Jean-Michel Charlier

[Genug]

Message précédent :
Il me semble que c'est ce que j'ai fait en relevant qu'en deux décennies, le style de Charlier m'avait semblé s'être modifié...
Par ailleurs, certains des traits que je trouve chez Charlier ne sont pas dus à l'époque mais bien inhérents à la manière de l'auteur.

[marone222]

Il me semble que c'est ce que j'ai fait en relevant qu'en deux décennies, le style de Charlier m'avait semblé s'être modifié...
Par ailleurs, certains des traits que je trouve chez Charlier ne sont pas dus à l'époque mais bien inhérents à la manière de l'auteur.

Même en tant qu'inconditionnel de Charlier, je trouve ton analyse fouillée et intéressante
J'avais découvert cette série, gamin, dans de vieux albums Spirou et j'avais été rebuté à l'époque par le dessin de Puig (que je trouve talentueux à présent), comme la plupart des gamins qui lisaient le journal...

[Genug]

Même en tant qu'inconditionnel de Charlier, je trouve ton analyse fouillée et intéressante

Je ne te le fais pas écrire !

[JYB]

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[jerryspring]

Une série peu connue de Charlier que j'avais bien apprécié c'est Les Gringos.
C'était sur la révolution mexicaine qui était moins connue que le Far West ou la guerre de sécession. La reprise après la disparition de Charlier était pénible à lire mais le dessin était vraiment bien.
Je trouve que les dernières années de sa vie Charlier avait vraiment modernisé ses histoires et séries. Le Barbe Rouge avec Pellerin est différent de celui d'Hubinon ou Jijé même si le dernier cycle avec Jijé puis Gaty est réussi. La reprise de Buck Danny a aussi modernisé la série...

[Ocatarinetabelatchixtchix]

Une série peu connue de Charlier que j'avais bien apprécié c'est Les Gringos

Effectivement, très bonne série et très instructive sur cette période

[Erik Arnoux]

de nos jours, les lettrages informatisés, trop réguliers et impersonnels, ça ne rime à rien...

Il est très facile de numériser son propre lettrage avec ensuite tous les avantages de saisie et de placement que ça implique... tu as des logiciels faits pour et il existe par ailleurs des polices BD très chouettes dont une que j'utilise avec bonheur, collant parfaitement à mon style.

NB: Je te rejoins évidemment sur le fait que le lettrage est une écriture à part entière qui, dans l'absolu, devrait venir du dessinateur. Mais si créer sa propre police d'après sa typo manuelle personnelle est un peu fastidieux (c'est minutieux et prend du temps, c'est tout) reste qu'à l'arrivée, c'est bien "ton lettrage sur tes dessins"...

[JYB]

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[Solomon]

La touche artisanale ! J’adore, par exemple, le lettrage de Bourgeon, qui calibrerait souvent mal les espaces, et donc devait écraser les lettres pour les insérer dans les bulles. De petites touches de couleur comme celle-ci se perdent complètement avec l’informatisation.

"Précédée" !

Je trouve que les dernières années de sa vie Charlier avait vraiment modernisé ses histoires et séries. Le Barbe Rouge avec Pellerin est différent de celui d'Hubinon ou Jijé même si le dernier cycle avec Jijé puis Gaty est réussi. La reprise de Buck Danny a aussi modernisé la série...

Les derniers Blueberry aussi (La longue marche, La dernière carte, etc...).

[Genug]

Une série peu connue de Charlier que j'avais bien apprécié c'est Les Gringos.

Oui, l'une des quelques vraiment bonnes choses qu'on trouvait dans Super-As (qui avait en outre la qualité indéniable d'un bel éclectisme, qui me rappelait ses deux grands précurseurs).

le dessin était vraiment bien.

Ben oui : Victor de la Fuente, quoi !

La reprise après la disparition de Charlier était pénible à lire

Le scénario des tomes 3 à 5 est co-crédité à Charlier, mais pas le six. On compte sur JYB pour nous apprendre si l'explication tient à ce que Charlier avait laissé des notes, voire des synopsis...

[Genug]

Quant au dessin, je le trouve remarquable à plusieurs points de vue

Ben oui ! Ça me troue le fondement que ça ne crève pas tous davantage les yeux...

On comprend qu'un dessinateur est très bon quand il dessine très bien les jolies femmes

Une autre réussite à mettre à son crédit : ses principaux indigènes sont singuliers et identifiables au premier regard -- ce qui n'est vraiment pas monnaie courante.

Puig a aussi un sens de l'équilibre qui fait que dans chaque image, tout est placé comme il faut

Et l'alternance des plans, des cadrages et des effets rend ses planches particulièrement vivantes.

comme je dis toujours, il faut qu'un dessinateur de BD trace lui-même ses lettres, car on dessine les lettres, et il y a correspondance, air de famille, harmonie, entre le dessin et les lettres. De nos jours, les lettrages informatisés, trop réguliers et impersonnels, ça ne rime à rien...

J'en tiens pour le même clocher ! Hergé, Peyo, Gir, Hermann (...), leur lettrage fait partie intégrante de leurs planches.

dans le tome 2, peut-être à la suite de cette expérience, Puig a tracé ses bulles un peu différemment

Je ne voulais pas alourdir mon propos, mais en effet j'ai constaté que concernant les bulles il s'est passé quelque chose entre les deux volets.

les bulles, toujours compliquées à positionner, dans le bon ordre de la lecture

Il y a bien, je crois, une ou deux occurrences où l'ordre ne colle pas, mais c'est vraiment tout.
Là encore je ne voulais pas lasser, mais il y a un passage qui pose problème, et c'est peut-être dû au lettreur, dans ces deux cases successives :

- dans la première, Luc Defferre menace bien de tirer sur les autochtones s'ils quittent le bord
- dans la seconde, c'est bien à "la bête" qu'il destine ses pruneaux
Il y a là une incohérence, mais difficile de déterminer à qui l'attribuer : Charlier, Puig, un intervenant extérieur lettreur...?

[Erik Arnoux]

je préfère la petite touche artisanale qui fait que les lettres "faites main" ne sont jamais exactement pareilles, avec des différences infinitésimales. Avec la création d'une police perso comme tu la décris, chaque lettre sera toujours strictement identique partout.

Alors, si c'est fait intelligemment, il y a un programme qui place de façon aléatoire la lettre tapée (disons un A par exemple) ce qui implique évidemment au moment de la créa de ta police que tu fasses trois A différents et ce pour chaque caractère, ce qui permettra une différenciation visible au moment de la frappe...

[Genug]

Je trouve que les dernières années de sa vie Charlier avait vraiment modernisé ses histoires et séries.

C'est bien ce qu'il m'avait semblé ressentir en comparant Brice Bolt et Ron Clarke (et les Gringos, que je connais et que j'avais oubliés), mais ma connaissance de la "charlierologie" est trop limitée pour que je puisse affirmer quoi que ce soit, juste traduire un sentiment de lecteur...

[JYB]

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[Genug]

Attention, Hergé et Peyo faisaient faire leurs lettrages par un studio ; à partir d'un moment et pendant de nombreuses années, ce n'étaient plus vraiment eux qui lettraient (mais bon, c'était fait par des dessinateurs-lettreurs qui avaient parfaitement adopté le style du maître).

Nous sommes bien d'accord : qu'ils aient été, dans les faits, de la main même du créateur ou appliqués par un tiers qui en suivait les codes, tous les lettrages évoqués font partie intégrante du style des auteurs en question, de leurs pages. Même s'il y a des "écoles" (Gir -> Rossi -> Rouge -> Blanc-Dumont (?) par exemple), chaque bulle lettrée par son auteur -- ou par un faisant office de -- participe de l'aspect global de la page.
Ça devient manifeste quand celui-ci se dégrade -- ici n'est pas vraiment l'endroit, mais quand on voit ce qu'est devenu le lettrage de Lambil (à l'aune de ses pages )...

[JYB]

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[Genug]

Lambil (ou son entourage personnel et/ou professionnel) devrait t'entendre...

[JYB]

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[marone222]

Acquis récemment le tome 3 de la série Oncle Paul "Cap plein sud".
Point intéressant : sur les 7 histoires, 6 sont scénarisées par Charlier, dessinées par Paape, Graton ou Tacq, à leurs débuts j'imagine..
PArmi les 6, 3 concernent les exploits d'explorateurs polaires du début du 20eme. Donc a priori, rien de très palpitant, mais je me lance quand même dans la lecture, et c'est là que, captivé du début à la fin, j'ai retrouvé le talent de conteur de Charlier : suspense, rebondissements, intensité dramatique

[JYB]

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[Cabarezalonzo]

Ça fait du grain à moudre pour Fordis ou d'autres éditeurs, s'ils veulent s'en donner la peine.