autant d'albums aussi mal finis. La qualité est là, au niveau de la formation de dessin, ça je peux l'admettre, mais au niveau de la formation de l'art invisible, je suis sidéré de voir certaines approximations, certains raccourcis, certaines "faiblesses" de scénario. Et parfois venant d'auteurs confirmés. Des trucs tout con où tu sais qu'un simple avis extérieur aurait résolu le pb, où tu sais qu'un peu de temps pour corriger le pb aurait été suffisant.
J'ai vraiment l'impression d'un métier en roue libre, où plus personne ne supervise ce qui sort, où tout le monde se retrouve tout seul pour faire le taf de plus en plus rapidement, et où de toute façon les décisionnaires s'en foutent, faut assurer de la présence à l'étalage.

En fait, c'est vrai que c'est surtout là que le bas blesse....

C'est pas en général le dessin qui fait vraiment défaut (encore qu'il y a trop de copieurs là aussi), mais c'est dans les scénars mal foutus, déjà fait ou resucée ou trucs à rallonge (style le dixième cycles des Stryges ou Djinn chez les Aborigènes, et le suivant chez les Incas)...

L'example le plus évident qui me vient à l'esprit, c'est Destins de Giroux (Glénat).... il a comlplètement zappé la durée entre une condamnation à mort et la date actuelle de l'exécution... et pour être honnête, je ne pense pas que ce soit un oubli de sa part.... c'est volontairement fait


quant c'est pas chez les indés... ceux qui trouvent intéressant de décrire sur 60 planches leur dernière diarrhée (qu'elle soit intestinale, nerveuse ou artistique), avec un intérêt surtout narcissique pour le créateur, mais sans la moindre considération pour le futur client-pigeon, qui se laissera appater par le coté alternatif du bouquin. (bon, là je force le trait, mais c'est pour faire passer le message)....

[yodada]

A la suite de mon message précédent, j'ai fais le point sur mes ventes sur une année, j'en suis arrivée à 39 BD vendues et que je ne regrette absolument pas, même des auteurs dont je n'aurai pas pu me passer il y a 5-6 ans ! Il y a un truc qui se passe au moment de l'achat qui me contentait sur le coup mais l'effet s'estompe de plus en plus rapidement, la "magie" n'opère plus et j'oubli la BD que je viens d'acheter dans un coin de la BDthèque ! Aucune nouveauté sortie ces deux derniers mois ne me tente, je jette un rapide coup d'oeil, je feuillette et puis je repose, comme beaucoup ! Toujours les même thèmes, les même persos, les même situations, j'en ai même une drôle d'impression de lire toujours la même BD !
Et pour mon cas c'est la surproduction actuelle qui est en cause, d'ailleurs à ce propos c'est bizarre une telle production de BD alors que le marché est assez limité ! Tout le monde n'achète pas de la BD et elle ne s'exporte pas trop en dehors nos frontières francophones, les éditeurs sont quand même assez frappés de sortir des tonnes de trucs indigestes pour inonder les étals des boutiquiers !

[Oncle Hermes]

quant c'est pas chez les indés... ceux qui trouvent intéressant de décrire sur 60 planches leur dernière diarrhée (qu'elle soit intestinale, nerveuse ou artistique), avec un intérêt surtout narcissique pour le créateur, mais sans la moindre considération pour le futur client-pigeon, qui se laissera appater par le coté alternatif du bouquin. (bon, là je force le trait, mais c'est pour faire passer le message)....

Pas si caricatural que ça, si on songe au Fond des choses de Jérôme Jouvray (4 chapitres publiés à ce jour sur le site 8comix)...

[Thierry_2]

J'ai un peu l'impression du gars qui quitte une salle de spectacle, un peu géné, mais qui se fait franchement chier, et qui, en tournant la tête, se rend compte que 10 personnes lui ont emboîté le pas

[Baltimore]

Donc si je comprends bien, je résume :
à 15 - 25 ans on a pas les moyens d'acheter des BD, et après 35 ans on n'en veut plus soit par démotivation soit par manque de temps ou fin de mois difficiles.
En gros il me reste 10 ans à bien en profiter alors !

[Micca]

Et tu y reviens à 50 balais quand les enfants sont plus à ta charge et la maison finie de payée d'après ce que j'ai compris...

[menrad]

Arf, vous me faites peur ! J'entre dans la mauvaise période: je vais prendre 35 piges, et je viens d'avoir un gamin. Ouh la la la, je file un mauvais coton .

[botachris]

Et tu y reviens à 50 balais quand les enfants sont plus à ta charge et la maison finie de payée d'après ce que j'ai compris...

Euh même avec des enfants encore a charge

Micca

[Olaf Le Bou]

Boarf, je suis au milieu du gué, avec enfants à charge et baraque à payer, et n'ai jamais eu autant envie de lire et découvrir et l'impression que l'offre bédéistique est suffisament riche pour combler mes attentes, donc ni lassitude, ni désintérêt, ni désengagement financier passager. Au contraire.

(et pour les sous, je m'habille en solde, roule en occase, et dédaigne les nouveautés hi-tech, cela suffit)

[Philemon]

Crise de la quarantaine oblige, j'ai arrêté la bd pour me remettre aux femmes.

On va voir combien de temps je tiens...

[Belisaire]

Bonjour,
Pour le moment, je ne suis pas lassé de la bande dessinée et cela dure depuis bientôt 20 ans. Maintenant que j'ai un peu plus les moyens financiers j'achète plus de BD : je continue les séries en cours depuis plusieurs années (De Caps et de Crocs, Thorgal . . .) et je me procure des séries cultes que je n'avais lu jusque là qu'en bibliothèque (XIII, Valérian, Gaston Lagaffe ...). Cependant, comme d'autres l'on dit avant moi, je trouve que parmi la grande quantité de BD qui sort chaque année il y en a peu qui m'intéressent (peu de variétés dans les scénarios). Alors, je délaisse un peu la BD franco-belge et je découvre les mangas et les comics. Mais avec l'achat d'une maison pour l'été prochain car la famille s'est agrandie je vais devoir me restreindre dans mes achats.

[Cooltrane]

Crise de la quarantaine oblige, j'ai arrêté la bd pour me remettre aux femmes.

On va voir combien de temps je tiens...

La Bd, c'est moins cher...

Par contre on risque de jouir mieux avec bobonne en vrai qu'avec une Druuna de papier...

[Tasslehoff]

Petit sujet de philo, la lassitude ne découlerait elle pas de la connaissance ?

Je m'explique, au début, on découvre la BD, c'est tout nouveau tout beau, on commence part se jeter sur tout ce qui entre dans nos gouts primaire. Puis, au bout d'un moment, on va par curiosité s'essayer à d'autre genre, et au bout d'un moment, on aura lu tellement d'histoire, vu tellement de style de dessins différents, que dès qu'on va ouvrir une BD, on aura l'impression de connaitre. Et en faite, oui, on connait déjà, car notre connaissance est telle que chaque situation aura déjà été vue dans tel ou tel album.

Pour être autant passionné de BD, que de cinéma ou de jeux de société, même si je ne suis encore lassé de rien, dans tout ces domaines, je ressent ce même manque de Waouhh en voyant une nouveauté, car finalement, faire du 100% inédit, c'est peut être plus trop possible.

[ulys]

Petit sujet de philo, la lassitude ne découlerait elle pas de la connaissance ?

Je m'explique, au début, on découvre la BD, c'est tout nouveau tout beau, on commence part se jeter sur tout ce qui entre dans nos gouts primaire. Puis, au bout d'un moment, on va par curiosité s'essayer à d'autre genre, et au bout d'un moment, on aura lu tellement d'histoire, vu tellement de style de dessins différents, que dès qu'on va ouvrir une BD, on aura l'impression de connaitre. Et en faite, oui, on connait déjà, car notre connaissance est telle que chaque situation aura déjà été vue dans tel ou tel album.

Pour être autant passionné de BD, que de cinéma ou de jeux de société, même si je ne suis encore lassé de rien, dans tout ces domaines, je ressent ce même manque de Waouhh en voyant une nouveauté, car finalement, faire du 100% inédit, c'est peut être plus trop possible.

Tout à fait d'accord avec toi

Et comme dirait quelqu'un : "trop de BD tue la BD"

[D H T]

La connaissance peut agir aussi comme une stimulation... Pas de lassitude en ce qui concerne la BD. Certaines BD que je considère parmi les chefs d'oeuvre de cet art sont de date récente, comme "Alpha" de Jens Harder par exemple.

C'est le côté "milieu social" de la BD qui ne m'intéresse pas (tellement le contenu des albums me passionne, c'est une des raisons). Mais là non plus on ne peut parler de lassitude puisque ce fut toujours le cas. Après, reste l'incertitude de l'avenir. Elle est la même pour tous.

[HOCHET Gabriel]

Bon, 61 balais, bientôt 62, et... plus fan que jamais.... comme quoi...

Mais, il y eu des hauts et des bas...

Fan dès l'enfance, à cause de mon cousin Gilbert qui était un très bon dessinateur, et me légua les 25 premiers numéros du magazine Spirou.... Que plus tard ma môman balança à la poubelle ( ). La connerie que j'avais faite devait être King size... Puis la chose s'amplifia, avec en plus un dessinateur BD dans la famille (Jean-Claude Poirier), qui m'emmenait clapper avec Reiser, Cabu ou Alexis. Je ne mouftait pas et avait le manton tombé sur la table... (j'aurais du monter une collec de nappes en papier).
Puis je partis pour 16 ans au Brésil, avec toutes mes BDs, et là-bas, la difficulté à en trouver, donc le manque, rendit plus virulent le virus (BDs à la Librairie Française à trois fois le prix... ça calme). Retour en Gaule en 1989, après avoir laissé la majeure partie de mes EO à des potes ( )...
Et là, avec la pléthore de séries et de nouveaux auteurs et éditeurs, piouff : désintérêt...
Faut dire aussi que apparemment une incroyable malchance due accompagner (parasiter) mes investigations en librairie, car je devais tirer des rayons toutes les daubes, et éviter soigneusement TOUS les bons albums...
J'exagère à peine...
Puis un jour je tombe simultanément sur trois/quatre trucs à tomber, et hop : piqure de rappel, délire des achats, recherches effrénées, tous azimuts, avalanche de doublons ( ), découverte de Bedegest, de la bande de Québec City, d'Angoulême et du "gîte des dieux", des rencontre à Saint-Michel de la bande a "Dieu", du coffreteur fou palois, de cinglés de toutes les provinces...

[Bubu le Bourguignon]

Punaise les gars. Qu'est ce que vous foutez les jetons. On se croirait dans un film d'horreur.

Pour ma part, même si ce n'est pas tous les jours facile, car tout comme vous la famille passe en priorité, j'espère pouvoir continuer longtemps.

J'ai commencé, comme sans doute beaucoup, par les p'tits mickey. Ensuite comme j'étais sage et un peu soigneux, on m'achetait : Boule et Bill, Scrameustache et les Tuniques Bleues. Puis, j'ai eu l'autorisation de lire les Lucky Luke et Astérix de mon père (certains sont des eo). Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai connu Spirou (le mag) et que j'ai réellement commencé à m'intéresser à la BD.

Depuis que je travaille, je m'établi un budget BD que je ne respecte jamais soit dit en passant.

Il est certain qu'avec 4 ou 5000 tirages/an, y du choix (du bon du mauvais), mais j'espère ne jamais quitté cette part de jeunesse et d'aventure que propose la BD.

[kiboko]

Je ne dirais pas que je suis lassé de la BD, mais c'est vrai que parfois je "lâche" un peu, car il y a trop de sorties simultanées, et la qualité n'est pas toujours au RDV. Alors je relis des romans ou autres pendant quelque temps, et puis quand je reviens à la BD je rattrape mon retard en sélectionnant, "à froid", ce qui est sorti de mieux ces derniers mois.
Il est vrai que certains sujets se répètent beaucoup trop souvent dans le 9éme art : je ne peux plus supporter une BD avec un templier! (combien de séries comportent le mot templier dans leur titre, et combien d'autres en parlent?). Pareil pour l'heroic fantasy, les dragons, trolls et autres monstres à répétition..

[Morg'N'Thorg]

Il faut dire que la B.D "moderne" a pris les mauvais travers de notre temps. Reprises abusives de ce qui est devenu "mythique" avec le temps, sujets qui fonctionnent usés jusqu'à plus faim, sorties en masse au détriment de la qualité, productions à faire du fric florissantes, produits dérivés et autres rééditions (avec une page de plus couleur ) en vrac, etc... bref tout ce qui ne donne pas vraiment envie dans notre beau système actuel mais que l'on crédite et pousse quand même. Avant on trouvait normal de ne pas avoir chaque semaine autant de titres. Aujourd'hui ceux qui critiquent la masse de titres seraient probablement les premiers à rouspéter d'un trop peu de parutions. On oublie assez vite également que par le passé il n'y avait pas (et loin de là!) que des pépites dans les sorties. Tout allait moins vite mais on était probablement moins blasé, moins pressé... il m'a fallu du temps pour admettre que ma baisse de régime en B.D était plus due à moi et ma "nouvelle" manière "moderne" de consommer qu'au monde de la B.D qui ne fait que suivre un monde commercial en mouvement (car en ces temps c'est la règle pour ne pas sombrer... à tort ou à raison ceci est un autre sujet!). A moi alors de prendre mon temps, ralentir, souffler et acheter de manière plus réfléchie. Ainsi j'ai constaté que mon rythme de croisière n'avait jamais vraiment changé, ni ma passion et que je ne m'en porte que beaucoup mieux. Ce qui avait changé étaient mes attentes, ma vision du petit univers de la B.D.