de Ivanna » 05/06/2016 12:24
Cryptocracy #1 de Van Jensen and Pete Woods est une œuvre assez étrange, mais de qualité. Il était encore trop tôt pour savoir ce que nous réserve le duo, mais ce qui est sur c'est que le premier numéro a tous les éléments nécessaires pour attirer le lecteur et lui donner envie de lire la suite. Cryptocracy raconte une histoire de machinations cachées, un complot visant à déstabiliser le monde et notre réalité. La thématique est très cryptique, très sérieuse et pourtant Van Jensen propose un récit amusant, assez décalé par moment sans que ce ne soit WTF. Au contraire on sent qu'il y a une réelle cohérence, Grant Morrison en fait de même avec ses écrits et ici c'est un peu la même chose. Le scénariste nous balance une tonne de données sur un complot politique sans avoir le temps de les diriger. Ici il s'agit de manipulations mentales par plusieurs familles. La réalité du monde est perpétuellement en évolution et ils en sont responsables. Il est effrayant d'imaginer que des étrangers manipulent nos souvenirs pour cacher la vérité, ou de la technologie de pointe utilisée pour étouffer la civilisation comme dans l'univers de X-Files. À la lecture, on pense que les neuf familles sont les méchants et il se révèle à la lecture que les bougres ne sont pas réellement les antagonistes de la série, un nouveau participant entre en jeu pour traquer les familles et les éliminer. C'est mystérieux et on en redemande sans savoir ou l'on va, mais ce qui est sur c'est que je serai du voyage.
Pete Woods propose des planches superbes, on a une succession de tableaux et de scènes dantesques et surtout psychédélique. La force de son style et de s'adapter, selon la réalité, la palette terne, monochromatique et saturé de lumières donne vraiment un univers particulier et glauque ou surréaliste. Woods capitalise sur la liberté de création offerte par Dark Horse et son scénariste en fait autant, proposant un récit mélangeant fiction et réalité et exploitant les histoires des USA et de manière efficace. Van Jensen et Pete Woods créent une histoire solide aux idées multiples et originales. J'espère que la suite sera de la même qualité.
Civil War II #1 de Brian Michael Bendis et David Marquez. Je ne voyais pas l'intérêt d'un énième clash entre deux camps de héros, on a eu le premier Civil War, on a eu Secret Invasion, on a eu World War Hulk, AVX et j'en passe. Certes il y avait des subtilités sur la raison des affrontements, mais bon c'était quand même des héros se tapant dessus. Les raisons de la guerre civile, ici, sont intéressantes et le personnage responsable l'est également, mais je ne sais pas, on a encore l'impression d'avoir une introduction alors que c'était déjà le cas du numéro #0. Tony a bien changé dans la série Iron Man de monsieur Bendis, la série est vraiment de qualité et le fait de rendre sympathique Tony est une véritable bouffée d'air frais, mais ici, il prend encore un virage drastique et c'est bien dommage, car justement cela manque de subtilité à mes yeux. Le personnage veut faire le bien, on ne peut pas en douter, mais depuis plus de dix ans, on ne peut pas dire que toutes ses actions étaient si positives, il passait plus pour le salaud de service, à raison par moment. Ici le fait de le rendre humaniste choque légèrement, car c'est un peu trop drastique et on ne sait pas vraiment quoi en penser. Le côté bordélique du numéro donne aussi une drôle de sensation, on ne sait jamais vraiment qui veut quoi, qui fait quoi, ce n'est en rien dérangeant bien entendu. J'aime bien le fait que ce soit bordélique et qu'il faut reconstituer le scénario, enquêter par nous-même, mais il faut quand même un fil scénariste solide et pour le moment il nous manque des pièces pour vraiment adhérer à 100%. L'implication des Inhumains fait plaisir et je suis enthousiaste de leur présence dans l'intrigue. J'aime bien le premier numéro, mais il manque quelque chose de marquant, néanmoins j'attends la suite avec impatiente.
Teenage Mutant Ninja Turtles #58 de Kevin Eastman, Bobby Curnow, Tom Waltz, Mateus Santolouco, Ronda Pattison et David Wachter... ouai ça fait du peuple. Suite au twist final et choquant du numéro #57, l'arc en trois parties "Leatherhead" se termine de manière assez subtil et intéressant, on est loin du bourrinage que l'on pouvait redouter, c'est tout le contraire qui se produit et on veut en savoir plus sur les conséquences pour les prochains numéros. Leatherhead était étrange dès son introduction, on ne savait pas réellement quoi en penser. Il semblait bienveillant et serviable, mais il y avait toujours quelque chose sur lui qui dérangeant, le personnage ne semblait pas sincère dans ses actions, dans ses propos et, comme nous l'avons vu à la fin du numéro précédent, il se révèle être que les soupçons qui pesaient sur lui n'avait rien d'anodin. Je ne dis pas qu'on devine le final de l'arc à l'avance bien entendu, mais on comprend certaines choses et la révélation finale surprend dans son contenant, mais pas dans le ton de celle-ci... et la je me rends compte que ce que j'écris est space. Les scénaristes caractérisent le personnage de manière efficace, on sent qu'ils comprennent nos attentes tout en nous surprenant, il y a une maîtrise qui fait plaisir.
Ils n'en oublient pas d'en développer d'autres pans de leur univers avec notamment le peuple des Utroms qui se révèlent plus ambigus et plus subtils que ne pouvait le laisser penser d'autres incursions dans leur société ou bien le tyran Krang. Je ne vais pas dire que les aliens sont plus gentillets qu'on ne pouvait le penser, mais ils ont des raisons d'être ce qu'ils sont et surtout ils n'ont pas tous les mêmes préjugés concernant le quatuor et les habitants de la Terre. J'aime bien comment les scénaristes tissent des liens entre les personnages et surtout comment ils disséminent des pistes pour les prochains numéros. On est loin des clichés du genre et continuent après plusieurs années de construire un univers cohérent et surprenant. Notre alligator guerrier est impressionnant et je dois dire qu'il y a un plaisir certain à le voir évoluer dans cet univers.
Les dessins de Mateus Santolouco sont géniaux, j'adore son style qui correspond vraiment bien à l'univers des tortues, c'est une beauté remarquable et j'ai souvent envie de le voir dessinant d'autres séries urbaines rien que pour le voir croquer d'autres personnages. Il continue de faire un travail fantastique, mélange parfait entre des scènes d'actions dantesques et des moments plus calmes, plus zen et bourré d'émotion. Ses personnages sont dantesques, notamment son Leatherhead, mais aussi ses Utroms bien flippant et en même temps limite mignons.
Bref un très bon numéro encore une fois et j'ai hâte de voir la suite, comme toujours avec les ninjas.
"Euh.. C’était quoi déjà la question?" Jenny
"Trois frères unys.Trois Licornes de conserve vogant au Soleil de midi parleron.
Car c’est de la lumière que viendra la lumière. Et resplendira 20 37 42 N. 70 52 15 W.
la † de l’Aigle."