Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe

La chanson française...

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede Olaf Le Bou » 15/01/2013 10:05

Message précédent :
Croaa a écrit: Mais Brassens, Brel (A part Les Marquises qui est beaucoup plus posé, normal vu son été de santé et son état psychologique qui devait aller avec), Nougaro, ils ont évolués ? Pas plus..



Brel avait connu un premier saut qualitatif entre le troisième et le quatrième album, avant sa longue période de maturité, et puis le miracle du dernier album, chef d'oeuvre inégalé.


Même Brassens a évolué vers plus de gravité dans les thèmes, et plus de diversité dans les mélodies, dans ses derniers albums.
Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux

En toutes choses, subordonner le désir de juger au devoir de comprendre.
Avatar de l’utilisateur
Olaf Le Bou
BDGedï
BDGedï
 
Messages: 33983
Inscription: 20/03/2008
Localisation: Cambrésis
Age: 56 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede Croaa » 15/01/2013 12:02

Olaf Le Bou a écrit: Brel avait connu un premier saut qualitatif entre le troisième et le quatrième album, avant sa longue période de maturité, et puis le miracle du dernier album, chef d'oeuvre inégalé.


Même Brassens a évolué vers plus de gravité dans les thèmes, et plus de diversité dans les mélodies, dans ses derniers albums.


Pas plus que les Têtes Raides entre "Not Dead but bien Raides" et "Lan demain".
On fait souvent un procès au récent sans oser analyser pleinement l'intouchable ancien, mais Brassens ou Brel ne sont pas les artistes qui ont le plus évolués, loin de là. Ce qui n'enlève rien à leurs qualités.
"Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien"
Avatar de l’utilisateur
Croaa
BDGedï
BDGedï
 
Messages: 33278
Inscription: 21/04/2003
Localisation: Sur un banc !
Age: 54 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede D H T » 15/01/2013 13:00

S'interroger sur les bases musicales de la chanson française revient à poser le problème de la musique en France d'une manière plus générale et non seulement en rapport avec la chanson. Il faut effectivement le faire, sous peine de rater 50% du débat.

L'âme de la musique française vient d'abord de ses régions. Le centralisme francilien s'est construit artificiellement et progressivement au fil des siècles. Or, ironie de l'Histoire, la région qui a hélas réussi à s'imposer à toutes les autres pour notre plus grand malheur, la région parisienne donc, est aussi celle qui possède l'identité culturelle la plus faible, par voie de conséquence la musique la plus fade et la moins savoureuse.

Demandez vous s'il existe seulement une musique régionale typique de Paris, puis comparez-là aux folklores breton et corse. C'est assez parlant. Au bout du compte, pour le soi disant rayonnement de la France dans le monde autour du Roi Soleil, notre peuple se retrouve avec la musique classique d'un Lully empoudré qui, même avec une critique nuancée, fait pâle figure à côté d'un Bach ou même d'un Vivaldi ou d'un Sammartini.

Mais comme on parle d'une tendance dominante et non d'une réalité absolue, il y a quand même, à la base de notre tradition classique, de jolies choses. Déjà dit plus haut, les classiques restent indémodables et permettent l'actualité non seulement d'un patrimoine préservé mais aussi d'un renouvellement des interprètes. Exemple, "Forêts paisibles" de Rameau, en chanson à partir de 2:15:



La négation de l'identité musicale française ne date pas d'hier. Le très académique mais non moins talentueux Gustav Mahler allait même jusqu'à affirmer, avec le plus grand mépris, qu'il n'existait pas de compositeurs français. Le vingtième siècle, plus que les précédents, allait lui opposer un démenti qu'il n'aurait pas accepté sur toute la ligne, car provenant de brillantes initiatives individuelles qui, elles, adhéraient à l'idée de progrès musical, et dont Debussy reste l'un des meilleurs exemples. Ceux qui ne trouvent aucun charme à la désuétude n'aimeront pas "La flûte de Pan", dommage:



Mais que l'on aime ou pas, il faut se souvenir que nos compositeurs classiques ont contribué à la chanson française. Donc Boulez a eu tort d'affirmer catégoriquement qu'"il ne faut pas mélanger les serviettes de la musique classique avec les torchons du jazz et de la chanson". S'il avait lui-même appliqué ce principe à la lettre, il n'aurait pas travaillé avec Zappa et on aurait loupé quelque chose.

Cette catégorisation élitiste, d'ailleurs partagée par l'anthropologue Claude Lévi-Strauss, qui ne goûtait pas trop les mélanges de genres, a quand même affecté la chanson en l'éloignant de sa source d'inspiration savante, qui aurait pu lui donner une couleur locale. Parce que la France n'avait guère le choix: c'était soit les régions, soit la musique classique.

La chanson populaire de par chez nous a toujours existé indépendamment de la musique de conservatoire, mais en terme d'harmonie il existe une référence commune. Résultat, on n'a pas vraiment de grand chanteur qui soit en même temps un grand chercheur, un grand expérimentateur musical. Il faut remonter à la jeunesse de Brigitte Fontaine pour apprécier une curieuse et superbe alchimie entre jazz déconstruit et chanson française:



Les Américains nous ont libérés, et tant bien que mal nous avons fait nôtre leur jazz, leur soul et leur rock. A terme, un chanteur français se condamne donc à plaquer du texte de sa langue sur des sons américains, ou à se contenter de paroles plus ou moins inspirées sur des musiques sans identité forte.

C'est finalement l'école de Jean-Jacques Goldman, qui ne s'est jamais caché des clichés musicaux qui l'ont nourri ni de son admiration pour des musiciens à la fois bons et très classiques dans leur approche des sons populaires, tel Mark Knopfler. Entre parenthèses, il n'y a pas lieu d'opposer U2 et Dire Straits aux Pixies et aux Smiths, à cause de finalités trop différentes pour ne pas rendre absurde une telle comparaison.

Goldman, le meilleur du copié-collé américain en France, merci à Carole Federicks, ne pouvait s'exporter qu'à travers une variété internationale très classique elle aussi: Céline Dion ou Ray Charles à la fin de sa carrière. Globalement, c'est une variété inexportable. Sauf exceptions, il apparaît impossible que le résultat d'une importation puisse s'exporter en retour. Importez en France un produit américain, traduisez le mode d'emploi en Français et essayez de l'exporter aux Etats-Unis. Les Américains n'en voudront pas.

Heureusement, il s'agit là aussi d'une tendance. Hors de la chanson, les Français ont contribué à entretenir la créativité des musiques inspirées du jazz. Les inclassables Magma, qui ont créé leur propre langue Zeuhl, car d'une syntaxe propre au caractère inclassable du groupe avant de devenir un genre musical dont d'autres formations se sont réclamées, a quand même intégré ici et là quelque paroles en français, et magnifiquement, y compris sur leur album de 2012.

Dans le rock, nous avons eu notre lot de vrais créatifs, qui ont valorisé le texte en français par leur musique d'ailleurs partiellement teintée de jazz. Les Américains de Morphine n'ont pas à avoir honte d'une comparaison avec nos Kat Onoma, car les seconds ne sont pas une imitation des premiers. Les deux se tiennent.

Ne déduisons pas, avec hâte, de leur relative impopularité une injustice propre au système français. Les Australiens de The Apartments ont eu, eux aussi, plus de succès d'estime qu'autre chose, alors qu'ils représentent, avec d'autres, le summum de la musique pop. Pour en revenir à Kat Onoma, on peut faire de la bonne chanson rien qu'en parlant, un peu comme Gainsbourg:



Toujours dans la créativité, les Diabologum n'imitaient pas les mouvances indie et shoegaze outre-Manche ou outre-Atlantique. Ils apportaient leur pierre à l'édifice, au même titre que les Jesus & Mary Chain, My Bloody Valentine, Echobelly et autres Bang Bang Machine:



Voici venu le temps du rap. Bizarre de ne définir la musique que par la mélodie. En adoptant cette définition réductrice, un amateur de jazz passe à côté d'Art Blakey et doit s'ennuyer ferme pendant les solos de batterie. Dommage pour lui, mais c'est son choix, c'est sa liberté, comme disait Jean-Sol Partre à Saint-Germain-des-Prés. La musique combine des sons et des silences. Et, en musique, parfois on chante, parfois on parle, parfois on rappe.

Qu'est-ce qui est remarquable chez Joey Starr? Avant que le rap ne s'impose comme musique de référence dans les cités, les jeunes des HLM français écoutaient du hard-rock. Joey Starr a grandi en écoutant Trust et AC/DC. L'influence majeure de Joey Starr, outre Louis Armstrong et Big Daddy Kane, c'est Bon Scott, et ce avant même que Ja Rule et sa voix grave et rocailleuse ne se fassent connaître aux Etats-Unis. Joey Starr sait donc chanter:



Le r&b contemporain des années 1990-2000, ou hip-hop soul, est arrivé, outre l'exquise sensualité féminine de ses chanteuses, à réaliser un total paradoxe musical, qui continue encore de me fasciner aujourd'hui: donner au rythme du rap une dimension mélodique. Rarement dans l'histoire de la musique un genre vocal n'avait réussi un équilibre aussi parfait, aussi tendu, entre le rythme et la mélodie. Ce que je trouve enthousiasmant dans un titre comme "Special" sur le premier album de The Game, je le retrouve par exemple chez Wallen dans nos contrées. J'aime vraiment Wallen. Cette fille était droite.



J'aime Saya aussi:



A la manière du rap, le raï et le zouk ont permis à la francophonie musicale de se renouveler, de trouver un sang neuf. Toute identité ethnique insufle force et joie de vivre à la chanson. Le terroir hexagonal n'est pas en reste. Je laisse le dernier mot à la Bretonne Gwennyn, preuve jeune et actuelle que, avec la musique d'une région, la chanson française se porte au meilleur de sa forme:

Avatar de l’utilisateur
D H T
Auteur
Auteur
 
Messages: 2400
Inscription: 12/11/2007
Localisation: Nice
Age: 49 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede rahoul » 15/01/2013 13:14

D H T a écrit:la région parisienne donc, est aussi celle qui possède l'identité culturelle la plus faible, par voie de conséquence la musique la plus fade et la moins savoureuse.


« Java c'est pas de la menthe à l'eau,
Java c'est du rock'n roll,
Java c'est le vrai son parigot,
La devise : sexe, accordéon et alcool. »

;)
Personne ne t'y oblige.
Personne ne t'en empêche non plus.
Avatar de l’utilisateur
rahoul
Maître BDGestiste
Maître BDGestiste
 
Messages: 16368
Inscription: 29/04/2009

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede D H T » 15/01/2013 13:32

Ok, rendons justice à nos accordéonistes gouailleux et argotiques. Il a quand même fallu attendre les années 1930 pour les voir débarquer. ;)
Avatar de l’utilisateur
D H T
Auteur
Auteur
 
Messages: 2400
Inscription: 12/11/2007
Localisation: Nice
Age: 49 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede Croaa » 15/01/2013 13:35

Tu manquais dans la discussion DHT. :D
"Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien"
Avatar de l’utilisateur
Croaa
BDGedï
BDGedï
 
Messages: 33278
Inscription: 21/04/2003
Localisation: Sur un banc !
Age: 54 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede D H T » 15/01/2013 13:42

Croaa a écrit:Tu manquais dans la discussion DHT. :D


A juger sur pièce, voir page précédente. :-D
Avatar de l’utilisateur
D H T
Auteur
Auteur
 
Messages: 2400
Inscription: 12/11/2007
Localisation: Nice
Age: 49 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede Croaa » 15/01/2013 13:49

D H T a écrit:
Croaa a écrit:Tu manquais dans la discussion DHT. :D


A juger sur pièce, voir page précédente. :-D


Oui, j'ai vu mais je n'ai pas lu... [:my name snake:2]
"Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien"
Avatar de l’utilisateur
Croaa
BDGedï
BDGedï
 
Messages: 33278
Inscription: 21/04/2003
Localisation: Sur un banc !
Age: 54 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede D H T » 15/01/2013 13:53

D H T a écrit:S'interroger sur les bases musicales de la chanson française revient à poser le problème de la musique en France d'une manière plus générale et non seulement en rapport avec la chanson. Il faut effectivement le faire, sous peine de rater 50% du débat.

L'âme de la musique française vient d'abord de ses régions. Le centralisme francilien s'est construit artificiellement et progressivement au fil des siècles. Or, ironie de l'Histoire, la région qui a hélas réussi à s'imposer à toutes les autres pour notre plus grand malheur, la région parisienne donc, est aussi celle qui possède l'identité culturelle la plus faible, par voie de conséquence la musique la plus fade et la moins savoureuse.

Demandez vous s'il existe seulement une musique régionale typique de Paris, puis comparez-là aux folklores breton et corse. C'est assez parlant. Au bout du compte, pour le soi disant rayonnement de la France dans le monde autour du Roi Soleil, notre peuple se retrouve avec la musique classique d'un Lully empoudré qui, même avec une critique nuancée, fait pâle figure à côté d'un Bach ou même d'un Vivaldi ou d'un Sammartini.

Mais comme on parle d'une tendance dominante et non d'une réalité absolue, il y a quand même, à la base de notre tradition classique, de jolies choses. Déjà dit plus haut, les classiques restent indémodables et permettent l'actualité non seulement d'un patrimoine préservé mais aussi d'un renouvellement des interprètes. Exemple, "Forêts paisibles" de Rameau, en chanson à partir de 2:15:



La négation de l'identité musicale française ne date pas d'hier. Le très académique mais non moins talentueux Gustav Mahler allait même jusqu'à affirmer, avec le plus grand mépris, qu'il n'existait pas de compositeurs français. Le vingtième siècle, plus que les précédents, allait lui opposer un démenti qu'il n'aurait pas accepté sur toute la ligne, car provenant de brillantes initiatives individuelles qui, elles, adhéraient à l'idée de progrès musical, et dont Debussy reste l'un des meilleurs exemples. Ceux qui ne trouvent aucun charme à la désuétude n'aimeront pas "La flûte de Pan", dommage:



Mais que l'on aime ou pas, il faut se souvenir que nos compositeurs classiques ont contribué à la chanson française. Donc Boulez a eu tort d'affirmer catégoriquement qu'"il ne faut pas mélanger les serviettes de la musique classique avec les torchons du jazz et de la chanson". S'il avait lui-même appliqué ce principe à la lettre, il n'aurait pas travaillé avec Zappa et on aurait loupé quelque chose.

Cette catégorisation élitiste, d'ailleurs partagée par l'anthropologue Claude Lévi-Strauss, qui ne goûtait pas trop les mélanges de genres, a quand même affecté la chanson en l'éloignant de sa source d'inspiration savante, qui aurait pu lui donner une couleur locale. Parce que la France n'avait guère le choix: c'était soit les régions, soit la musique classique.

La chanson populaire de par chez nous a toujours existé indépendamment de la musique de conservatoire, mais en terme d'harmonie il existe une référence commune. Résultat, on n'a pas vraiment de grand chanteur qui soit en même temps un grand chercheur, un grand expérimentateur musical. Il faut remonter à la jeunesse de Brigitte Fontaine pour apprécier une curieuse et superbe alchimie entre jazz déconstruit et chanson française:



Les Américains nous ont libérés, et tant bien que mal nous avons fait nôtre leur jazz, leur soul et leur rock. A terme, un chanteur français se condamne donc à plaquer du texte de sa langue sur des sons américains, ou à se contenter de paroles plus ou moins inspirées sur des musiques sans identité forte.

C'est finalement l'école de Jean-Jacques Goldman, qui ne s'est jamais caché des clichés musicaux qui l'ont nourri ni de son admiration pour des musiciens à la fois bons et très classiques dans leur approche des sons populaires, tel Mark Knopfler. Entre parenthèses, il n'y a pas lieu d'opposer U2 et Dire Straits aux Pixies et aux Smiths, à cause de finalités trop différentes pour ne pas rendre absurde une telle comparaison.

Goldman, le meilleur du copié-collé américain en France, merci à Carole Federicks, ne pouvait s'exporter qu'à travers une variété internationale très classique elle aussi: Céline Dion ou Ray Charles à la fin de sa carrière. Globalement, c'est une variété inexportable. Sauf exceptions, il apparaît impossible que le résultat d'une importation puisse s'exporter en retour. Importez en France un produit américain, traduisez le mode d'emploi en Français et essayez de l'exporter aux Etats-Unis. Les Américains n'en voudront pas.

Heureusement, il s'agit là aussi d'une tendance. Hors de la chanson, les Français ont contribué à entretenir la créativité des musiques inspirées du jazz. Les inclassables Magma, qui ont créé leur propre langue Zeuhl, car d'une syntaxe propre au caractère inclassable du groupe avant de devenir un genre musical dont d'autres formations se sont réclamées, a quand même intégré ici et là quelque paroles en français, et magnifiquement, y compris sur leur album de 2012.

Dans le rock, nous avons eu notre lot de vrais créatifs, qui ont valorisé le texte en français par leur musique d'ailleurs partiellement teintée de jazz. Les Américains de Morphine n'ont pas à avoir honte d'une comparaison avec nos Kat Onoma, car les seconds ne sont pas une imitation des premiers. Les deux se tiennent.

Ne déduisons pas, avec hâte, de leur relative impopularité une injustice propre au système français. Les Australiens de The Apartments ont eu, eux aussi, plus de succès d'estime qu'autre chose, alors qu'ils représentent, avec d'autres, le summum de la musique pop. Pour en revenir à Kat Onoma, on peut faire de la bonne chanson rien qu'en parlant, un peu comme Gainsbourg:



Toujours dans la créativité, les Diabologum n'imitaient pas les mouvances indie et shoegaze outre-Manche ou outre-Atlantique. Ils apportaient leur pierre à l'édifice, au même titre que les Jesus & Mary Chain, My Bloody Valentine, Echobelly et autres Bang Bang Machine:



Voici venu le temps du rap. Bizarre de ne définir la musique que par la mélodie. En adoptant cette définition réductrice, un amateur de jazz passe à côté d'Art Blakey et doit s'ennuyer ferme pendant les solos de batterie. Dommage pour lui, mais c'est son choix, c'est sa liberté, comme disait Jean-Sol Partre à Saint-Germain-des-Prés. La musique combine des sons et des silences. Et, en musique, parfois on chante, parfois on parle, parfois on rappe.

Qu'est-ce qui est remarquable chez Joey Starr? Avant que le rap ne s'impose comme musique de référence dans les cités, les jeunes des HLM français écoutaient du hard-rock. Joey Starr a grandi en écoutant Trust et AC/DC. L'influence majeure de Joey Starr, outre Louis Armstrong et Big Daddy Kane, c'est Bon Scott, et ce avant même que Ja Rule et sa voix grave et rocailleuse ne se fassent connaître aux Etats-Unis. Joey Starr sait donc chanter:



Le r&b contemporain des années 1990-2000, ou hip-hop soul, est arrivé, outre l'exquise sensualité féminine de ses chanteuses, à réaliser un total paradoxe musical, qui continue encore de me fasciner aujourd'hui: donner au rythme du rap une dimension mélodique. Rarement dans l'histoire de la musique un genre vocal n'avait réussi un équilibre aussi parfait, aussi tendu, entre le rythme et la mélodie. Ce que je trouve enthousiasmant dans un titre comme "Special" sur le premier album de The Game, je le retrouve par exemple chez Wallen dans nos contrées. J'aime vraiment Wallen. Cette fille était droite.



J'aime Saya aussi:



A la manière du rap, le raï et le zouk ont permis à la francophonie musicale de se renouveler, de trouver un sang neuf. Toute identité ethnique insufle force et joie de vivre à la chanson. Le terroir hexagonal n'est pas en reste. Je laisse le dernier mot à la Bretonne Gwennyn, preuve jeune et actuelle que, avec la musique d'une région, la chanson française se porte au meilleur de sa forme:

Avatar de l’utilisateur
D H T
Auteur
Auteur
 
Messages: 2400
Inscription: 12/11/2007
Localisation: Nice
Age: 49 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede Messer » 15/01/2013 14:26

Je n'ai pas compris pourquoi on fait appel à un modo. Yvette Horner a sorti un nouvel album ?
Avatar de l’utilisateur
Messer
Modérateur
Modérateur
 
Messages: 4751
Inscription: 20/01/2005
Localisation: loin
Age: 44 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede mistercoyote » 15/01/2013 15:04

Me semble pas avoir lu les noms de Benabar et surtout Aldebert ! Il y a de très bonnes chansons et tous les deux sont excellents en live.
Mes chroniques littéraires sont sur http://www.femmes-references.com/
Avatar de l’utilisateur
mistercoyote
Abraracourcix
Abraracourcix
 
Messages: 15364
Inscription: 20/05/2007
Localisation: besancon
Age: 45 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede rahoul » 15/01/2013 15:08

Messer a écrit:Je n'ai pas compris pourquoi on fait appel à un modo. Yvette Horner a sorti un nouvel album ?

Peut-être parce que DHT revient en fanfare ?

Come on DHT ! :D
Personne ne t'y oblige.
Personne ne t'en empêche non plus.
Avatar de l’utilisateur
rahoul
Maître BDGestiste
Maître BDGestiste
 
Messages: 16368
Inscription: 29/04/2009

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede Brian Addav » 15/01/2013 15:11

Messer a écrit:Je n'ai pas compris pourquoi on fait appel à un modo. Yvette Horner a sorti un nouvel album ?


Je pense que la prose de DHT en a laissé plus d'un pantois :D
Surtout au second couvert [:kusanagui:6]

Mais bon, il a cité Diabologum alors on lui pardonne (même s'il a pas pris le meilleur :D )
Avatar de l’utilisateur
Brian Addav
Fournitures de bureau
Fournitures de bureau
 
Messages: 56326
Inscription: 12/09/2005
Localisation: Chia-Yi, Taiwan
Age: 50 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede Croaa » 19/01/2013 01:52

Ah, oui, Diabolugum, c'était sympa.

sinon, pour revenir au texte, comme pour les BD qui peuvent faire pleurer, des chansons peuvent avoir le même effet.
Le top pour moi, et c'est indétronable, c'est Orly de Jacques Brel. A chaque fois que je l'entends, j'y suis et mes yeux s'embrument tellement c'est beau et tellement on visualise la scène. C'est la force d'un texte parfait.


Et, sans atteindre le sommet de Brel, la chanson "Je suis une feuiile" de Renan Luce est dans son genre un bel exercice et une belle réussite.
"Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien"
Avatar de l’utilisateur
Croaa
BDGedï
BDGedï
 
Messages: 33278
Inscription: 21/04/2003
Localisation: Sur un banc !
Age: 54 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede D H T » 24/01/2013 13:44

Corrections:
- Johannes Brahms bien sûr, et non pas Gustav Mahler;
- Carole Fredericks;
- Croaa: Diabologum.

C'est tout pour l'instant.
Avatar de l’utilisateur
D H T
Auteur
Auteur
 
Messages: 2400
Inscription: 12/11/2007
Localisation: Nice
Age: 49 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede Croaa » 24/01/2013 14:12

Merci de ces pertinentes corrections, le débat s'en trouve réhaussé. ;)

ps : je fais gaffe avec les smiley, c'est vite mal interprété. :siffle:
"Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien"
Avatar de l’utilisateur
Croaa
BDGedï
BDGedï
 
Messages: 33278
Inscription: 21/04/2003
Localisation: Sur un banc !
Age: 54 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede Brian Addav » 12/03/2013 16:00

Je poste là, histoire de.
Y'a un type qu'a demandé leur top 10 à 275 chanteurs français.

http://blogs.lexpress.fr/all-access/201 ... at-renaud/

le résultat est peut-être convenu mais loin d'être dégueu (selon mes goûts :D )
Avatar de l’utilisateur
Brian Addav
Fournitures de bureau
Fournitures de bureau
 
Messages: 56326
Inscription: 12/09/2005
Localisation: Chia-Yi, Taiwan
Age: 50 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede rahoul » 12/03/2013 19:22

:shock: Je suis surpris de voir " Je suis venu te dire que je m' en vais " répété ad nauseam par Gainsbourg
Mais ok on a compris, casse toi bordel ! [:bdgest]
Personne ne t'y oblige.
Personne ne t'en empêche non plus.
Avatar de l’utilisateur
rahoul
Maître BDGestiste
Maître BDGestiste
 
Messages: 16368
Inscription: 29/04/2009

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede Croaa » 13/03/2013 13:50

Pas très actuelle cette liste, mais il n'y a pas grand chose à jeter tout de même, voire rien.
Pour Souchon, je n'aurais pas mis celle-là (plutôt "S'assoir par terre") et puis Renaud, même si elle est très jolie, il y a d'autres indispensables d'autres auteurs avant.
Mais l'ensemble se tient tout même très bien.
"Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien"
Avatar de l’utilisateur
Croaa
BDGedï
BDGedï
 
Messages: 33278
Inscription: 21/04/2003
Localisation: Sur un banc !
Age: 54 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede kantessekonmange » 13/03/2013 14:19

Amel Bent for ever !
IN GUILLAUME BOUZARD WE TRUST !

...un petit cocktail de mon cru...du rhum avec des glaçons...c'est sympa...ça se boit sans faim... G.Bouzard
Avatar de l’utilisateur
kantessekonmange
Romuald
Romuald
 
Messages: 28756
Inscription: 02/09/2004
Localisation: Bord de mer
Age: 8 ans

Re: L'actualité de la chanson française (la bonne ? et l'autre)

Messagede Morti » 13/03/2013 18:38

Où est passé Brassens dans la liste ?

Et "Toulouse" de Nougaro, ça sent le gaz ?

Port nawak... [:bdgest] [:bdgest:2]
"Les cons, ça ose tout...c'est même à ça qu'on les reconnaît... (M.Audiard)
Avatar de l’utilisateur
Morti
Modérateur
Modérateur
 
Messages: 21420
Inscription: 03/07/2002
Localisation: B-Bruxelles
Age: 73 ans

PrécédenteSuivante

Retourner vers Le bistro

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités