Pitjes a écrit:Je viens de lire (ou relire, pour beaucoup d’albums, 35 ans après une première lecture) les tomes 1-16 de la patrouille des Castors. C’est incroyablement mauvais. Un truc aussi nul serait impubliable aujourd’hui. Même pour l’époque, c’est fou qu’on ait laissé passer un truc aussi mal torché. Charlier faisait du grand n’importe quoi et répétait la même trame, album après album, toute honte bue. Presque aussi mauvais que Marc Dacier (une autre daube de JMC). Toujours les mêmes gags tarte à la crème avec Tapir, les mêmes pseudo intrigues pour découvrir un méchant qui est connu dès les premières pages, les mêmes grossiers tours de passe-passe, les indices gros comme des camions, les filatures débiles, les pièges que les scouts tendent à des malfaiteurs qui tombent à coup sûr dedans les yeux fermés, les faux méchants qui sont bons et les faux bons qui sont méchants, etc. On en a lu un, on les a tous lus.
Le truc le plus horripilant est cette manie de clôturer les albums de manière abrupte. Jusqu’au milieu de la toute dernière page, les scouts sont en situation désespérée. Et en quatre cases, les méchants sont arrêtés et tout est bien qui finit bien. Du vrai foutage de gueule. Le sommet est atteint dans l’album « Le signe Indien », où il n’est question de signe indien nulle part dans la BD – sauf dans la dernière case !!! Complètement ridicule. La preuve que JMC improvisait ses scénarios à la petite semaine sans savoir où il allait. Comment l’éditeur a-t-il pu tolérer des scénarios aussi indigents ?
Une double histoire sort néanmoins du lot et est un peu mieux écrite que les autres : celle de l’autobus hanté et du fantôme. Le reste est à laisser dans les bibliothèques poussiéreuses.
Je viens de découvrir votre intervention.
J'ai découvert la Patrouille des Castors au milieu des années 70, à l'époque du diptyque Vingt milliards sous la terre-El Démonio. Séduit par l'atmosphère de ces deux albums, je me suis empressé de découvrir les titres parus précédemment. Et pour moi, ce fut un régal. Grâce ou à cause du fait que j' n'étais pas scout et que, fils unique, je n'avais pas beaucoup d'occasions durant l'enfance de m'évader et de vivre des aventures dans la "vraie vie" j'ai transposé ce désir d'aventures dans la lecture de la Patrouille des Castors. Bien sûr qu'en relisant ces albums aujourd'hui, il en ressort un côté désuet, mais la qualité du dessin de Mitacq reste intacte et les scénarios de Charlier jusqu'aux albums de la fin des années 70 sont plutôt bien ficelés. Ce n'est peut-être pas une série majeure dans l'histoire de la bd, mais pour les joies et l'évasion qu'elle m'a procurée, elle garde une place toute particulière dans mon coeur. J'ajouterais encore ceci : pour avoir eu le plaisir de croiser à quelques reprises Michel Tacq, j'ai découvert quelqu'un de simple, accessible et d'une extrême gentillesse, bref quelqu'un de profondément humain.