Jean-Michel Charlier

[sandor13]

Message précédent :
Je pense que tout artiste vivant de ses oeuvres devient ipso facto un personnage public, et à ce titre, il me parait normal qu'on s'intéresse à sa biographie, à son oeuvre et à ce qu'il y a derrière. D'autant plus quand l'artiste se dévoile lui même à travers interviews, articles, etc... Pour une oeuvre de fiction, il est bien évident qu'il n'est pas nécessaire d'avoir vécu toutes les situations, mais cela peut toujours servir. C'est ce que devait penser Charlier avec l'aviation. Je ne connais pas ses motivations exactes quand il a passé son brevet, mais incontestablement il s'est bien servi de ses compétences dans ses 2 séries phares.

[JYB]

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[Philou]

.Or, les dates de 1947 et 1948 sont à mon avis fausses, je ne m'en rends compte que maintenant : l'apprentissage du pilotage par les deux auteurs n'eut lieu qu'en 1949... On va me demander : pourquoi je ne m'en rends compte que maintenant, moi qui suis penché sur la carrière de JM Charlier depuis plus de 45 ans ? Eh bien, la vie de JM Charlier est tellement riche et multidisciplinaire que je ne peux pas tout suivre, tout vérifier, tout éplucher, tout mettre en doute. Par ailleurs, je n'ai pas accès à ses archives privées. Voici donc l'énumération de ces indices ; leur addition conduit à une seule conclusion : la bonne année est 1949.

1948 est la bonne date et pas du tout 1949 comme faussement déduite sur des bases erronées.

Le carnet de vol de J.M. Charlier à été délivré le 8 septembre 1948. Son premier vol inscrit date du lendemain, c'est à dire le 9 septembre 1948 sur Piper-Cub avec Libert comme instructeur et dure 37 minutes. Comment il finance son apprentissage ? Tout simplement avec ses droits d'auteur sur Buck Danny car la prépublication de la série commence dans le n°455 de SPIROU le...2 janvier 1947 donc bien avant la publication des albums. Et comme d'habitude, on va dire que mes propos ne sont pas fiables.

[Cabarezalonzo]

Mais si, on fait entièrement confiance à un document officiel tel qu'un carnet de vol. C'est la raison pour laquelle on était intéressé par les indications qu'on est susceptible d'y trouver.
Nous te remercions de cette précision, Philou.
C'est une donnée qui sera indifférente aux uns et capitale pour d'autres.
Serait-il possible d'avoir quelques informations complémentaires, comme par exemple la date du lâché de ton père en Piper Cub ? C'est très facile à repérer, il y a un tampon ou une mention manuscrite, la date et la signature de l'instructeur.
De la même manière, peuvent figurer (quelques pages plus loin) des autorisations spéciales comme celle de pouvoir se poser sur tel ou tel site (aérodrome nécessitant une aptitude spéciale vérifiée par un instructeur-testeur), d'emport de passager, etc...

Il serait intéressant de savoir (mais je présume que c'est le cas) si ton père a passé son brevet sur un Piper Cub (pas forcément avec la même immatriculation, si son aéroclub en avait acquis plusieurs dans les surplus de l'USAAF ou de l'US Army) ? C'était l'avion le plus économique du moment. Il était de surcroit particulièrement démonstratif et très formateur. Un ou deux kilomètres/heure de trop au badin (indicateur de vitesse) à l'arrondi ou au toucher, et l'avion repart comme pour décoller et alors, bonjour les rebonds !... Quant aux délices de la roulette de queue (avions à train classique), ça offre la possibilité d'atterrir de deux manières (atterros dits "trois points" ou de piste (sur le train principal), avec la queue relevée ce que d'aucuns, ici, je n'en doute pas, devraient pointer... ) alors que la plupart des avions modernes (à train tricycle pourvus d'une roulette de nez, directionnelle ou folle) moins capricieux avec le vent de travers, ne permettent pas de varier les plaisirs.

[pale rider]

Merci pour toutes ces précisions Philou.

[Erik Arnoux]

Quoi? Tu sous-entends que etc… bla bla bla

Je n'ai pas pour habitude de "sous-entendre", je dis les choses.

En l'occurence pour Charlier, c'est évidemment un plus. Le nier ? Bah…

Tu parles de mes séries, donc je te réponds. Timon , c'est pas terrible, mais on m'a imposé cette période, et j'ai fait avec, tout comme pour les Aigles que je n'ai accepté que pour faire honneur à la confiance de mon ami JCK. Par contre Sophaletta c'est de moi, et pas une reprise ou un truc imposé par un éditeur ou un scénariste, une histoire russe et une période que j'ai choisie parce que je la connais particulièrement bien pour l'avoir beaucoup étudiée, tout comme je suis depuis des décennies totalement passionné par le 221163, allant même à Dallas un an avant la sortie de l'album Sara pour davantage m'imprégner du truc. On parle mieux de ce qu'on connait.

Pour écrire, je prétends qu'il faut savoir de quoi on parle, et ici piloter est forcément un plus indéniable, une donnée profitable… tout comme quand je dessinais des motos à mes débuts en 77, dont je connaissais par coeur le moindre boulon pour en avoir possédé un certain nombre et en avoir eu sept entre mes 16 et 24 ans.

Mais je n'obligerai jamais personne à penser comme moi.

[tzynn]

Sara c’est pas la pêche à la crevette le centre de la série ? Zut alors… Je reste néanmoins à penser qu’un brevet voire un diplôme de pêcheur de crevettes roses aurait permis d’amener plus de réalisme et une meilleure aptitude à raconter cette histoire

[Erik Arnoux]

[Le Rescator]

... tout comme je suis depuis des décennies totalement passionné par le 221163, allant même à Dallas un an avant la sortie de l'album Sara pour davantage m'imprégner du truc. On parle mieux de ce qu'on connait.

Erik, tu nous prépares quelque chose pour les 60 ans le 221123 ?

[Erik Arnoux]

Aux USA, oui. C'est en cours.

[JYB]

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[Cabarezalonzo]

Très intéressant !

Sinon, pour faciliter les recherches éventuelles dans le carnet de vol, il y a de fortes chances que les avions utilisés y soient mentionnés par leur abréviation :
Pour les petits : s'agissant du Stampe, il pourra être indiqué SV-4 ; dans la famille Piper [*], ce sera soit J-3 (Cub), L-18 ou PA-18, L-21 (Super-Cub) et pour Jodel, on aura D suivi de deux ou trois chiffres. Pour les vieux Cessna, on peut aussi trouver des abréviations avec la lettre L (L-17 ou 19).
Quant aux avions de transport, le Convair Metropolitan, ce sera CV-440.

[*] Actuellement, pour les Piper, l'abréviation pour les modèles construits depuis plus de cinquante ans, c'est plutôt "PA-" suivi de deux chiffres ou d'un nom ethnique d'Amérindien.

[JYB]

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[Cabarezalonzo]

Très intéressant, sourcé et bien documenté, comme à l'accoutumée, Jean-Yves.

L'extrait de l'interview parue dans Phénix n° 6 de 1968 (j'ai cette revue, dans un carton ou une caisse de livres, mais pas sous la main au moment où je poste, alors que des invités doivent se pointer d'une minute à l'autre...) m'amène à faire un petit commentaire...

Aie ! On vient de sonner...
Je reprendrai demain ou tard dans la nuit... A pluche !

[Diddu]

Cabarez ou l'art du suspens

[JYB]

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[patricelg]

interview de Charlier dans Circus lors de la mort de Caniff en 1988
intéressant sa remarque sur Hubinon. J'ai du mal à voir quand le changement de style d'Hubinon s'est produit comme les premières années Charlier se chargeait aussi des décors (avions, Bateaux, ...)

Par contre, quel scoop! Charlier pressenti au scénario de Steve Canyon!
Il a fait Buck Danny, Tanguy et Laverdure, Dan Cooper. Là il faisait chelem et tapis!

[Afranio]

Hommage aux 100 ans de Jean-Michel Charlier 1924 - 2024

https://blueberrybr.blogspot.com/2024/0 ... ichel.html

Le blog Blueberry a traducteur en ligne.

[Diddu]

La lecture de cette biographie est passionnante (à l'image du personnage concerné !), je me suis régalé et je la recommande vivement.

Le dernier chapitre m'a laissé une impression un peu désabusée, un peu mélancolique.
J'ai l'impression qu'une fois que Charlier s'est intéressé à la télévision et un peu au cinéma, il a en même temps un peu perdu son feu sacré en terme de scénariste de bande dessinée.
IL a beaucoup tenté dans cette période de sa vie, en relançant de grands anciens confirmés tels que Jijé, et laissant leur chance à beaucoup de nouveaux, qui pour certains deviendront de futurs (très) grands comme Patrice Pellerin par exemple, mais qu'aucun de ses projets de cette dernière période de sa vie ne débouchera sur de grands et immortels albums.
Surtout, j'ai eu l'impression à la lecture de ce dernier chapitre qu'il a passé beaucoup de temps à travailler avec de petits éditeurs, pas forcément bien fiables ou costauds, qui disparaitront d'ailleurs assez rapidement pour un certain nombre d'entre eux.

Gilles Ratier ne dit pas vraiment qu'il s'est fâché avec Dupuis, Dargaud, Le lombard, Pilote, etc... mais je trouve ça curieux tout de même que quelqu'un de sa trempe en soit à débaucher de petits éditeurs.

Je suis donc un peu resté sa ma faim côté explications.
Il y a certainement ici de fins connaisseurs qui sauront m'en dire un peu plus que ce qui est relaté dans la biographie.

[han_solo]

Surtout, j'ai eu l'impression à la lecture de ce dernier chapitre qu'il a passé beaucoup de temps à travailler avec de petits éditeurs, pas forcément bien fiables ou costauds, qui disparaitront d'ailleurs assez rapidement pour un certain nombre d'entre eux.

L'exemple le plus frappant étant Novedi qui disparaîtra sans laisser de traces...

[John Nemo]

Surtout, j'ai eu l'impression à la lecture de ce dernier chapitre qu'il a passé beaucoup de temps à travailler avec de petits éditeurs, pas forcément bien fiables ou costauds, qui disparaitront d'ailleurs assez rapidement pour un certain nombre d'entre eux.
Gilles Ratier ne dit pas vraiment qu'il s'est fâché avec Dupuis, Dargaud, Le lombard, Pilote, etc... mais je trouve ça curieux tout de même que quelqu'un de sa trempe en soit à débaucher de petits éditeurs.

A mon avis, Charlier avait été assez échaudé par ses relations avec les gros éditeurs.
Il avait une formation de juriste, et savait très bien lire les contrats, et défendre ses droits.
Très tôt, il s'est arrangé pour travailler avec plusieurs éditeurs, pour ne pas être livré pieds et poings liés à la merci d'un seul.

Par ailleurs, travailler avec des petits éditeurs lui permettait sans doute d'obtenir un meilleur pourcentage que chez les gros.
Il est possible aussi (je n'en sais rien, à vérifier) qu'il avait pris des participations chez certains de ces petits éditeurs, ce qui là aussi lui permettait d'obtenir une plus grosse part du gâteau sur la vente des albums...