LeJoker a écrit:mbouglion a écrit:euh... si vous le dites a écrit:Je vote pour Greta Thunberg au poste de Présidente mondiale de l'espèce humaine.
Sinon, on est foutus.
Moi aussi, elle est impressionnante.
Je suis de tout coeur avec ces lycéens qui se mobilisent (et je me fous que pour certains l'idée de sécher les cours les aident).
Nan mais faut un peu arrêter de déconner.
Le problème, ce sont les sorties d'eaux usées en mer, la pollution plastique en Asie, les fuites d'hydrocarbures, la destruction des forêts...
En quoi une fille "impressionnante" qui parle à un micro et des lycéens qui se mobilisent en Europe vont mettre un terme à ça?
Faut arrêter avec cette mentalité d'européen plongé dans son confort " on fait du bruit médiatique cool, on se retrouve sur Facebook donc on agit, surtout ne faisons aucun action qui pourrait nous casser un ongle". Cette fille, les responsables des Etats et des grandes compagnies impliquées n'en ont rien à faire mais d'une force...
Mais c'est justement parce que les responsables des Etats et des grandes compagnies n'en ont rien à foutre que je votais pour Greta Thunberg au poste de Présidente mondiale de l'espèce humaine à la place de ces nuisibles.
Quant à ces jeunes qui se bougent alors que les problèmes sont ailleurs...
Ben oui, les problèmes sont toujours ailleurs. C'est jamais nous, c'est toujours les autres.
C'est pas nous les pires alors c'est pas à nous de bouger en premier.
Ouais, ok, et on fait ça jusqu'à la fin du monde ?
Sinon, la destruction des forêts par exemple, c'est quand même aussi pour y implanter des cultures qui serviront à nourrir notre bétail.
Donc non, c'est pas toujours les autres.
L'article de The Lancet cité dans l'article en lien plus haut s'attaque à ces problématiques et propose des solutions qui devraient être mises en place par les pays européens. Devraient mais ne seront pas, parce que l'urgence climatique est toujours subordonnée à d'autres impératifs (et je dis pas que c'est facile, hein...) et est loin d'être intégrée comme l'élément premier dans l'élaboration de toute action politique.
La démocratie représentative qui a cimenté nos sociétés se révèle aujourd'hui incapable de se projeter dans le long terme et de gérer le futur. Elle n'est pas capable de se donner des horizons qui soient compatibles avec la mise en place de politiques à même de se hisser à la hauteur des enjeux climatiques.
Et pourtant aucun futur souhaitable ne me parait être possible sans elle.
On est dans un paradoxe qui parait insoluble.
Critiquer les jeunes qui se bougent, même si on sait que leur combat est illusoire, sans doute éphémère (quand on voit ce qu'on a parfois été et ce qu'on est souvent devenus, on peut supposer qu'ils deviendront aussi nazes que nous) et négligeable, ça nous renvoie aussi l'image de notre échec à leur léguer un monde vivable, ça nous renvoie à l'image de générations qui sont les nôtres et qui ont complètement déconné.
Alors, on pourra dire qu'on s'en est rendu compte trop tard.
Oui, peut-être.
Mais la responsabilité, c'est nos générations qui la portent, c'est pas eux.
Alors, s'ils ont envie d'aller manifester parce qu'il y croient encore, je crois que le moins qu'on puisse faire, nous, c'est de ne pas se moquer d'eux.
"Il faudrait comprendre que les choses sont sans espoir et être pourtant décidé à les changer."
C'est dans "Gatsby le magnifique".
On comprend pourquoi Francis Scott Fitzgerald est un auteur qui a toujours parlé aux jeunes générations.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"