de Ivanna » 17/11/2015 02:52
Ex-Vita tome 1 de Shinya Komi. En 2050, le monde a changé avec la découverte de la pierre anti-gravité. Depuis, on a construit des androïdes à l’apparence et à la conscience humaine mais dont la durée de vie est limitée à 4 ans. Minami, policière et tête brulée, va profiter d’Alma sa co-équipière androïde pour se lancer dans des enquêtes excitantes. Mais elle découvre finalement une criminalité inattendue.
C'est un manga sans prétention qui fonctionne dès le départ. On est dans du Ghost in the Shell ou du Police D version manga. Le personnage principal est sympathique, elle est amusante, passe d'un état d'émotion à l'autre en un claquement de doigts. Elle est charismatique, elle est sexy, amusante et forme un duo avec un cyborg antipathique aux premiers abords, mais auprès du quel on s'attache très vite. Les personnages fonctionnent bien et à de nombreuses reprises le duo qu'ils forment est si harmonieux que c'est le top. Je pense par exemple au passage dans l’hôtel après le harcèlement et la publication des photos sur internet. Le mangaka alterne les thématiques, utilisant des thématiques très actuelles comme celle du harcèlement, mais aussi des thématiques plus futuristes avec la place des cyborgs dans la société de l'époque. L'épisode sur les cyborgs sexuels est vraiment intéressant car réellement bouleversant. On pense au deuxième film Gits et notamment la réplique suivante "How could it be, if a robot has no soulI can't imagineBut.. But..I never wanted to be a robot." ou bien la citation suivante "Nous pleurons sur un oiseau qui meurt, mais pas sur le sang d'un poisson découpé." de Saito. Toute la partie sur l'innocence, sur cette sexualité cybernétique est assez particulier et dans le récit c'est profondément triste. Le mangaka ne tombe pas dans la caricature et le parodique, bien au contraire, il utilise très bien son univers et nous le présente progressivement. La troisième histoire de l'ouvrage distille un peu plus le fil rouge que l'on entraperçoit dans les autres épisodes avec un groupe externe dont on ne sait pas grand chose, mais que l'on peut associer à des terroristes selon moi. Le cyborg ennemi est bien mystérieux en tout cas, ainsi que la forme de vie que l'on voit dans le troisième épisode. Le mangaka propose des récits qui avancent très vite et jamais ennuyeux. Il y a de l'action également, à plusieurs reprises on a l'impression d'avoir une explosion en live en lisant l'oeuvre. Sincèrement c'est réel par moment tellement les dessins sont très beaux. J'aime beaucoup les visages des personnages on a envie de les bisouiller tellement elles sont si vivantes. L'univers en question est classique, mais il nous en donne assez pour s'intéresser à la suite de son univers. Il y a des personnages forts, un vrai sens de la mise en scène, des thématiques importantes et pour le moment très bien exploités et un scénario comme des dessins impeccables, on a donc envie de lire la suite.
Charisma tome 1 de Taisei Nishizaki et Tsutomu Yashoji.Tout commence lorsque la grand-mère d’Okazaki tombe gravement malade. Sa mère désemparée, tombe dans les filets d’une secte. Rapidement les choses dégénèrent. Douce par nature, elle devient violente et autoritaire à outrance, frappant régulièrement son fils, et même son mari. Ouverte sur le monde, elle devient intolérante, et en particuliers sur les choses de la religion : son nouveau « maître spirituel » lui enseigne que tous ceux qui ne sont pas avec eux sont contre eux. Pire encore, ils ne sont que des créatures du « Démon » ! Le roman d'origine est excellent et vraiment perturbant, très glauque et le manga l'est tout autant. On entre progressivement dans l'univers du manga, qui se démarque quand même du manga, notamment sur le découpage ce qui est évident, mais il conserve les forces du manga et notamment toute la partie sur l'endoctrinement progressif des gens dans la secte. C'est vraiment horrible à observer, sincèrement même si ce sont des personnages secondaires, on a l'impression de voir des personnages réels, notamment en ce qui concerne la mère et le gourou. On peut comprendre la peur des personnages principaux, celles de perdre des gens qu'ils aiment. Toute la partie concernant l'endoctrinement est réaliste à un point que c'est troublant, quand on voit la secte du récit, on pense notamment aux sectes Aum ou Nikken par exemple. Il existe de nombreuses sectes aujourd'hui au Japon et même au début des années 80. Les personnages du récit vivent dans un microcosme assez particulier, ils souffrent et font confiance à un monstre. On ne sait rien du premier, on ne peut que constater les dégâts, pour le second par contre on ne peut que comprendre en quelque sorte ce qu'il est. Je ne vais pas vous spoiler, mais quand on découvre l'identité du gourou, on est partagé, il y a de a surprise, du dégout et à plusieurs reprises on se demande quel fut cette évolution, comment le personnage pouvait faire un tel choix après le passé que l'on voit. La partie avec la mère est réellement glauque et triste, le soir de la rupture est horrible et cauchemardesque, on ne sait jamais réellement si c'est vrai. Le mangaka ne nous épargne strictement rien, que ce soit le glauque du récit, la nudité malsaine et à plusieurs reprises on n'arrive pas à comprendre comment les gens se font berner aussi facilement. Le mangaka propose un réel documentaire, sans nous épargner un seul moment. Il introduit des personnages secondaires pour un prochain tome et notamment un groupe cherchant à aider les gens dans les sectes. Bref c'est très bien écrit, très bien dessiné et propose un sujet assez rare sur ce support pour que vous vous y intéressiez. Bref c'est un coup de coeur.
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Ivanna le 23/12/2015 01:13, édité 3 fois.
"Euh.. C’était quoi déjà la question?" Jenny
"Trois frères unys.Trois Licornes de conserve vogant au Soleil de midi parleron.
Car c’est de la lumière que viendra la lumière. Et resplendira 20 37 42 N. 70 52 15 W.
la † de l’Aigle."